APPEL contre la dénonciation d’élèves et d’enseignants au nom de la lutte contre le terrorisme

Nous avons appris sur les bancs de l’école que la France était le pays des droits de l’homme… et nous l’avons cru.
Or, suite aux très graves attentats que nous avons connus en ce début de janvier 2015 contre Charlie-Hebdo et le Commerce Casher Porte de Vincennes, et après avoir réaffirmé son attachement à la liberté d’expression et au refus de tous les racismes (antisémitisme, islamophobie), il nous semble que notre pays risque de plonger, au nom de la sécurité, dans une sorte d’hystérie collective… Sommes-nous bien dans le dit pays des droits de l’homme lorsque des enfants de 8 ou 10 ans sont amenés à la police sur signalement de directeurs d’écoles ou de parents d’élèves pour avoir tenu des propos provocateurs en faveur du terrorisme sans nécessairement en bien comprendre la portée ? Lorsque leurs parents sont amenés devant toutes les caméras à s’excuser et à proclamer leur attachement aux valeurs de le République ? Et quand des sanctions non ou mal étayées sont prononcées contre des enseignants, notamment pour avoir invité les élèves à débattre de ce sujet ?

La France est célèbre pour la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, signée en 1789, qui garantit la liberté d’expression : art. 10. « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi. »

Chers François, Manuel, quelles bêtises disiez-vous à 8 ans ? A partir de quel âge un enfant est-il considéré comme citoyen ? Si le droit de vote a été accordé en France à partir de 18 ans, un enfant de moins de 18 ans n’est pas encore un citoyen responsable de ses actes, mais a droit à une protection particulière en tant que mineur.

La Déclaration des droits de l’enfant, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 20 novembre 1959, déclare en son préambule : « Considérant que l’enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuel, a besoin d’une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d’une protection juridique appropriée, avant comme après sa naissance » . Et selon son principe 2 : « L’enfant doit bénéficier d’une protection spéciale et se voir accorder des possibilités et des facilités par l’effet de la loi et par d’autres moyens, afin d’être en mesure de se développer d’une façon saine et normale sur le plan physique, intellectuel, moral, spirituel et social dans des conditions de liberté et de dignité. ».

La Convention internationale des droits de l’enfant, signée par les Nations-Unies le 20 novembre 1989, admet des restrictions à la liberté d’expression, notamment nécessaires à la sauvegarde de la sécurité nationale et de l’ordre public. Mais elle précise en son article 12 la nécessité de prendre en compte la capacité de discernement de l’enfant : « Les Etats parties garantissent à l’enfant qui est capable de discernement le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant, les opinions de l’enfant étant dûment prises en compte eu égard à son âge et à son degré de maturité. »

Une telle frénésie répressive ne fera qu’amplifier le sentiment de rejet et d’abandon qui était éprouvé par une partie de la population, déjà victime de discriminations en tout genre, aujourd’hui désignée comme a-priori suspecte de soutien à des fanatiques et comme nouveau bouc émissaire. Elle n’aidera pas au vivre ensemble, dans la tolérance et le respect des opinions et des religions des uns et des autres.

C’est pourquoi nous lançons un APPEL aux enseignants, aux responsables des établissements scolaires, aux parents d’élèves, aux autorités publiques, y compris au plus haut niveau, afin de refuser tout signalement, toute mise en cause d’élève mineur pour des propos pouvant être qualifiés d’appui ou d’appel au terrorisme, et toute sanction d’enseignant non sérieusement étayée.

La tâche de l’école, et les enseignants s’y emploient tous les jours en dépit de sa difficulté, est d’enseigner les valeurs de la République, et de permettre aux élèves de s’exprimer, de bénéficier des appuis et conseils nécessaires à la progression de leurs connaissances et libre arbitre, et à leur apprentissage de la démocratie, et des trois valeurs clés de notre République : liberté, égalité, fraternité.

