Communiqué de l’ACIPA
L’ACIPA remercie toute la population des environs immédiats de Notre Dame des Landes et tous les comités de soutien venus de la France entière en car, pour leur présence massive à la manifestation du 22 février.
L’ACIPA condamne la violence organisée, tolérée par des forces de police prenant elles-mêmes en otage des familles entières sous des pluies de grenades lacrymogènes, ce qui s’est traduit d’une part par la détérioration de biens publics et privés qui ont jeté le discrédit sur l’énorme succès de notre mobilisation et d’autre part – et surtout – par de nombreux blessés parmi les manifestants venus participer à un rassemblement inter-générationnel, familial, joyeux et pacifique comme annoncé.
Aujourd’hui, nous pensons aux très nombreux blessés (dont des enfants !) et aux 2 personnes ayant perdu un œil suite aux tirs de flashballs. Qu’ils soient assurés de tout notre soutien ! Nous ne pouvons donner de chiffres sur le nombre de blessés mais les témoignages continuent d’affluer posant de vraies questions sur la gestion de cette manifestation par les services de l’Etat. C’est un scandale d’Etat qui s’accentue avec l’esprit de délation qui se met en place !
A Monsieur Auxiette, qui ose dire que l’accord politique signé après la grève de la faim de plusieurs de nos camarades en mai 2012, est caduc, nous disons que c’est un mensonge éhonté ! Cet accord a été réalisé à la demande de François Hollande lui-même, conclu et signé avec les opposants par les représentants des 3 collectivités que sont le Conseil Régional (Jacques Auxiette), le Conseil Général (Philippe Grosvalet) et Nantes Métropole (Jean Marc Ayrault). Cet accord stipulait qu’il n’y aurait pas d’expulsion possible pour les paysans en activité sur la zone et les habitants ayant un titre de bail au moment de la DUP de 2008, tant que certains recours ne seraient pas épurés. Il reste toujours un pourvoi en cassation concernant l’ordonnance d’expropriations qui ne peut être examiné tant que les recours liés à l’arrêté de cessibilité ne seront pas jugés au Tribunal Administratif et au Conseil d’Etat.
Concernant le volet juridique, nous attendons sereinement le jugement des recours déposés contre les arrêtés préfectoraux de décembre 2013 au titre de la Loi sur l’Eau et des espèces protégées. La méthode de compensation, invalidée dans sa globalité par le comité d’experts scientifiques sollicité, ne devrait pas être entérinée sauf à constituer un nouveau passage en force de l’Etat. L’Europe n’a pas dit son dernier mot non plus : les pétitions des opposants sont toujours ouvertes à ce jour.
Nous réaffirmons notre opposition totale au projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes et nous continuerons sans relâche notre travail d’information à la population, notamment lors des réunions d’information organisées par les comités de soutien. Nous soutiendrons également les travaux du groupe de travail technique sur les Plans d’Exposition au Bruit prévisionnels et l’aménagement de Nantes Atlantique.
Enfin, nous appelons à une extrême vigilance sur la ZAD. Nous y serons présents pour défendre et protéger les paysans, les habitants et les terres agricoles menacés d’expulsion ou de destruction, dès qu’il le faudra !
Contacts ACIPA :
Dominique Fresneau (co-président) : 06 71 00 73 69
Julien Durand (porte parole) : 06 33 51 01 25
Communiqué commun des diverses composantes de la lutte – jeudi 27 février 2014
Samedi 22 février, la manifestation contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes a été le rassemblement le plus massif depuis les 40 ans que dure cette lutte. Nous étions 50 000 ! La présence paysanne était sans précédent avec ses 520 tracteurs. Les comités de soutien sont venus nombreux dans plus de 65 cars.
Des centaines d’initiatives, chars, masques, banderoles et panneaux montrent l’implication de milliers de personnes dans cet évènement.
Une telle démonstration de force n’est évidemment pas pour plaire au gouvernement qui sort ses armes : focalisation sur la question des affrontements occultant les autres initiatives, accusations contre les associations et organisations organisatrices, menaces de nouvelles expulsions, flashballs, lacrymos, grenades assourdissantes faisant de nombreux blessés.
Si le mouvement est traversé d’opinions diverses sur les moyens de lutter, si les affrontements ont suscité parmi nous de vigoureux débats en assemblée, nous restons unis sur le terrain et tenons à réaffirmer notre détermination commune à défendre la zone ensemble face à d’éventuels travaux ou expulsions.
Communiqué de presse Attac 44 – Attac France
Notre-Dame des Landes : ni travaux, ni expulsions ! Nous serons là !
Attac 44 et Attac France saluent l’extraordinaire mobilisation paysanne et citoyenne du samedi 22 février à Nantes, avec la présence de plus de 500 tracteurs et de dizaines de milliers de manifestants. Il s’agit de la plus importante manifestation jamais rassemblée contre le projet d’aéroport depuis le début de la lutte.
