Journal des bonnes nouvelles du 16/12/14

Les occasions de se réjouir aussi minimes fussent-elles ne sont pas suffisantes pour se permettre de s’en priver.

Le Sénat vote la résolution demandant la reconnaissance de l’Etat palestinien
Après les députés, le Sénat a voté, jeudi 11 décembre, une résolution demandant la reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France et « une reprise sans délai » des négociations israélo-palestiniennes. Ce texte, défendu par les socialistes, les écologistes et les communistes, a été adopté par 154 voix contre 146.
Pour l’auteur de la résolution, Gilbert Roger (PS), la reconnaissance de l’Etat palestinien est « le premier pas d’une relation d’égal à égal entre Israël et les Palestiniens » et « la condition sine qua non de l’ouverture de véritables négociations ».
La cyber @ction a été mise en archives

Bientôt un affichage des aliments allergènes dans les restaurants
Bayer débouté par la justice indienne sur l’interdiction d’un anti-cancer générique
Première intervention publique d’Edward Snowden en France
France : les députés s’attaquent à l’impunité des multinationales
Prix de l’eau à Rennes. Les Verts crient victoire

voir l’e quotidien de lundi

Journal des Bonnes Nouvelles du 08 décembre 2014

Les occasions de se réjouir aussi minimes fussent-elles ne sont pas suffisantes pour se permettre de s’en priver.

Projet Alpha coal : la Société générale se désengage
Dans un communiqué commun, nos partenaires dans cette action Bizi !, Attac et les Amis de la Terre se réjouissent que l’action citoyenne puisse permettre « d’obtenir des victoires concrètes qui sont autant de premiers pas vers la mise sous contrôle citoyen des banques et multinationales prédatrices ».

5 décembre 2014 : Cigéo : les opposants font à nouveau plier le gouvernement

La nature triomphe ! Les bélugas gagnent une bataille décisive contre les industriels du pétrole

Une vignette pour chasser les diesels

Reconnu Garant de l’Environnement : le décret attaqué

Le groupe allemand EON a pris dimanche un virage radical en décidant de se séparer de la totalité de ses centrales électriques : nucléaires, au charbon ou au gaz. Un choc pour un secteur en pleine crise.

CETA à l’Assemblée Nationale : la résolution votée Merci à tous de votre participation

Une p’tite claque dans chaque clic !
un p’tit chèque pour dire chic !

Il reste 3 semaines aux retardataires pour apporter une somme qui,même symbolique, marquera votre volonté de voir se poursuivre une aventure qui vous permet de trouver un volume d’infos que vous ne trouveriez pas ailleurs et de donner du pouvoir à votre souris face à tous les lobbies qui veulent pressurer la planète et ses habitants à la recherche d’un profit immédiat .

Le journal des bonnes nouvelles du 05/12/14

Relaxe en appel du viticulteur bio qui ne voulait pas traiter ses vignes

Son cas avait ébranlé le monde du vin et, une nouvelle fois, interrogé l’usage des pesticides en agriculture. Emmanuel Giboulot, le viticulteur bio de Côte-d’Or, condamné en avril à une amende pour avoir refusé de traiter ses vignes contre la maladie de la flavescence dorée, a finalement été relaxé par la cour d’appel de Dijon, jeudi 4 décembre. La même peine qu’en première instance – 1 000 euros dont la moitié avec sursis – avait pourtant été requise début novembre.
« C’est une victoire de la mobilisation citoyenne, c’est être lanceur d’alerte », a déclaré à l’issue du prononcé de l’arrêt de la cour M. Giboulot, acclamé par son comité de soutien. « Il y a une prise de conscience de plus en plus importante quant à l’importance de réduire l’usage des pesticides, qui me donne des espoirs pour l’avenir de l’agriculture », ajoute-t-il, interrogé par Le Monde.
« La cour a invalidé l’arrêté préfectoral obligeant à traiter les vignobles, car il n’avait pas été approuvé par le ministre de l’agriculture et surtout le caractère d’urgence n’était pas démontré. C’est ce que nous défendions », se réjouit son avocat, Me Benoist Busson.