Le 5 février 2015
Premiers signataires :
Philippe CORCUFF, maître de conférences de science politique à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon et ancien chroniqueur de Charlie Hebdo de 2001 à 2004, Marc HATZFELD, sociologue et ethnologue, Evelyne PERRIN, membre du Conseil Scientifique d’ATTAC et de Solidaires…

Contact : evelyne.perrin6@wanadoo.fr

Journal des Bonnes Nouvelles du 02/02/2015

Droits de l’être humain

« Secret des affaires » : le gouvernement retire son projet

Cyber @ction mise en archives

Le blogueur saoudien Raif Badawi échappe une nouvelle fois au fouet

Une proche de Raif Badawi libérée

Participez à la cyber @ction pour obtenirdu nouveau roi d’Arabie saoudite, Salmane, son amnistie

Biodiversité
Aujourd’hui 2 février journée mondiale des zones humides.
Nous vous invitons à participer
* à la Pétition : Montpellier : Stop à une 2e gare TGV qu’ils veulent mettre …en zone inondable
* à la cyberaction N° 676: Réserve Naturelle Nationale d’Iroise : soutien à Bretagne Vivante
Non pas parce que c’est en Bretagne mais parce que cela pourrait être la première d’une longue série de mise en cause du travail des associations de protection de l’environnement.

TAFTA
ICE auto-organisée : et de 11 ! : la Belgique a son quota de signatures

Rappel actions en cours
cyberaction N° 661 : Non à une justice privée au service des multinationales !

cyberaction N° 587: TAFTA NOUS N’EN VOULONS PAS 11 500 participants


cyberaction N° 625: Accords de libre échange UE-Canada


cyberaction N° 615: PROTÉGEONS NOS COMMUNES, DÉPARTEMENTS et RÉGIONS. DÉCLARONS LES HORS TAFTA !

Gaz de schiste
L’Écosse interdit la fracturation hydraulique

Gaz de schiste-Chevron renonce à ses recherches en Pologne

Exploitation du gaz du schiste en Algérie : La protestation gagne plusieurs villes du pays

Transition énergétique
Charbon en Chine : première diminution en un siècle

Paris: la fondation Hulot soutient Anne Hidalgo dans sa croisade contre les véhicules “sales”

Climat : Arrêtez de financer les centrales à charbon d’Alstom

Mardi 3 février sur ARTE
20h50 La dette une spirale infernale
avec entre autres Thomas Piketty et Bernard Maris

22h25 Nature, le nouvel eldorado de la finance

Journal des bonnes nouvelles du 30/01/2015

Nouvelle rubrique sur notre site : les offres d’emploi
Un grand merci à Odette notre secrétaire qui met en ligne toutes les offres qui nous parviennent

Secret des affaires. Frachon se fâche, Macron et Sapin se lâchent
La loi Macron sera amendée pour garantir la liberté d’informer et protéger “les lanceurs d’alerte”
Continuez à participer à la Cyber @ction

Nouveau statut des animaux : la promesse d’une révolution
Une loi pour encadrer l’exposition aux ondes
Electricité : la consommation française a diminué de 6% en 2014
Transition énergétique: le Sénat d’accord pour limiter la part du nucléaire à 50% mais sans fixer de date
Ségolène Royal confirme que le bonus écologique s’élèvera à 10.000 euros
Voir l’e quotidien de jeudi

Des remerciements

Brésil : Les Indiens font reculer le Congrès
Lettre de remerciements de l’APIB ( Articulation des Peuples Indigènes du Brésil) pour la défense des droits des peuples indigènes

Milles merci du Collectif Le Peuple des Dunes en Trégor pour la manif et la cyber manif

Manifestation : NON A L’EXTRACTION DE SABLE

Mille mercis à vous tous pour votre très forte mobilisation : notre manifestation citoyenne du 24.01.2015 à Lannion a rassemblé plus de 7 000 personnes : une belle réussite.
Vous noterez la présence importante des élus et parlementaires ceints de leur écharpe tricolore pour montrer et démontrer à M. Macron que tout le Trégor est opposé à ce projet destructeur à plus d’un titre. Depuis 4 ans maintenant, nous développons toutes les insuffisances, manquements, erreurs, omissions, contradictions, incohérences de ce dossier d’enquête publique : c’est un dossier bâclé !
Une table ronde devrait se tenir à Bercy dans la prochaine quinzaine.
Vous pouvez suivre notre actualité sur notre site internet ou sur notre page facebook (adresse ci-dessous).
Vous trouverez ci-dessous quelques liens de presse ou de photographies
Aves mes meilleurs sentiments et encore merci de tous vos messages sympathiques de soutien à cette cause commune.