Attac, en tant qu’association d’éducation populaire tournée vers l’action, se reconnaît pleinement dans la stratégie menée sans faiblesse depuis plus de 10 ans par les paysans, l’Adeca, l’Acipa et la Coordination. La construction du rapport de force contre les bétonneurs y résulte de la mobilisation des citoyens, qui s’appuie sur trois piliers : l’action d’information et d’analyse, renforcée par la construction d’une expertise citoyenne exemplaire ; l’action judiciaire ; l’action politique. Sur le terrain toutes les composantes de la lutte coopèrent dans une résistance acharnée contre les expulsions et les destructions. Fidèle à son engagement altermondialiste, Attac soutient partout la lutte des paysans et des citoyens en défense des terres nourricières, et particulièrement à Notre-Dame-des-Landes.
Ce projet prétend s’imposer dans une extrême violence aux paysans et aux habitants, en dégradant de façon irréversible le cadre de vie et l’environnement. Pour discréditer un mouvement de plus en plus puissant et reconnu, les porteurs du projet et le préfet ont choisi de mettre en scène de nouvelles violences, par le biais de provocations comme l’interdiction du parcours en ville, et par l’orchestration soigneuse de « dérapages » dans la manifestation, occasionnant des blessures graves. Non seulement nous condamnons ces violences, mais nous constatons que bien des questions sur le déroulement de cette manifestation devront recevoir des réponses et nous les exigerons.
Dans son combat pour d’autres mondes, pour la transition écologique et sociale, Attac soutient les auteurs d’actions de désobéissance civile assumées et largement reconnues comme légitimes même si elles peuvent être illégales. Le président de la Région Pays de Loire, J. Auxiette, a demandé hier au président de la République d’ordonner l’expulsion de la ZAD au nom de soi-disant “habitants qui subissent les violences, les vols, le racket orchestrés par les “zadistes” ». Cette nouvelle provocation ne nous intimide pas. En cas de nouvelle tentative de vidage de la zone, nous poursuivrons avec acharnement la résistance sur le terrain, ensemble, dans le respect de nos valeurs. Nous ne serons pas les initiateurs de la violence, bien que prêts à l’affronter.
Ni travaux, ni expulsions. Nous serons là.
Communiqué de presse du 25 février 2014 de l’association de défense de l’environnement de Trébrivan-22 : ”Sous le vent, les pieds sur terre”
Nous y étions et nous avons vu…
Samedi matin 22 février à Carhaix, sous le regard complice de Glenmor, plus d’une centaine de personnes du Centre Ouest Bretagne embarquait dans les deux cars affrétés par l’association ”Sous le vent, les pieds sur terre” pour aller soutenir pacifiquement les opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Arrivés à Nantes nous étions des milliers à venir de toute la France pour dire : ”Non au saccage du bocage”, ”Non au bétonnage des zones humides”, ”Non à ce projet d’un autre siècle, coûteux et parfaitement inutile”. En famille, entre amis, les citoyens de tous âges défilaient joyeusement aux sons des fanfares et cornemuses ; Georges Cadoudal, notre célèbre résistant des Monts d’Arrée était du voyage et ”Los Trognos Coulos” de Rostrenen aussi. On photographiait les banderoles et slogans plein d’humour, les masques géants représentant les animaux menacés par le bétonnage de la ZAD ; on saluait chaleureusement les paysans de la Confédération Paysanne et leurs 520 tracteurs venus défendre les terres agricoles dont la noble vocation est de nourrir tout le monde… y compris les nantais.
Mais par contraste, quel étonnement de découvrir un déploiement de forces de l’ordre inhabituel : des centaines de CRS et de gendarmes mobiles avec leurs véhicules par dizaines, des engins anti-émeute équipés de lances à eau quadrillant la ville et surtout, en permanence, un hélicoptère en position stationnaire au-dessus du cortège. Ce dispositif disproportionné créait une atmosphère d’ ”état de siège” assez angoissante. Cependant, les manifestants avançaient tranquillement jusqu’à l’esplanade de fin de parcours pour écouter les prises de paroles des organisateurs. C’est alors, vers 15.00 heures, que les premiers affrontements ont commencé entre les forces de l’ordre et quelques ”casseurs” venus en découdre en marge de la manifestation. Les grenades assourdissantes retentirent pour donner le signal à toutes les télévisions, à l’affût d’images sensationnelles, qui se sont précipitées pour venir les capter. Diffusées en boucle, ces images ont participé à la grande désinformation pour corroborer les communiqués ministériels : tout semblait remarquablement orchestré pour déconsidérer ce magnifique mouvement de résistance populaire.
Les ”gardiens de la paix” qui avaient largement les moyens de stopper les quelques ”casseurs” qui s’acharnaient sur le mobilier urbain ont tout simplement laisser faire ! Ce que nous avons vu et ce que nous avons entendu des discours officiels nous indignent. Pourquoi les policiers ont-ils chargés une foule pacifique et crevé l’œil d’un innocent charpentier par un tir de flash-ball ? En tous cas, ce que nous retiendrons c’est, qu’à ce jour, 56 % des français sont opposés à ce projet imbécile (Sondage IFOP du 12-14 février 2014).