Votre souris a du pouvoir ;o)
Voir la suite sur les commentaires du bilan de cette cyber @ction

Center parc de Roybon : l’étude d’impact à nouveau sur le banc des accusés

Mais désormais, c’est la justice qui est saisie par les opposants. Alors qu’en 2013 et 2014, plusieurs recours formés devant le Conseil d’Etat ont été rejetés, trois nouveaux recours ont été déposés par la Frapna et la Fédération de pêche de la Drôme. Dont un référé suspension qui sera examiné par le tribunal administratif de Grenoble le 12 décembre prochain. En conséquence, le 2 décembre, le président du conseil régional de Rhône-Alpes a appelé le Préfet de région à “prendre les dispositions nécessaires à la suspension des travaux, jusqu’au prononcé de la décision”.

Nous approchons des 5000 signataires : merci de votre mobilisation

L’assemblée adopte la résolution pour la reconnaissance de la Palestine

À 339 votes pour et 151 contre, la proposition de résolution socialiste pour la reconnaissance de l’État palestinien a été largement approuvée dans l’hémicycle.

C’était attendu. À une très large majorité, les députés ont adressé un signal fort à la Palestine en adoptant la résolution non contraignante qui «invite le gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit». Alors que 339 députés ont voté pour le texte, 151 ont voté contre, et 16 se sont abstenus. 68 élus n’ont pas pris part au scrutin.
La quasi-totalité des élus de gauche se sont prononcés pour. Un seul élu du groupe SRC, René Rouquet, a voté contre. Cinq socialistes se sont abstenus: Laurent Cathala, David Habib, Monique Iborra, Armand Jung et François Pupponi. Le groupe écologiste a voté à l’unanimité pour. Elisabeth Guigou, qui a porté la résolution socialiste, a parlé d’un vote «historique» à l’issue du scrutin.

Voir dans les commentaires de la Cyber @ction qui reste en ligne jusqu’au vote des sénateurs le 12 décembre

des nouvelles fraiches sur l’opposition aux LGV.

Dans les commentaires de la cyber @ction

Avis favorable à la destruction de deux barrages hydroélectriques, près du Mont-Saint-Michel
OGM – Légère diminution des surfaces en Europe
La contestation enfle contre un projet de Center Parcs en Isère
L’assemblée adopte la résolution pour la reconnaissance de la Palestine
Voir l’e quotidien

Le Parlement européen fait barrage aux aliments issus du clonage
Grenoble : les antipub affichent leur satisfaction
Anticorrida : belle victoire du FLAC66 au tribunal
Conférence environnementale : Manuel Valls s’attaque au diesel
Hollande veut réformer la concertation autour des projets d’infrastructures
Voir l’e quotidien

Journal des bonnes nouvelles du 21/11/14

L’AG de votre association en direct sur notre web TV
samedi 22 novembre à 11 heures

comme si vous y étiez
http://www.cyberacteurs.org/video/direct.php

Sale temps pour le nucléaire

1 Le nouveau patron d’Areva est prêt à en finir avec les centrales EPR

2 Scoop EPR : le réacteur ne sera pas chargé en combustible avant la date fatidique ! Par l’observatoire du Nucléaire

3 Uranium/Niger/Corruption : Coup de théâtre lors du procès du “don d’Areva” Par l’observatoire du Nucléaire

Le barrage de Sivens dans le collimateur de Bruxelles ?

traitement du dossier « barrage de Sivens » par la commission européenne par Le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet

INITIATIVES EUROPÉENNES

1 L’initiative citoyenne européenne “STOP VIVISECTION” (que nous avions encouragé sur notre blog ) a collecté 1 170 326 signatures certifiées

2 L’initiative Stoppons le TTIP et le CETA en est à 919,472 participants
Elle a décidé de faire appel du rejet de la demande d’initiative citoyenne européenne, prononcée par la Commission européenne, au sujet de TAFTA et l’AECG.

Zoom

Coupe Davis : l’évasion fiscale gagne 6-0
voir le communiqué d’ATTAC dans les commentaires de la pétition

ICE Stop Vivisection – Conférence de Presse du 26 novembre au Parlement européen à Strasbourg

Conférence de presse mercredi 26 novembre 2014

sv

Paris, le 20 novembre 2014 – Le comité organisateur de l’initiative citoyenne européenne Stop Vivisection a le plaisir d’annoncer qu’il présentera officiellement les signatures collectées à la Commission européenne. Il invite tous les députés européens et les représentants des médias à la conférence de presse qui se tiendra, en parallèle, au Parlement européen.