Alain Bidal
Président du Collectif Le Peuple des Dunes en Trégor
Maison des associations 22560 Trébeurden
Tél.: 02.96.23.67.60

Photos

Photos

La colère du Peuple des dunes

Forte mobilisation à Lannion (dont bout de vidéo)

Des milliers de manifestants

Manifestation contre l’extraction de sable

Video

Ondes : Loi définitivement adoptée !!

Loi ABEILLE

La loi votée ce jeudi 29 janvier 2015 permet d’introduire un peu plus de transparence et de démocratie dans le développement des nouvelles technologies. Elle ouvre la voie à une réduction de l’exposition de la population aux radiofréquences (classées cancérigènes possibles par l’OMS – Organisation Mondiale de la Santé) ; elle met en place une instance de dialogue réunissant les parties prenantes ; elle incite à l’usage du “kit mains-libres” ; elle interdit le WIFI dans les crèches ; elle interdit la publicité sur la téléphonie mobile en direction des enfants ; elle demande un rapport sur l’électro-hypersensibilité.

C’est peu par rapport à l’ambition initiale de la proposition de loi de Laurence Abeille (EELV). C’est pourtant une première avancée qui a une grande portée symbolique dans un contexte où le lobbying industriel a été spectaculaire contre ce texte de loi – le parcours législatif de ce texte a pris plus de 2 ans !
Robin des Toits attend une promulgation rapide de cette loi pour qu’elle entre en application le plus rapidement possible.

Robin des Toits s’inquiète du niveau de désinformation de certains élus pourtant censés “représenter la nation”, leur frénésie pour le “tout connecté” quelles qu’en soient les conséquences sanitaires, et souligne paradoxalement leur déconnexion d’avec le terrain, d’avec le dossier et d’avec la réalité des connaissances scientifiques…

Robin des Toits félicite les parlementaires qui ont permis l’adoption de cette loi – au premier rang desquels il faut citer Laurence Abeille, auteure et rapporteure de cette loi – et les encourage à poursuivre dans cette voie.

Cette loi est tout simplement une première au niveau Européen !

Etienne CENDRIER
Porte-Parole national

Journal des bonnes nouvelles du 21/01/2015

Egypte: Sissi reconnaît des “violations” en matière des droits de l’Homme

Profitons-en pour réclamer l’abolition de la peine de mort

Corinne Lepage chargée d’une mission sur “l’économie verte”

Nous en avons profité pour lui parler de notre projet d’ACTES : Corinne Lepage est preneuse de vos contributions écrites que vous pouvez mettre dans les commentaires du blog.

Le premier ACTE : Association chalonnaise pour la transition énergétique

Seconde fuite d’acide sulfurique à la centrale nucléaire de Chooz – EDF de nouveau condamnée !

Areva accusé de corruption : l’Observatoire du nucléaire relaxé : merci aux 5000 participants à la cyber @ction

Profitons-en pour soutenir la Coordination Antinucléaire du Sud-Est elle aussi attaquée par AREVA

Périphérique parisien: quand le 70km/h fait chuter le nombre d’accidents et améliore la vitesse moyenne

Profitons-en pour signer la pétition Réduction de la vitesse de 10km/h et alternatives au tout voiture

Gaz de schiste : The Prime minister of Bulgaria: Fracking? Definitely No!

Toutes ces infos sont dans l’e quotidien du 21 janvier

Le premier ACTE : Association chalonnaise pour la transition énergétique

Les mardis alternatifs Éthique, électricité et écologie
le 16/01/2015 à 05:00 | J.-M. Gaudillat (CLP)

Source : Le Journal de Saône et Loire

Pour le premier des “Mardis alternatifs”, proposés par Acte, l’énergie électrique écologique a été mise en avant.
pour-le-premier-des-mardis-alternatifs-proposes-par-acte-l-energie-electrique-ecologique-a-ete-mise-en-avant-photo-j-m-g-(clp)
Photo J.-M.G. (CLP)
Acte met sur pied “Les mardis alternatifs” tous les deuxième mardis de mois à la salle du cloître. il s’agit de promouvoir des solutions alternatives à visées écologiques, éthiques et pratiques.

