Financement participatif court métrage sur les sans papiers

Appel à financement participatif pour un court-métrage musical sur le thème des sans papiers :

https://fr.ulule.com/shens-papers/

Quotidien d’une famille de sans papiers, tolérance, ouverture à l’autre, sous les paroles justes, en occitan et en kabyle, musique entêtante, ponctués par les pas des danseurs de rondeau gascon et une danseuse contemporaine, voilà en quelques mots ce qu’est Shens papèrs.
Merci
Philippe Espinasse auteur, compositeur et co-réalisateur.

Votez ou Wauquiez

le jeu de mots est d’Eric Grelet cyberacteurs et dessinateur.

Donner plus de moyens aux chasseurs dans la préservation de l’environnement, bonne idée?

Ce mardi 27 septembre
sur 13864 votants 69% répondent NON

Cette invitation à répondre à ce sondage ayant amené certains (peu nombreux fort heureusement) à s’insurger contre la publicité faite aux chasseurs par Cyber @cteurs. Le résultat du sondage aujourd’hui montre que la grande majorité avait très bien compris qu’il s’agissait de voter NON et que nous avons bien fait de mobiliser pour que les chasseurs ne puissent pas se revendiquer d’une majorité de votes positifs comme c’est le cas pour le sondage sur le même site juste en dessous
“Les chasseurs sont devenus les premiers écolos de France?” qui donne d’accord à 71% sur 1430 votes.

* * * * * * * * *

Cette pratique qui consiste à signaler les sondages pour peser sur leur résultat est la suite d’une consultation de nos cyber-amis
Résultats du sondage “sur les sujets que nous traitons que pensez-vous de signaler les sondages proposés par les médias”

3519 votants dont 72% POUR

* * * * * * * * *
Pour ceux qui voudraient penser que nous sommes pro-chasse, voici ce que l’on obtient en tapant chasse dans le moteur de recherche de notre site

Stop à l’abattage massif du blaireau dans la Somme

Ortolans : l’Etat de droit s’applique aussi dans les Landes

540 : Nouveau protocole de destruction de loups, exprimez vous !

Pour que vive le loup et que vive le pastoralisme !

147 : Massacres de dauphins c’est assez !

149 : La chasse sous terre au blaireau est inutile et cruelle, mettons-y un terme !

179 UN MORATOIRE POUR LE BLAIREAU

254: NON A LA DESTRUCTION DES RENARDS A CHAMPS-SUR-MARNE !

259:NON au Championnat de France de déterrage 2008 à Cluny: un concours inutile, néfaste et cruel

278 : Balou

324 : moratoire sur la chasse aux baleines

332 Non au prosélytisme des chasseurs en milieu scolaire

URGENT : destruction de loups, exprimez-vous !

URGENT : destruction des espèces « nuisibles », exprimez-vous!

Pour la protection du Grand Tétras

pigeon ramier

Bernache du Canada

Non à la prime à la queue de renard

Pour un dimanche sans chasse

Arrêt de la chasse à la baleine

URGENT : Consultation publique, 4 projets relatifs à la chasse. Exprimez-vous !

Exprimez-vous contre la destruction d’espèces dites « nuisibles » !

Soutien aux militants pacifiques du mouvement DROIT DES ANIMAUX

Pour sauver l’ours polaire

consultation du public sur l’arrêté chasse grand tétras dans les Pyrénées-Atlantiques

Laissons vivre les renards de Wallonie

Sauvons les ch’tis renards !

Laissez vivre les baleines !

Contre le concours de meutes sur lièvres

Protégeons les passereaux et leurs défenseurs

Stop au projet de commercialisation des pénis de phoques

Laissez vivre les baleines !

Protéger les loups, c’est protéger le patrimoine naturel de tous les Français !

Semaine des semences paysannes 16-25 septembre 2016

Pourquoi cette semaine d’actions ?
Contre les nouveaux OGM, défendons nos semences paysannes !
Les paysan-e-s du monde ont toujours sélectionné et produit leurs semences, la majorité d’entre eux le font encore. Ces semences sont la base de notre alimentation et un réservoir inépuisable de biodiversité. Rustiques et peu exigeantes en intrants, elles possèdent une grande diversité génétique qui les rend adaptables aux terroirs, aux pratiques paysannes ainsi qu’aux changements climatiques. Elles sont ainsi essentielles pour assurer la souveraineté alimentaire des populations au sud comme au nord.
L’année 2016 a été émaillée de signaux inquiétants annonçant l’offensive des grands groupes agrochimiques pour faire déferler de nouveaux OGM (1) dans nos champs et nos assiettes. Ces multinationales, qui les développent activement, essaient par tous les moyens de contourner la réglementation européenne. Leur stratégie : faire croire que ces OGM « nouvelle génération » (2) n’en sont pas. Elles échapperaient ainsi à l’obligation coûteuse d’évaluation des risques, d’étiquetage et de traçabilité.
Ces nouveaux OGM vont évidemment de pair avec le brevet sur le vivant : leur dissémination à l’insu des paysans et des consommateurs équivaudrait à programmer la disparition des semences paysannes !
Dans le cadre de la Semaine des Semences Paysannes du 16 au 25 septembre 2016, les paysans, jardiniers et artisans semenciers du RSP souhaitent envoyer un signal clair sur la nécessité d’un véritable débat citoyen et démocratique sur ces nouveaux OGM et réaffirmer l’importance des semences paysannes pour nourrir les peuples !
voir les événements ici:

Des Ego-systèmes aux Eco-systèmes

Pour faire vite je soumets à votre réflexion l’envoi que je viens de faire à l’ACIPA (NDDL) qui devrait pouvoir marcher aussi pour la sortie du nucléaire et pour beaucoup d’autres luttes puisque nous sommes tous bien placés pour savoir que “l’Union est un combat”

A vous lire

Alain

———–

En juin nous avons perdu de peu la consultation référendaire départementale concernant Notre Dame des Landes. Imaginons à présent que nous investissions la même énergie sur une partie plus faible des citoyens au travers des participants à la primaire prévue par la Belle Alliance proposée par le PS et ses affidés. La même dépense d’énergie militante déplacerait sans doute à peu près autant de citoyens mobilisés contre l’aéroport avec une chance de l’emporter largement compte tenu d’un plus faible taux de participation général.

C’est le pari que je vous propose au travers d’une candidature collective citoyenne permettant à chaque réseau de mobiliser autour de sa thématique propre et de pouvoir se compter sur son territoire pour revendiquer un nombre de candidats aux législatives proportionnel à son poids sur ce territoire.

Alain Uguen

Comparaison n’est pas raison

Ce sont 51,08 % des 975 000 électeurs de Loire-Atlantique qui se sont rendus aux urnes pour voter sur le référendum pour ou contre Notre Dame des Landes.
55,17% pour le oui et 44,83% pour le non.
Au final, le oui l’a emporté avec 268 981 voix, soit 50 000 voix de plus que le non qui a tout de même fait plus de 200 000 voix
sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/06/26/notre-dame-des-landes-premiers-resultats-pour-le-referendum_4958521_3244.html#LCUCqMHrBEPIPjmH.99

Alors que la primaire socialiste de 2011 avait rassemblé 75 382 électeurs dont 30810 en faveur de celui qui a finalement gagné
https://fr.wikipedia.org/wiki/Résultats_détaillés_de_la_primaire_présidentielle_socialiste_de_2011#R.C3.A9sultats_d.C3.A9taill.C3.A9s_par_d.C3.A9partement

200 000 électeurs d’un côté 75 000 (ou 30810) de l’autre cela laisse tout de même une belle marge pour espérer être majoritaires au premier tour.

A condition de saisir l’opportunité de cette primaire pour faire voter en faveur d’une candidature collective citoyenne qui porterait les différentes luttes en faveur d’une transition écologiste solidaire pour passer, comme dit Fred, de la défense des “égos systèmes” à la défense des “éco-systèmes”

Mais comme on dit au loto 100% des gagnants ont tenté leur chance

Alain Uguen

PS : Pour ceux qui douteraient de notre intérêt à utiliser tous les moyens (souris, porte-monnaie, voix) pour lutter contre les lobbies à visionner
Cash investigation – Industrie agro-alimentaire business contre santé” – France 2_2016_09_13_20_55.tmp.ts

Patrick Viveret: réappropriation citoyenne du politique, avancées et enjeux

La multiplication des initiatives citoyennes, notamment en vue des élections de 2017, risque de déboucher sur leur concurrence et leur neutralisation respective. Le risque existe alors de permettre à une classe politique largement « hors sol » et coupée des forces vives du pays de perpétuer sa domination et ouvrirait d’autant plus la voie à des aventures dangereuses pour notre démocratie.

Pouvoir citoyen en marche qui relie plusieurs réseaux et mouvements citoyens importants a organisé une série « d’auditions citoyennes partagées » afin de permettre aux nombreuses initiatives citoyennes travaillant à la réappropriation du politique par les citoyens (et pour certaines dans la perspectives des futures élections), de se connaître, de repérer leurs convergences et de travailler leurs divergences éventuelles pour lever des malentendus et construire ce que nous appelons des « désaccords féconds ». Trois réunions ont eu lieu.

logo-avec-espace-blanc3
Ces auditions citoyennes ont confirmé l’ampleur et la créativité de ces initiatives, l’ampleur de leur ambition de construction d’un nouveau modèle démocratique ne se limitant pas aux enjeux français des élections de 2017. C’est en soi une très bonne nouvelle car, ces dernières années, la créativité sociale s’était largement exprimée dans les domaines culturels, technologiques, sociétaux, économiques notamment, mais la sphère politique restait largement étrangère à ces tentatives de renouveau.

