Quatre amies de Morgan Keane, le jeune Anglais tué par un chasseur en décembre 2020, ont créé un collectif nommé “Un jour, un chasseur” qui relaie sur les réseaux sociaux les témoignages de violences et de comportements abusifs des chasseurs. Des témoignages de victimes qui ont afflué de toute la France :
« Un jour, on est allés se promener la boule au ventre. »
« Un jour, une balle a traversé notre maison. »
« Un jour, mon oncle a tué mon petit frère. »
et de ces cris que les autorités refusent d’entendre, les quatre filles ont fait un livre brûlot, paru cette semaine :Chasser tue [aussi] des humains, édité par Leduc et préfacé par Pierre RIGAUX
https://www.editionsleduc.com/produit/2993/9791028526528/chasser-tue-aussi-des-humains
Dans ce manifeste, le collectif dresse le tableau édifiant des violences physiques et psychologiques engendrées par ce loisir meurtrier, démonte les arguments pro-chasse et l’inaction de l’État, et propose cinq réformes urgentes, en faisant entendre la voix des habitants des campagnes. Il délivre aussi une précieuse boîte à outils pour interdire la chasse sur votre terrain, porter plainte ou savoir comment vous engager pour faire bouger les lignes.
En extrait voici la conclusion des amies de Morgan, un appel écrit avec des mots simples et vrais qui toucheront au coeur nombre d’entre nous :
« On dit que “rien n’est plus puissant qu’une idée dont le temps est venu” .
Alors, on sait que c’est pas facile tous les jours, que, parfois, on a envie de rester toute la journée à pleurer dans notre lit et que, d’autres fois, quand on se lève avec l’envie démesurée de faire quelque chose, on ne sait pas toujours quoi, ni comment ni pourquoi. […]
Ne laissez personne vous prendre vos convictions, détruire vos illusions. Engagez-vous avec nous, avec d’autres, engagez-vous contre l’individualisme, les lobbys, leurs traditions nauséabondes, pour le climat, pour la justice sociale, pour l’écologie, pour une société qui respecte tous les êtres qui la peuplent, engagez-vous pour ce qui vous tient à cœur, arrêtez d’hésiter, de réfléchir, agissez.
Malgré votre lassitude (légitime), malgré ce sentiment d’impuissance, malgré leur mépris pour nos voix et nos idées, on a besoin de vous.
On a besoin de vous, aujourd’hui, demain et dans les semaines, les mois et les années à venir, pour changer le monde.
Pour ça, on va utiliser tous les moyens qui sont à notre disposition, et en inventer de nouveaux s’ils ne suffisent pas. Et on va y arriver, ensemble. »