L’Association chalonnaise pour la transition énergétique a démarré ce mardi 13 janvier sa nouvelle activité “Les mardis alternatifs.”

La présidente, Annabelle Simon, et le secrétaire, Philippe Beaugrand, ont présenté le fournisseur d’énergie électrique Enercoop.

Enercoop est un fournisseur écologique qui s’approvisionne uniquement vers des producteurs d’énergie renouvelable, hydraulique, éolien, photovoltaïque et biomasse et au plus près des consommateurs. « Ça fait du bien quand on paye sa facture d’électricité de savoir qu’on n’enrichit pas le lobby du nucléaire », dira un participant. Le coût de ce fournisseur a été abordé et si lors de son démarrage il proposait un prix supérieur de 40 % au fournisseur historique EDF, l’écart diminue beaucoup. Depuis 2007 Enercoop n’a pas augmenté son tarif alors qu’EDF propose des hausses régulières, l’écart de prix est aujourd’hui aux alentours de 14 %. « Si on compare avec l’Allemagne où un système identique est en place, le fournisseur alternatif est aujourd’hui au même prix que le fournisseur classique, on peut supposer que prochainement Enercoop pourra proposer un tarif à l’identique d’EDF, avec comme élément intéressant une démarche éthique et écologique », précise Annabelle Simon.

Le prochain numéro de “mardis alternatifs” verra une information sur les énergies renouvelables, mardi 10 février, salle du Cloître à 18 h 30.

Info : www.enercoop.fr

Des ACTES : Associations Citoyennes de la Transition Ecologique Solidaire sur tous les territoires

Chère Corinne,

Toutes mes félicitations. Je viens de voir que tu avais été missionnée par Ségolène pour une recherche sur l’économie verte.

Nous serions heureux de pouvoir t’accueillir à Quimper pour en parler puisque nous avons des réflexions qui vont dans le sens de la commande de la Ministre que tu trouveras ci-joint.

A ta disposition

Alain
,__o Alain UGUEN Association Cyber @cteurs
_-\_<, Fédérateur d'énergies (*)/'(*) http://www.cyberacteurs.org Confluences pour la planète c’est 5 partenaires dont 3 sont en colocation actuellement 7 rue Aristide Briand : Al’Terre Breizh, Approche Eco-habitat, cyber @cteurs + Sens et Habitat et Biocoop Quimper qui a ses propres locaux.
Outre la co-location Confluences pour la planète c’est aussi l’Ecofoire (5 édition) et l’organisation de soirées comme avec Jean Marie Pelt (600 personnes au Chapeau Rouge à Quimper en septembre 2013).
Nous réfléchissons à la possibillité de trouver une possibilité de financement d’un animateur économique du territoire cornouaillais au travers de l’adhésion de structures économiques impliquées dans la transition. Possibilité que nous proposons d’étendre à toute la France en lien avec Alternatiba.

courrier à Alternatiba
Nous plaidons pour des convergences et nous souhaitons y participer en proposant dans le cadre de l’association transition citoyenne qui doit se constituer en 2015 un portail commun pour mutualiser les éléments qui gagneraient à être connus du plus grand nombre (agenda…)
Par delà l’aspect conjoncturel de votre proposition nous souhaiterions profiter de ce tour de France pour faire avancer l’idée que les regroupements associatifs pour préparer cet événement donnent naissance demain à des structures pérennes ayant pignon sur rue dans chaque ville de France et de Navarre sous une appellation qui soit la même partout même si localement les structures participantes conservent leur identité locale.
Pour contribuer à financer ces structures, nous nous proposons de travailler sur l’idée d’un annuaire commun qui répertorierait toutes les structures économiques (artisans, commerçants, professions libérales, entreprise, associations…) engagés dans une démarche de transition écologique solidaire et acceptant de contribuer financièrement à la vie de ces structures locales d’animation d’un territoire.
Il y a 15 ans au début de l’association nous avions travaillé sur cette idée d’annuaire

Mais comme c’est un travail en soi, nous n’avons pas eu les moyens de le faire fonctionner.
Nous pensons que la dynamique alternatiba peut être l’occasion de proposer un outil aux regroupements locaux qui accueilleront le tandem pour prospecter sur leur territoire les professionnels qui les aideront à financer l’événement et + si affinités.
Le principe étant : nous ouvrons une ligne par collectif territorial intéressé, les professionnels s’inscrivent et paient en ligne, nous nous chargeons des reçus de dons et reversons les sommes (moins 7% pour les frais ) à la structure désignée par le collectif territorial pour gérer ces fonds.