Pour autant cette bonne nouvelle risque de ne pas se concrétiser si, comme nous pouvions le craindre, la multiplication de ces initiatives, (dont la plus connue fut récemment le mouvements des Nuits debout) faute d’une réelle capacité de convergence, risque de déboucher sur leur concurrence et leur neutralisation respective. Le risque existe alors de permettre à une classe politique largement « hors sol » et coupée des forces vives du pays de perpétuer sa domination par défaut ce qui ouvrirait d’autant plus la voie à des aventures dangereuses pour notre démocratie, en particulier avec le poids acquis par des forces qui jouent sur les peurs et les replis identitaires tels le Front national.

Nous avons constaté notamment, à l’occasion de ces auditions, deux types de clivage, qui, s’ils n’étaient pas surmontés ou au moins inscrits dans une dynamique convergente, pourraient conduire à cette neutralisation mutuelle. Le premier concerne la question des enjeux électoraux de 2017 considérés comme importants par les uns et secondaires par les autres. Le second porte sur la concurrence des initiatives citoyennes qui accordent de l’importance à ces échéances électorales. C’est le cas notamment pour les initiatives de type “primaires” centrées sur les élections présidentielles. C’est ainsi que parmi ces initiatives les trois qui ont rencontré le plus d’écho, « Notre Primaire » (initiée notamment par Thomas Piketty, Dominique Meda, Daniel Cohn-Bendit), La Primaire.org (initiée notamment par Benjamin Ball et…. ) et “la Primaire des français” initiée notamment par Alexandre Jardin, Corinne Lepage et Jean Baptiste de Foucauld) aucune ne dépasse pour le moment les 100.000 signatures alors qu’elles se fixaient à l’origine des objectifs de l’ordre de 500.000 afin d’atteindre une masse critique suffisante pour peser par rapport aux partis traditionnels. Les autres initiatives (Primaire « de gauche » initiée notamment par Caroline de Haas) ou le projet de “Primaires citoyennes” proposé notamment par Thomas Coutrot lors de nos premières auditions semblent à ce jour ne pas avoir réellement décollé.

Quant aux autres initiatives souvent très riches elles risquent d’être sans effet sur les rendez vous démocratiques pourtant importants de 2017.

Pourtant des éléments de convergence apparaissent à la lumière des auditions citoyennes que nous avons organisées
 et pourraient permettre le développement d’une dynamique citoyenne large et puissante capable de créer dans notre démocratie un fait politique réellement nouveau.

Ces éléments portent en particulier sur une régénération nécessaire et profonde, parfois radicale, du processus démocratique lui même s’exprimant notamment comme Nuit Debout par la volonté d’engager comme en Islande “un processus constituant”. Même les initiatives moins radicales qui cherchent à peser sur l’échéance présidentielle de 2017 avancent comme argument essentiel la nécessité d’avoir un candidat prêt à engager un processus de réforme de la constitution dès son arrivée au pouvoir. C’est notamment l’un des premiers arguments avancés par des réseaux soutenant Jean Luc Mélenchon et Nicolas Hulot, deux personnes bénéficiant d’ores et déjà de sondages potentiels significatifs. 


Une autre piste qui se dégage est celle de l’enjeu des élections législatives. Des initiatives comme “Ma voix” se sont positionnées sur ce terrain mais aussi nombre d’acteurs participant aux rencontres issues des rendez-vous de Saillans, de Vogüé, et récemment du Trièves.

S’agissant d’éléments de programme il faut noter des avancées importantes à partir de plusieurs matériaux
: le Pacte des Jours heureux, le livre issu des propositions des auteurs du Manifeste convivialistes, les projets émanant des commissions de Nuit Debout
 notamment font apparaître nombre de valeurs et d’objectifs convergents. Ces éléments de programme pourraient s’organiser autour de l’appel à une « civilisation du bien vivre » initié par Edgar Morin, appel qui pourrait être proclamé à l’échelle internationale à l’occasion des Dialogues en humanité qui se tiennent du 1 et au 3 juillet à Lyon.

En dernier lieu, apparaît nécessaire un dialogue entre les mouvements précédents et d’autres appartenant aux nombreuses couleurs de la “transition” (énergétique, monétaire, éducative, alimentaire, etc…), cherchant quel rôle ils pourraient jouer dans la réappropriation du politique, avec un premier jalon, la journée nationale de la Transition, le 24 septembre prochain.