L’initiative citoyenne européenne “STOP VIVISECTION”

a recueilli 1 170 326 signatures certifiées

Ces signatures seront présentées à la Commission européenne en parallèle de la conférence de presse qui se tiendra au :

Parlement européen à Strasbourg

le mercredi 26 novembre 2014 à 14h00 

 

Certifiées par les autorités nationales de chaque État européen, ces signatures attestent de la forte volonté des citoyens européens, et de nombre de leurs responsables politiques, de mettre un terme aux tests sur les animaux et de les remplacer par une recherche biomédicale basée sur la science. Ceci dans le but de répondre efficacement et à grande échelle aux besoins urgents de santé humaine liés aux risques des produits chimiques.

Durant la conférence de presse, organisée par les parlementaires Fabio Massimo Castaldo et Michèle Rivasi, les représentants du Comité scientifique de Stop Vivisection (*) expliqueront le contexte scientifique et économique de cette initiative citoyenne européenne très réussie. Cette partie inclura des détails à propos des questions de santé qui nous touchent tous.

La conférence de presse permettra également de mettre en lumière le manque de fiabilité des tests sur les animaux et le besoin urgent d’utiliser des méthodes substitutives non animales, telles que la stratégie d’essais par palier. Ces méthodes sont nettement plus pertinentes pour l’espèce humaine, mais également beaucoup plus rapides et beaucoup moins chères…

Elles permettraient donc d’aboutir à des progrès scientifiques dans la toxicologie et la recherche biomédicale.

Pour terminer, les prochaines étapes de l’Initiative seront présentées.

La conférence aura lieu dans la Salle des conférences de presse du Parlement. Elle commencera à 14h00 et durera 30 minutes.

Pour plus d’informations sur l’initiative citoyenne européenne Stop Vivisection :http://www.stopvivisection.eu.

Contact pour les médias francophones

Angela Tandura : 06 15 27 05 71 ; stopvivisectionfrance@gmail.com       __________________________________________________________

(*)

André Ménache (Royaume-Uni) Zoologiste et chirurgien vétérinaire, directeur général d’Antidote Europe.

Claude Reiss (France) Physicien et biologiste cellulaire, directeur de laboratoire pendant 30 ans au CNRS et à l’Institut Jacques Monod, professeur à l’Université de Lille, président d’Antidote Europe.

Gianni Tamino (Italie) Professeur de biologie à l’Université de Padoue, ancien membre des parlements européen et italien, président du comité scientifique Equivita.

Antidote Europe
25 rue Jacques Callot – 66000 Perpignan
France
Tél : 33(0)4 68 80 53 32

        

traitement du dossier “barrage de Sivens” par la commission européenne

Nous vous informons en urgence sur le traitement du dossier “barrage de Sivens” par la commission européenne car vous avez pu voir des informations contradictoires dans les médias hier.

La chaîne parlementaire LCP a annoncé hier mardi 18 novembre que, selon ses informations, “la commission européenne va lancer une procédure d’infraction contre la France pour violation des directives environnementales sur le projet de barrage du Tarn. La procédure pourrait être lancée cette semaine”.

Le Collectif n’est pas surpris de cette annonce car il attend une décision de la Commission européenne depuis qu’elle s’est auto-saisie à propos du barrage de Sivens suite aux questions parlementaires posées à ce sujet par l’eurodéputée Catherine Grèze à plusieurs reprises de 2011 à 2013.

Les questions parlementaires n’étant plus possibles entre l’élection européenne (25 mai 2014) et la nomination de la nouvelle Commission le 1er novembre, il n’était plus possible d’être informés par ce biais.

Nous savions que la France avait répondu le 7 mars à la Commission européenne dans le cadre de la procédure pré-contentieuse EU Pilot. Nous avons tenté en vain d’obtenir cette réponse de 8 pages auprès des services des affaires européennes dépendant du Premier Ministre.

Le Collectif avait donc pris l’initiative de contacter la Commission européenne directement fin juillet. Comme le Collectif n’est pas partie prenante dans cette procédure, il n’avait pas été possible d’obtenir des informations sur l’état de la procédure à part le fait que le dossier était toujours en cours de traitement. La Commission a par contre proposé au Collectif de lui fournir des éléments complémentaires si nous jugions cela nécessaire. Ce que nous avons fait à plusieurs reprises en août et en septembre.

Nous avions espoir que la Commission européenne lance une procédure d’infraction contre la France avant que le chantier ne redémarre en septembre mais cela n’a malheureusement pas été le cas. Probablement dans l’attente d ela nomination de la nouvelle Commission.