Stage pour étudier la faisabilité de création d’une structure d’animation économique de la Cornouaille débouchant sur
un annuaire permanent pouvant être utilisé nationalement pour financer des structures identiques ailleurs permettant de répertorier toutes les unités économiques en transition : définition de la structure et de ses moyens de financements (cotisations…)
l’accompagnement de la venue du tandem Alternatiba en Cornouaille pour médiatiser le projet
la mise en place de l’édition 2015 de l’écofoire pendant la semaine européenne des déchets qui pourrait être la première vitrine de cette structure.

Climat: les 5 leçons de la conférence de Lima pour Paris2015 !

La conférence internationale sur le changement climatique s’est terminée dans la nuit du 13 au 14 décembre à Lima (Pérou). Prolongée de 36 heures, elle n’a guère apportée de réponses aux défis actuels. Quels enseignements en tirer dans l’optique de la prochaine conférence qui se tiendra à Paris en décembre 2015 ? Quelles implications pour les mouvements pour la justice climatique ?

Marche1

1. Il n’y aura pas d’accord historique à Paris en 2015

François Hollande a annoncé vouloir laisser « sa trace » dans l’histoire et, pour ce faire, obtenir un « accord historique » à Paris. Laurent Fabius devrait le prévenir : s’il y a accord à Paris, il ne sera pas historique. C’est Laurence Tubiana, la représentante de la France dans les négociations qui l’affirme, essayant de tempérer les attentes par rapport à la prochaine conférence de l’ONU en décembre 2015 sur l’aéroport du Bourget : « A Paris, nous ne serons pas en capacité d’être dans un scénario de limitation du réchauffement à 2 °C ». Voilà qui est clair, lucide et fondé.

En effet, à Lima, contrairement aux recommandations du GIEC et aux attentes légitimes, les Etats ne sont pas engagés à améliorer leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 : l’écart entre ce qu’il faudrait faire et ce qui est sur les rails ne cesse de s’accroître là où il faudrait qu’il se réduise rapidement et fortement. Quant à l’après 2020, il pourrait se résumer ainsi : « en 2015 chaque Etat est invité à noter sur le bout de papier de son choix, et selon la forme de son choix, ce qu’il envisage de faire, sans contrainte et sans qu’il ne soit exigé de lui de l’ambition et de la cohérence avec l’objectif des 2°C ».

Par ailleurs, la conférence de Lima avait pour ambition de préfigurer le futur (et éventuel) accord de Paris en élaborant une première mouture du texte et en solutionnant certains sujets pour éviter d’avoir à le faire en 2015. C’est raté. Le brouillon (de 38 pages !) n’est guère plus qu’une compilation de propositions contradictoires. Et aucun des problèmes clefs n’a été résolu. A commencer par l’épineux problème de la différenciation des Etats – chaque pays n’a pas la même responsabilité et la même capacité à agir – qui relève plus des enjeux géopolitiques de ce début du XXIème siècle que de la climatologie.

2. Des négociations climatiques ? Non, des négociations géopolitiques

Nous pouvons espérer de la Conférence de Lima qu’elle ait définitivement permis de clarifier la situation : les pays et groupes de pays s’opposent moins en raison de l’importance qu’ils donnent à l’urgence climatique qu’en raison des implications géopolitiques des différentes propositions sur la table. Le protocole de Kyoto séparait le monde en deux, pays développés contre pays en développement. Les Etats-Unis, l’Union européenne et leurs alliés veulent arracher la Chine, l’Inde, le Brésil, et quelques autres grands pays émergents, à l’alliance du G77 regroupant tous les pays du « Sud ».