Un tel chemin permettrait, selon nous, de rassembler la plus grande partie des citoyennes et des citoyens qui entendent œuvrer pour un véritable renouveau de notre démocratie, construire une intelligence politique collaborative seule susceptible de traiter les défis colossaux que nos sociétés doivent affronter en ce siècle décisif et résister victorieusement aux tentations dépressives, identitaires ou autoritaires qui se font jour.

La nouvelle rencontre aura lieu le 18 juin. C’est une étape importante sur ce chemin.

Une proposition sera faite pour sortir de la situation actuelle

Patrick Viveret

7 juin 2016

——

Annexe 1 : Associations et structures participant au « Pouvoir citoyen en marche »

Pacte Civique, Collectif Roosevelt, Labo de l’ESS, Pouvoir d’Agir, Les Convivialistes, Dialogues en Humanité, MNCP (Mouvement National des Chômeurs et Précaires), Le Collectif pour une transition citoyenne, Transformation TP-TS, Les Maisons des Potes, ATTAC, France Libertés, Génération Précaire, 4° Chambre, Mouvement Sol, Printemps de l’Education, Chemin faisant, Citoyens du Monde…

Annexe 2 : Initiatives citoyennes ayant participé aux « auditions partagées » des 10/02/2016- 21/03/2016 -02/05/2016

La primaire.org
Notre primaire (primaire des gauches et des écologistes)
Candidature d’une personnalité médiatique issue de la société civile (Nicolas Hulot
Mouvement pour une 6 e république
Mouvement commun
La primaire citoyenne
Conseil d’urgence citoyenne
Ma voix –
Démocratie ouverte
Conférence citoyenne 2017
Territoire hautement citoyen (Parlement et citoyen)
Mouvement bleu blanc zèbre
Nous la majorité
Primaire de gauche
Les convivialistes
La vraie primaire
4°chambre
Processus Vogüé : Label-le démocratie
La primaire des français
Jours heureux – le Pacte
Synergies démocratiques
La marche citoyenne
La vague citoyenne
Capacitation citoyenne Capac
Conférences citoyennes
…et peut-être une ou deux autres oubliées, pardon !

Consultation Candidature Collective Citoyenne GEM2017

Bonnes Nouvelles du 08/09/16

Ségolène Royal refuse l’autorisation d’un nouveau pesticide
Merci à tous de votre mobilisation qui a sans doute pesé dans la décision de la Ministre.
http://www.cyberacteurs.org/archives/bilan.php?id=1055

Gilles Eric Séralini gagne son procès en appel

Le journal MARIANNE et son journaliste JEAN-CLAUDE JAILLETTE ont perdu en cour d’appel de Paris ce 7 SEPTEMBRE 2016, et ont été condamnés en diffamation pour avoir dénigré, comme d’autres lobbyistes, agences et académies, le Professeur GILLES-ERIC SERALINI au sujet de ses recherches de 2012 montrant des tumeurs de rats dues au Roundup et à un maïs OGM, étude republiée et confirmée depuis.

La plupart des groupes de baleines à bosse ne sont plus en danger …
Accord climat: les procédures de ratification avancent en Europe

http://www.cyberacteurs.org/quotidien/equotidien.php?id=1575

Échanges des semences, brevets sur le vivant, OGM, après la Loi biodiversité, où en est-on ?
Guy Kastler fait le point pour nous
https://www.cyberacteurs.org/blog/?p=2455

GEM2017: Pour mettre le citoyen et la Transition Ecologiste Solidaire au cœur de la campagne présidentielle et législative

Pour mettre au coeur du débat politique la nécessaire “Transition Ecologiste Solidaire”, comme nous l’avions fait en 2011 avec GEM2012