La procédure semble donc arriver à son terme. Cependant, après vérification cet après-midi auprès des services concernés à la Commission européenne, aucune décision n’a encore été prise. Celle-ci ne peut être prise que par le Collège des commissaires. Cela est probablement une question de jours…

A noter qu’une procédure d’infraction rendrait impossible le financement européen du projet (plus de 2 millions d’euros, 21 % du financement).

Affaire à suivre très bientôt…

Le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet

Uranium/Niger/Corruption : Coup de théâtre lors du procès du “don d’Areva”

Depuis décembre 2012, l’association Observatoire du nucléaire accuse Areva d’avoir opéré une “manoeuvre relevant de la corruption” par le biais d’un curieux “don” de 35 millions d’euros directement affecté à l’achat d’un avion pour le Président du Niger… un ancien cadre Areva.

Ce versement avait comme par hasard été annoncé au moment même où les dirigeants nigériens tentaient d’obtenir une augmentation du prix d’achat de l’uranium, enlevé par Areva depuis des décennies à un tarif dérisoire.

Areva a dans un premier temps nié l’existence de ce versement et a attaqué l’Observatoire du nucléaire sous prétexte de “diffamation”, puis a été contrainte de reconnaître l’existence de ce curieux “don” mais en prétendant subitement qu’il s’agissait de “sécuriser les mines d’uranium”.

(cf détails et chronologie : http://observ.nucleaire.free.fr/accueil-proces-areva.htm)

Malgré les pièces édifiantes produites (lettre du ministre des finances du Niger, enregistrement audio d’une séance de l’Assemblée nationale du Niger, etc), l’Observatoire du nucléaire a été condamné en première instance par le biais d’un jugement comportant des fautes grossières.

(cf http://observ.nucleaire.free.fr/jugement-entache-fautes.htm )

Le procès en appel se tenait ce mercredi 19 novembre 2014 à la Cour d’appel de Paris. Les deux parties ont globalement présenté les mêmes arguments et les mêmes pièces qu’en première instance, à une exception près : l’Observatoire du nucléaire a produit un extrait du rapport parlementaire n°2192 déposé le 10 septembre 2014 à l’Assemblée nationale.

Cf http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/rapports/r2192.pdf (page 56)

Ce rapport relate explicitement les discussions tenues en commission, et l’on peut constater en page 56 que, à propos de “la présence des entreprises extractives françaises (…) sur le continent africain”, M.Pascal Terrasse, député PS de l’Ardèche, a déclaré: “Les responsables politiques, notamment africains, font monter le prix des autorisations. C’est ainsi qu’Areva a dû acheter au président de la République nigérienne un avion de 32 millions d’euros il y a quinze jours !”

Il s’agit là d’une information de la plus grande importance : M Terrasse révèle que, pour atteindre certains de ses objectifs, l’entreprise Areva a offert un avion au Président du Niger. C’est une affaire de la plus grande gravité.

Cet aveu stupéfiant vient totalement confirmer les accusations portées par l’Observatoire du nucléaire. Ce dernier écrit ce jour même à M Terrasse pour lui demander de donner toutes les informations en sa possession pour faire éclater la vérité mais aussi dans la perspective du verdict du procès du “don d’Areva” qui sera rendu le 21 janvier 2015 à la Cour d’appel de Paris.

Scoop EPR : le réacteur ne sera pas chargé en combustible avant la date fatidique !

– Le chargement en combustible nucléaire doit avoir lieu avant le 11 avril 2017
– Refaire toute la procédure administrative prendra des années !

Alors qu’un nouveau retard d’au moins un an vient d’être annoncé par EDF concernant la mise en service du réacteur nucléaire EPR, actuellement en chantier à Flamanville (Manche), l’Observatoire du nucléaire signale que le décret de création du réacteur, signé le 10 avril 2007 par le premier ministre Dominique de Villepin, et publié le lendemain au Journal officiel de la République, contient une véritable bombe à retardement.

En effet, ce décret précise (article 3 alinéa 2) que “Le délai pour réaliser le premier chargement en combustible nucléaire du réacteur est fixé à dix ans à compter de la publication du présent décret au Journal officiel de la République française”, c’est-à-dire avant le 11 avril 2017.

Au moment de la publication de ce décret, alors que EDF prétendait construire et mettre en service l’EPR en quatre ans et demi ans, un délai de dix ans relevait assurément d’une prudence extrême, voire excessive. Il en est tout autrement aujourd’hui.