La conférence de Lima a montré que cela n’arriverait pas de sitôt : la Chine ne renoncera pas à son alliance avec les pays pauvres et vulnérables et ces derniers ont trop à perdre pour accepter un nouvel équilibre géopolitique planétaire dont ils ne voient pas ce qu’il pourrait leur apporter. Ce d’autant plus qu’ils voient par contre parfaitement que les pays du Nord rechignent à mettre la main à la poche et à réduire drastiquement leurs propres émissions. La différenciation des pays fait l’objet de toute une série de propositions contradictoires. Prétendre aujourd’hui que cette question sera résolue d’ici Paris est un pari plus qu’osé (voir cet article sur Basta pour une explication plus complète).

3. L’accord Etats-Unis – Chine n’a rien changé à la situation

Journalistes, dirigeants politiques et certaines ONG l’avaient martelé à satiété : la déclaration conjointe – ce n’était pas un accord en bonne et due forme – entre les Etats-Unis et la Chine présentée par surprise le 12 novembre allait changeait la donne dans les négociations sur le changement climatique. Ils affirmaient, bien que ce soit déjà très discutable (voir ce décryptage), que cette déclaration conjointe allait déverrouiller les négociations, inciter les pays récalcitrants (Canada, Australie, Japon, Nouvelle-Zélande etc.) à revoir à la hausse leur ambition et permettre de dépasser le mode de gouvernance du climat institué par le protocole de Kyoto.

La Conférence de Lima vient de montrer que tous ces commentateurs se sont trompés. Si les Etats-Unis ont annoncé un (faible) objectif de réduction d’émissions pour 2025, il n’en continue pas moins de vouloir affaiblir tous les principes pertinents qui régulent les négociations climatiques. De son côté, si la Chine accepte de jouer d’égal à égal au sein de ce nouveau G2 planétaire qui (dé)régule la planète, il n’est pas question pour elle de renoncer à son alliance stratégique avec les pays du Sud. Par ailleurs, cette déclaration conjointe n’a généré aucun effet d’entraînement sur les pays récalcitrants qui, au contraire, l’utilisent pour calquer leurs futurs engagements sur les annonces limités du G2.

La conférence de Lima vient donc de refermer une période d’à peine un mois pendant laquelle quelques ONG et un nombre conséquents de journalistes et commentateurs politiques faisaient preuve d’un soudain et peu fondé optimisme sur l’avenir des négociations climat, optimisme assez similaire à celui précédant Copenhague – et dont on sait ce qu’il est advenu.

4. Un nouveau cycle de mobilisations pour la justice climatique

Les mobilisations et initiatives pour la justice climatique qui se sont tenues à Lima semblent confirmer que la déprime et la fragmentation des mouvements pour la justice climatique qui ont suivi la conférence de Copenhague (2009) semblent bel et bien dépassés. A la plus grande manifestation jamais organisée sur les enjeux climatiques en septembre à New York (Plus de 300 000 manifestants à New York et sans doute 600 000 à l’échelle de la planète) succède la plus grande manifestation de ces dernières années sur le sujet en Amérique du Sud (20 000 manifestants le 10 décembre dernier).

Dans les deux cas, il y a eu plus de manifestants qu’attendu, venus en moyenne sur des bases plus radicales et plus éloignées des négociations que le point d’équilibre des structures organisatrices. C’est ainsi une banderole « Changeons le système et pas le climat » qui ouvrait la manifestation de Lima et la majorité du cortège, notamment les blocs jeunes, assez imposants et déterminés, ne comportait pas de référence directe au contenu précis des négociations : les messages renvoyaient le plus souvent aux luttes menées par chacun des groupes.

Sur (l’autre) route de Paris, Lima tend donc plutôt à confirmer qu’un nouveau cycle de mobilisations massives en faveur de la justice climatique s’est ouvert et qu’il s’appuie plus aisément sur les luttes en cours (résistances anti-extrativistes, contre les grands projets inutiles, pour les défense des territoires, pour la promotion et la mise en œuvre d’alternatives systémiques et la transition écologique et sociale etc.) que sur des revendications portant sur les négociations proprement dites.