la proposition c’est de présenter une candidature collective GEM2017 pour une Gauche et des Ecologistes Majoritaires en 2017 afin de permettre
* aux citoyens de dire :
– > La transition c’est maintenant, il est temps de passer aux Actes.
– > Ras le bol des politiciens professionnels : nous voulons récupérer notre voix de citoyens, les partis doivent être au service du Peuple et pas l’inverse.
– > La primaire doit nous permettre de choisir aussi nos candidats aux législatives et les priorités de la législature
* aux réseaux mobilisés autour de grands projets inutiles imposés (nucléaire, NDDL, Sivens, Cigeo….) de faire voter sur les territoires concernés avec l’espoir d’être majoritaires sur ces territoires
* aux mouvements citoyens de revendiquer un débouché politique et de se compter là où ils sont implantés.
En 2012 notre candidature collective avait été refusée non pas parce qu’elle était collective mais à défaut d’accords avec le PS.
Vous direz pourquoi faire un accord avec le PS après le mauvais bilan du quinquennat ?
Parce que le bilan est le résultat de notre incapacité en 2012 à nous rassembler pour établir un rapport de forces suffisant pour pouvoir peser pendant 5 ans avec un nombre de parlementaires conforme au poids politique de ce que nous représentons pour pouvoir faire contre-poids aux lobbies à l’oeuvre dans tous les domaines.
Parce qu’il y a urgence à mettre en oeuvre la Transition : Depui le lundi 8 août, la totalité des ressources renouvelables en un an a été consommée par l’humanité, selon le Global Footprint Network.
Parce que ce que nous promettent la droite et l’extrême droite est encore pire et que la dispersion des voix au premier tour de la présidentielle aboutira inéluctablement à un nouveau 21 avril.
Le pari c’est d’obtenir par cette candidature collective ce que nous n’avons pas pu obtenir durant de quinquennat par nos mobilisations.
La proposition n’est pas de créer un nouveau parti politique mais de proposer à tous les réseaux mobilisés sur des enjeux écologiques de nous mettre d’accord sur une règle du jeu simple : c’est le résultat du vote à la primaire qui permettra de décider le nombre de candidatures aux législatives que nous pourrons revendiquer et les projets dont nous pourrons revendiquer l’abandon et à l’intérieur du vote pour cette candidature collective ce sont les résultats dans les circonscriptions qui diront quels sont les endroits qui ont le mieux mobilisé et donc sont les plus aptes à revendiquer une candidature aux législatives.
Notre voix a du pouvoir

Outre le fait que la défense de l’idée de primaire est une vieille revendication de notre association à chaque étape validée par vous, le fait que vous répondiez positivement à cette nouvelle consultation nous donnerait du poids pour développer pendant cette campagne notre projet TRANSACTEURS : le Réseau Economique et Social des acteurs de la transition Ecologique Solidaire
Votre porte monnaie a du pouvoir
https://www.cyberacteurs.org/blog/?p=2345

Merci de nous donner votre avis
Etes-vous favorables à ce que notre association porte cette proposition GEM2017 ?
Votez
http://www.cyberacteurs.org/sondages/index.php
Mettez vos commentaires sur le blog

Texte de la pétition soumis à vos remarques et amendements serait:

Les soussignés se déclarent collectivement solidaires d’une Candidature Collective Citoyenne à la primaire initiée par la Belle Alliance sous le titre GEM2017 (pour une Gauche et des Ecologistes Majoritaires en 2017) et souhaitent
* que cette candidature soit prise en compte pour permettre aux électeurs écologistes d’affirmer leur sensibilité et de revendiquer que le candidat qui sortira de la primaire soit le-la candidat-e de la gauche et des écologistes,
* que les candidatures aux législatives soient représentatives de l’ensemble des sensibilités politiques de la future majorité
* que l’organisation avant le premier tour de la présidentielle d’une assemblée délibérante représentative des citoyens ayant participé à la primaire permette de définir les priorités du quinquennat et de répartir les candidatures aux législatives pour que la prochaine Assemblée Nationale soit représentative de notre bio-diversité.

Échanges des semences, brevets sur le vivant, OGM, après la Loi biodiversité, où en est-on ?

par Guy Kastler, 25 août 2016

Avec la décision du Conseil Constitutionnel de censurer partiellement son article 11, la loi Biodiversité est arrivée en août 2016 au terme de deux ans et demi de débats parlementaires, d’espoirs partiellement réalisés ou totalement déçus. Rendue indispensable pour l’application française du Protocole de Nagoya, cette loi a aussi été l’occasion d’actualiser le droit français sur de nombreux autres sujets. Le Protocole de Nagoya porte sur l’accès aux « ressources génétiques1 » et aux « savoirs traditionnels » associés à ces ressources ainsi que sur le « partage des avantages » issus de leur utilisation. Ces trois catégories juridiques sont un reflet vif de la vison industrielle et scientiste du monde qui s’est emparée de la gouvernance mondiale : la biodiversité, ou diversité de la vie, est reléguée au rang de ressource industrielle au même titre que d’autres minerais ; les savoirs populaires, qui appréhendent la biodiversité comme un organisme vivant dont nous faisons partie, seraient nécessairement anciens et définitivement figés ; seul le savoir « scientifique », qui réduit le vivant au rang d’objet d’étude, serait susceptible d’évoluer et d’apporter des connaissances nouvelles ; biodiversité et savoirs populaires ne seraient en conséquences sources que d’avantages économiques dont un code de « partage équitable » doit garantir un usage durable, tout comme le code du travail garantit au gré des rapports de force sociaux le renouvellement de la force de travail indispensable à l’accumulation du capital.