En effet, ayant accumulé les retards, contretemps, et autres malfaçons, EDF se retrouve désormais avec une véritable épée de Damoclès au dessus de la tête. La mise en service de l’EPR est officiellement repoussée à 2017 et il apparait désormais improbable que le réacteur puisse être chargé en combustible avant la date fatidique..

Le décret de création de l’EPR ne sera alors plus valable, il faudra refaire toute la procédure administrative, y compris un nouveau Débat public officiel puis une enquête publique, ce qui prendra plusieurs années.

Le réacteur EPR, qui aurait peut-être été achevé entre temps (même s’il est de moins en moins improbable qu’il ne soit jamais terminé), resterait donc à l’arrêt pendant des années, achevant de ruiner les finances et ce qu’il reste de crédibilité à EDF.

Mais l’EPR, mal conçu et mal construit, est probablement un des plus dangereux réacteurs nucléaires au monde. Et si, de plus, s’il est un jour mis en service, ce sera avec des malfaçons cachées, augmentant encore le risque de catastrophe nucléaire (risque qui existe déjà même pour les réacteurs correctement conçus).

Le mieux serait assurément de suivre les exemples de réacteurs nucléaires entièrement construits mais jamais mis en service, comme à Lemoniz (Espagne), Zwentendorf (Autriche), Bataan (Philippines) ou Kalkar (Allemagne).

FAIM de JUSTICE

par Véronique Léon (Campagnes solidaires)

Partie de l’Aude le 15 octobre, la « caravane des paysans et citoyens en grève de la faim contre les 1000 vaches et pour les petits paysans exclus de la Pac » a traversé la France pendant 14 jours (1) . Les cinq grévistes de la faim, les jeûneurs solidaires de leur action sur les diverses étapes et leurs soutiens ont multiplié les rendez-vous politiques, les actions syndicales, et les rencontres jusqu’à Amiens. Tout ça sans absorber la moindre nourriture.

Un jour, ils ont fait escale chez Jacques, éleveur ovin à Pélussin dans la Loire, qui les a chaleureusement accueillis chez lui : « Avec 65 bêtes, je suis très près du plancher de 50 brebis (en dessous duquel il ne toucherait plus de soutien de la Pac, NDLR)! Je me sens totalement solidaire de leurs revendications. Dans ces régions, s’il n’y avait pas les petits troupeaux, la montagne retournerait à la friche. Or, 15 000 éleveurs en France sont concernés par cette mesure injuste ! »

Autre rencontre avec Frédérique Lagier, en Ardèche, qui sera exclue de la Pac en 2015 car elle a moins de 20 chèvres. Elle parvenait à vivre de son activité jusqu’à cette année, mais l’avenir s’assombrit puisqu’elle va devoir se passer de l’ICHN (2) . Pourtant, ses chèvres défrichent des pentes inaccessibles et contribuent à maintenir la biodiversité: « Le plus révoltant, c’est que ce sont les petits producteurs qui fournissent l’alimentation locale, de qualité, en phase avec l’agro-écologie si chère au ministre de l’Agriculture! Et ils sont menacés de disparition par cette mesure du “plancher” des aides Pac… ».

Le 12 novembre prochain, une délégation de la Confédération paysanne a rendez-vous avec la présidente du parc du Pilat pour lui expliquer ce que l’aide « plancher » pourrait permettre de faire de ce territoire : maintien de la polyculture avec
> quelques chèvres ou vaches, emploi, entretien de l’espace. Un modèle bien éloigné de l’usine à vaches d’Abbeville !

Jean Pierre, avec un petit sourire me glisse à l’oreille : « BTP signifie Bétonisation des Troupeaux Productifs, version Ramery. En plus, c’est la première usine à lait “concentré” ! » « En tant qu’Ami de la Conf’ (3) , l’accompagnement de la caravane m’a vraiment permis de comprendre la problématique. On est tous concernés par l’agriculture : la bouffe, c’est un problème de société. Je me sens investi du devoir d’informer les élus, de sensibiliser les citoyens, et de sortir les paysans de leur isolement. Chacun doit être acteur et responsable de son destin. »
Tant de chemin, tant de rencontres, mais aussi tant de colère contre la langue de bois des institutionnels! À Saint-Aignan, près de Rouen, ils sont accueillis par les « zadistes » de la ferme des Bouillons qui luttent pour sauver le site des griffes d’Auchan. Ils y croisent la caravane des cyclistes, puis repartent vers Amiens et s’arrêtent chez des militants de Novissen qui luttent localement contre l’usine à vaches. Pour résumer le problème de la répartition des aides de la Pac : il est plus facile pour l’administration de faire un chèque de 300 000 euros que 300 chèques de 1 000 euros…

(1) Le journal complet de la caravane

(2) Indemnités compensatoires pour handicap naturel

(3) http://lesamisdelaconf.org

les mises en ligne de notre aventure humaine sont términées !!!