5. Les leçons de Copenhague semblent avoir été retenues

Pour les ONG et les mouvements sociaux et écologistes français membres de la Coalition Climat 21, la conférence de Lima a permis de poursuivre les discussions – ouvertes en plusieurs occasions tout au long de l’année – avec les ONG, réseaux et mouvements internationaux. L’enjeu : élaborer des positions communes qui tirent les leçons des succès et limites des mobilisations pour la justice climatique passées (notamment celles de Copenhague en 2009 et de New York en septembre 2014) et qui permettent l’implication d’organisations et réseaux finalement très divers de par leur histoire, leurs positionnements et leurs cultures politiques.

A Lima, les discussions ont nettement progressé. La Coalition Climat 21 est désormais reconnue comme l’interlocuteur unique et légitime pour l’ensemble des grandes ONG et réseaux internationaux qui ont, à plusieurs reprises, salué le travail conjoint entrepris et les premières initiatives de mobilisation déjà lancées (notamment, et surtout, la dynamique Alternatiba). Lima a également permis d’avancer vers ce qui pourrait être une position commune : ne pas se focaliser sur la COP21 et les négociations mais mettre l’accent sur l’agenda propre des ONG et des mouvements afin de ne pas être dépendant des résultats de la conférence officielle – à cet égard la victoire engrangée par les Amis de la Terre, Attac France et Bizi! contre la Société générale (voir ici) est emblématique de ce qu’il est possible de faire ; ne pas faire pas de Paris2015 une mobilisation à un coup mais se servir de Paris comme d’un moment d’agrégation et d’accumulation de forces en s’appuyant sur d’autres mobilisations internationales en 2015 (le mois de juin et les 26-27 septembre ont été notés dans les agendas) et en se projetant sur de nouvelles mobilisations internationales dès le premier semestre 2016 ; à Paris, pendant la conférence, ne pas se limiter à une manifestation en début de conférence mais au contraire construire d’ores-et-déjà des initiatives de masse en fin de conférence pour « avoir le dernier mot », ce qui revient à vouloir être acteur et prescripteur, et non simplement spectateur, de la séquence finale (voir cette analyse qui détaille cettte proposition).

Bien-entendu, il est encore trop tôt pour dire si les conditions sont réunies pour que Paris soit l’acte de (re)naissance symbolique d’un vaste mouvement international pour la justice climatique qui se maintienne à de hauts niveaux de mobilisations locales, régionales et internationales lors des prochaines années. C’est en tout cas le pari que proposent aujourd’hui les ONG et les mouvements sociaux et écologistes pour combattre l’agenda extractiviste et productivisme des promoteurs de la globalisation économique et financière. C’est l’autre route qui nous conduit à Paris depuis Lima.

Maxime Combes, membre d’Attac France et de l’Aitec, engagé dans le projet Echo des Alternatives

Pour aller plus loin, lire cette analyse : Que faire d’ici Paris2015 ? Analyses et perspectives !

Plainte d’Areva contre la Coordination antinucléaire sud-est : le monde à l’envers

ATTEINTE A LA LIBERTE D’EXPRESSION

Plainte d’Areva contre la Coordination antinucléaire sud-est

( info ici )

1) – La mobilisation en France et en Europe s’intensifie pour mettre en échec la tentative d’Areva de bâillonner notre liberté d’expression. Plusieurs sites aux USA, en Espagne, en Belgique relaient l’atteinte du lobby nucléaire à la liberté d’expression.
Il est plus que jamais nécessaire de diffuser le plus largement possible autour de nous l’Appel à faire barrage aux prétentions des extrémistes de la destruction atomique.

2)- La pétition en ligne initiée par cyber@acteur a recueillie en 2 jours : plus de 3100 signatures. C’est un bon élan qu’il convient d’amplifier autour de nous

http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/presentation-ne-laisserons-pas-baillonner-878.html

3)- Plusieurs avocats se sont manifestés auprès de nous ou ont été sollicités pour avis et conseil en vue de constituer un possible “pool” juridique en cas de procès

4)- Des témoignages et documents nous ont été adressés de différents pays afin de mettre au grand jour la véritable ignominie des promoteurs de la radioactivité artificielle

5)- Plusieurs parmi les soutiens ont souhaité apporter une contribution financière à notre Résistance. C’est à présent possible soit par chèque (adressé à : CAN , 180 chemin de la Parisienne 84740 Velleron – France ) soit par paypal via ce lien : https://www.paypal.com/cgi-bin/webscr?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=ZKBBCGA46ZRH6