Le bilan présenté ici se concentre sur les seules questions touchant aux ressources génétiques agricoles végétales et animales, aussi qualifiées de « biodiversité domestique » en référence à la domestication des plantes et des animaux à l’origine de l’agriculture. Malgré quelques simplifications, il tente de faire une présentation détaillée des conséquences concrètes de l’application d’articles de loi difficilement lisibles pour le profane. Cet effort de compréhension est souvent abandonné aux seuls spécialistes. Il est cependant indispensable dès lors qu’on ne veut pas prendre des vessies pour les lanternes présentées par la propagande officielle destinée à détourner notre attention de la privatisation et de la destruction accélérées de tout ce qui vit sur terre.

Ces questions sont maintenues à l’abri des regards du public par une cogestion opaque entre de puissants lobbys industriels et leurs représentants directement nommés au sein de l’administration, et réciproquement. Aussi, le gouvernement n’a-t-il pas souhaité les soumettre au débat parlementaire et les a renvoyé à de futures ordonnances2 annoncées dans les 18 mois suivant la promulgation de la loi (article 45). Une grande vigilance citoyenne s’impose donc, notamment pour dénoncer toute tentative de perpétuer les violations actuelles des principes du Protocole de Nagoya par les réglementations européennes et françaises sur les semences, la génétique animale et la propriété intellectuelle.

Alertés par la mobilisation de la société civile et les propositions de lois du collectif « semons la biodiversité », les parlementaires ont cependant légiféré de leur propre initiative pour tenter de corriger deux atteintes trop visibles à la biodiversité agricole : les restrictions de diffusion des semences paysannes et traditionnelles et les brevets sur les caractères « natifs » des plantes et des animaux. Ils n’ont par contre pas réussi à réglementer les plantes tolérantes aux herbicides, ni le nouveaux OGM. L’analyse de la portée concrète des nouveaux articles de loi qu’ils ont votés montre qu’ils se sont malheureusement arrêtés en chemin et qu’il faudra donc nécessairement y revenir .

I – Les échanges de semences

La commercialisation des semences et des plants est réglementés en France par le décret 81-605 qui rend obligatoire l’enregistrement des variétés au catalogue officiel, la certification de chaque lot commercialisé de semences de cultures agricoles (céréales, oléagineux et protéagineux, fourragères, pomme de terre) et l’application de règles sanitaires strictes. La commercialisation est définie par l’article 1 de ce décret, tout comme par les directives européennes, comme « la vente, la détention en vue de la vente, l’offre de vente et toute cession, toute fourniture ou tout transfert, en vue d’une exploitation commerciale, de semences ou de plants, que ce soit contre rémunération ou non ». Cette réglementation s’applique donc aux échanges (à titre gratuit) tout autant qu’à la vente (contre rémunération). Mais elle ne concerne pas tous les échanges ni toutes les ventes. L’article 1 -1 du même décret précise que « ne relèvent pas de la commercialisation les échanges de semences qui ne visent pas une exploitation commerciale de la variété ». Les obligations définies dans ce décret ne s’appliquent donc pas à la commercialisation et aux échanges réalisés en vue d’utilisations non commerciales de la variété comme la recherche, la sélection, la conservation des ressources génétiques ou encore la production pour l’autoconsommation de la récolte (jardinage amateur).

I – 1) Le droit des paysans d’échanger leurs semences : un grand pas en avant

L’article 12 de la loi biodiversité élargit à tous les agriculteurs leur droit d’échanger leurs semences et plants dans le cadre de l’entraide, dès lors que ces semences et plants n’appartiennent pas à une variété protégée par un Certificat d’Obtention Végétal (COV). L’entraide est définie à l’article L.325-1 du Code rural comme « un contrat à titre gratuit, même lorsque le bénéficiaire rembourse au prestataire tout ou partie des frais engagés par ce dernier ». Elle « est réalisée entre agriculteurs par des échanges de services en travail et en moyens d’exploitation ». Les échanges de semences et plants entre agriculteurs échappent de ce fait à la réglementation de leur commercialisation.