Barrage de Sivens dans le Tarn et barrage des Plats dans la Loire : La politique d’aménagement local des rivières repart-elle à la dérive en France ?

Dans la nuit du dimanche 26 octobre, un étudiant pacifique, Rémi Fraisse, venu protester contre la construction d’un barrage sur le Tescou est mort suite au jet d’une grenade offensive par les gendarmes mobiles présents sur le chantier. Le projet de barrage de Sivens, contesté depuis l’origine par le Collectif Testet, regroupant divers acteurs de la société civile, avait pour but de développer plus encore l’irrigation, en particulier du maïs. Prévu sur la plus belle zone humide du département du Tarn, il a été lancé malgré de nombreux avis scientifiques négatifs, sans justification économique des besoins en eau. C’est aussi un ouvrage imposé au mépris de la position des organisations de conservation de la nature, plus que préoccupées par son impact sur des habitats naturels hébergeant 94 espèces protégées.

Sivens, Les Plats : un déni identique d’une gestion de l’eau qui doit changer.
images

Ce contexte de déni de la réalité, qui a conduit à une tragédie est familier à un autre collectif, le Collectif Loire Amont Vivante (CLAV). Créé en 1999 pour permettre d’améliorer la qualité du débat public sur la gestion durable des rivières de la Loire, il regroupe une dizaine d’organisations locales, régionales, nationales. Le CLAV a souligné dès 2006 et le percement pour raisons de sécurité du barrage des Plats, sur la Semène, la plus belle rivière du département, l’intérêt de ne pas reconstruire un ouvrage sans utilité avérée. Il a proposé en vain, pendant 9 ans, de coopérer avec les élus et pouvoirs publics locaux pour trouver un autre avenir à une rivière abritant elle aussi de nombreuses espèces protégées.
Lors de l’enquête publique de 2012, le CLAV a proposé une alternative, beaucoup moins chère, pour garantir l’approvisionnement en eau potable des quelques communes de la Loire et de la Haute-Loire desservies par l’ouvrage. Mais l’Etat local, à l’opposé de tout ce qui est recommandé au plan national, a préféré le passage en force à deux reprises pour imposer une reconstruction dont toutes les instances techniques, hormis la Direction Départementale des Territoires (DDT), ont dit qu’elle ne servait à rien. Un grand barrage poids en béton a donc été construit par les entreprises Stucky et Bouygues en 2013 et 2014. Il est aujourd’hui terminé, mais non encore mis en eau.

Arrêter enfin un autre « Grand Projet Inutile et Imposé », regarder vers l’avenir.
Au plan national, européen, divers textes, dont la Directive Cadre sur l’Eau, nous obligent à restaurer et protéger les milieux aquatiques. Un siècle d’aménagements lourds a en effet passablement dégradé les milieux aquatiques, avec des conséquences négatives pour la biodiversité, la qualité de la ressource, notre santé. Les grands barrages ne peuvent plus être la solution systématique à tous nos besoins. Pour s’opposer à la reconstruction d’un « Grand Projet Inutile et Imposé », le Collectif Loire Amont Vivante n’a pas choisi un mode d’opposition frontal avec l’Etat et les élus locaux. Il a préféré le travail scientifique, la sensibilisation de l’opinion, le travail juridique. Cela n’a rien donné. La défaillance de l’Etat local, le refus du dialogue des élus, l’indifférence à toute analyse économique complexe et l’ignorance de l’importance de la biodiversité ont conduit à couler des milliers de tonnes de béton inutile en plein coeur du Parc Naturel Régional du Pilat.
Cet échec collectif est grave. Il n’est pas irréversible, car le barrage est encore vide, le dommage sur la Semène
est encore très localisé. Le CLAV demande à nouveau que le barrage des Plats, Grand Projet Inutile et Imposé, ne soit pas rempli et que soient mises en place les alternatives. Il renouvelle sa proposition au Ministère de l’Ecologie de lancer rapidement une table ronde pour sortir par le haut d’une situation indigne de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques en ce début de XXIe siècle.

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