Cet article 12 éclaircit une situation d’insécurité juridique qui pénalisait jusqu’à présent les agriculteurs victimes de contrôles abusifs de l’interprofession des semencièrs (GNIS3). Tout agriculteur fait une « exploitation commerciale » des semences et plants qu’il utilise et qu’il a éventuellement échangés dès lors qu’il commercialise la récolte qu’il en tire. Le GNIS s’appuyait sur cette utilisation commerciale pour menacer de poursuites tout agriculteur voulant échanger des semences ou des plants. De nombreux agriculteurs isolés et sans soutien juridique ont du se soumettre et ont renoncé à tout échange. Ces menaces n’ont par contre pas empêché d’autres agriculteurs organisés collectivement, notamment au sein du Réseau Semences Paysannes, de revendiquer face aux contrôleurs du GNIS leur droit d’échanger leurs semences en vue de réaliser des travaux qui ne constituent pas une « exploitation commerciale de la variété » comme la sélection ou la conservation de la biodiversité à la ferme. Après de multiples mobilisations paysannes et citoyennes accompagnées de concertations parfois vives avec les pouvoirs public, le GNIS a du renoncer à les poursuivre. Le propre de la sélection et de la conservation paysannes est en effet de se dérouler dans les conditions d’utilisation de ces semences, c-à-d dans le champ dont la récolte est commercialisée. C’est le seul moyen de les adapter localement sans recours constant aux intrants chimiques et technologiques à chaque condition particulière de leur culture ainsi qu’à la multiplication et à l’amplification des stress climatiques. Dès lors, interdire ces échanges aurait été une négation du droit des agriculteurs de sélectionner leurs semences et de contribuer à la conservation de la biodiversité. Les échanges de semences ont ainsi été appliqués d’abord directement dans les champs par les agriculteurs qui, face aux menaces illégitimes du GNIS, ont revendiqué la légitimité de leurs droits avant qu’ils ne soient positivement inscrits dans la loi.

Ce droit a été dans un premier temps reconnu de manière très restrictive en octobre 2014 par la Loi d’Avenir Agricole. Suite aux actions et campagnes des organisations paysannes et de la société civile, le Parlement avait repris une proposition du collectif « Semons la Biodiversité ». Mais il l’avait restreint aux seuls échanges entre agriculteurs appartenant à un même Groupement d’Intérêt Économique et Environnemental, soit à ce jour tout au plus quelques centaines d’agriculteurs. Sa reconnaissance explicite pour tous les agriculteurs par la Loi biodiversité constitue aujourd’hui une avancée majeure pour la biodiversité cultivée et la réalisation des objectifs de l’agroécologie paysanne.

Ce nouveau droit ne s’étend cependant pas aux semences de ferme de variétés protégées par un COV. Cette limite pérennise une négation flagrante du principe du partage des avantages exigé par le Protocole de Nagoya : d’un côté, les entreprises semencières utilisent et s’échangent entre elles toutes les semences paysannes collectées gratuitement dans les champs des paysans pour sélectionner les semences industrielles qu’elles vendent. De l’autre côté, elles interdisent ou prélèvent aux paysans d’utiliser et d’échanger leurs propres semences issues des récoltes de ces semences industrielles, ou autorisent uniquement leur utilisation sur la ferme sous réserve de paiement de royalties.

I – 2) De nouvelles restrictions du droit des jardiniers amateurs d’échanger leurs semences

La reconnaissance que ce qui n’est pas interdit est autorisé. L’article 11 de la Loi Biodiversité reconnaît le droit des jardiniers amateurs, ou « utilisateurs finaux non professionnels », d’échanger « à titre gratuit » leurs semences et plants sans se soucier des obligations d’agrément officiel du producteur, d’enregistrement de la variété au catalogue et de certification des lots de semences échangées. L’existence de ce droit a parfois été contesté par des déclarations intempestives de représentants du GNIS interprétant abusivement la réglementation de la commercialisation des semences et plants destinés à l’agriculture commerciale (« en vue d’une exploitation commerciale ») en oubliant de rappeler qu’elle ne s’applique pas aux semences et plants destinés à un usage amateur. La confirmation de ce droit mettra donc fin à ces menaces entretenant une insécurité juridique totalement fictive.

Une reconnaissance incomplète. L’article 11 de la Loi biodiversité réduit par contre sans raison cette reconnaissance aux seules variétés du domaine public et impose aux échanges à titre gratuit entre amateurs le respect de « règles sanitaires relatives à la sélection et à la production » des semences commercialisées « en vue d’une exploitation commerciale ».

Alors que le Parlement avait souhaité étendre cette reconnaissance à la commercialisation (« cession à titre onéreux ») réalisée par une association à but non lucratif, le Conseil Constitutionnel a censuré cette extension au motif qu’elle était limitée sans raison à une catégorie particulière d’opérateurs. Le même type de dérogation au principe d’égalité au profit d’associations existe pourtant pour des opérations commerciales occasionnelles ou de manière permanente au profit de microentreprises, du commerce de proximité, de la remise directe par le producteur au consommateur final… On peut à ce titre se demander pourquoi le Parlement a refusé ce même droit aux petits agriculteurs et artisans semenciers qui vendent les mêmes semences et plants que les associations ? Mais la mission du Conseil Constitutionnel n’est pas d’écrire de nouveaux articles, par exemple en étendant la dérogation à ces autres opérateurs ou à tous les opérateurs, mais uniquement de refuser tout ce qui est selon lui contraire à la Constitution. Aussi a-t-il supprimé toute référence à la cession à titre onéreux. Mais contrairement à ce qu’ont déclaré divers commentateurs, il n’a pas pour autant interdit cette commercialisation, pas plus qu’aucun autre texte réglementaire ou législatif que ce soit le décret 81-605 ou les directives européennes. S’il n’a pas censuré la cession à titre gratuit et s’il a censuré la cession à titre onéreux au seul motif de non respect du principe d’égalité et non pour non conformité au décret 81-605, c’est qu’il estime que, contrairement à ce qu’affirme le GNIS, ces échanges et ventes ne sont pas contraires aux directives européennes, ni au décret 81-605 qui les transcrit en droit français. Par ailleurs, les droits de propriété intellectuelle concernant les semences (Certificat d’Obtention Végétale et brevets) ne s’appliquent pas aux actes accomplis à des fins non commerciales comme la culture pour l’autoconsommation de la récolte : s’ils interdisent la commercialisation de semences et plants sans paiement de droits de licence, ils n’interdisent pas l’échange non commercial en vue d’une exploitation non commerciale.

Une reconnaissance instrumentalisée pour instaurer de nouvelles restrictions : la menace « sanitaire ». S’il n’apporte donc aucune autorisation nouvelle d’échange de semences et plants, ni aucune nouvelle restriction concrète de leur commercialisation, l’article 11 de la Loi biodiversité restreint par contre considérablement les possibilités d’échanges entre jardiniers amateurs.

Les jardiniers amateurs ne devaient, jusqu’au vote de cette loi, respecter que les règles sanitaires concernant la culture des plantes. Ces règles sont limitées aux restrictions de culture « d’organismes de quarantaine » dans certaines « zones de protection ». L’article 11 impose à ceux d’entre eux qui voudront échanger leurs semences ou plants le respect des règles sanitaires beaucoup plus strictes concernant la sélection et la production des semences commerciales. Cela concerne notamment un enregistrement obligatoire auprès du GNIS chargé des contrôles sanitaires officiels, des plans de culture assurant l’isolement dans l’espace et dans le temps vis à vis de tout risque de contamination, des procédures d’auto-contrôle agréées par le GNIS, des analyses à diverses étapes de la production et de la circulation des semences et plants, une traçabilité documentaire stricte de toutes les entrées et sorties de semences et plants… Indispensables dans leur principe4 pour toute diffusion commerciale à grande échelle, ces règles sanitaires ne sont pas justifiées pour les échanges destinés au jardinage amateur qui ne génèrent pas les mêmes risques car ils ne concernent que des petites quantités n’ayant de plus aucune incidence directe sur l’économie agricole. Mais elles sont surtout inapplicables par la plupart des jardiniers amateurs qui seront de ce fait privés de leur droit d’échanger leurs semences et plants.

La saga des variétés amateurs. Pour comprendre pourquoi un tel article a pu être voté avec le soutien d’élus sincèrement défenseurs de la biodiversité cultivé, il est nécessaire de revenir sur la saga de l’acharnement procédurier du GNIS contre l’association Kokopelli. Kokopelli est la plus grosse association française de commercialisation de semences de variétés non enregistrées au catalogue, dites « anciennes ». Condamnée pour cette activité à plusieurs reprises, elle a vu dans cet article 11 de la Loi biodiversité, avant sa censure par le Conseil constitutionnel, la fin de ses ennuis et a salué “le travail opiniâtre réalisé (par son avocate) auprès des députés et sénateurs (qui) a permis d’aboutir à ce résultat” (communiqué du 22 juillet). Si l’association Kokpelli a totalement raison lorsqu’elle dénonce l’injustice d’une réglementation qui assure le monopole absolu des semences industrielles sur le marché de l’agriculture commerciale, elle n’est pas pour autant victime de cette réglementation, mais uniquement de la malhonnêteté du GNIS chargé de la faire respecter. L’association Kokopelli a en effet été condamnée uniquement parce que, refusant par principe toute réglementation du commerce des semences, elle n’a jamais revendiqué l’usage non commercial auquel sont destinées les semences qu’elle commercialise, ni leur non appartenance à des variétés enregistrées au catalogue et contrôlées selon les normes réglementaires en vigueur. Cette absence d’information peut effectivement induire en erreur l’acheteur croyant trouver des semences conformes aux standards les plus courants du commerce. Le GNIS est chargé par le gouvernement de la mission de service public de contrôle de la production et de la certification des semences commerciales et, il y a encore peu de temps, ses agents étaient aussi chargés du contrôle de leur commercialisation. C’est donc son rôle d’apporter une information complète aux opérateurs. Mais le GNIS défend d’abord les intérêts des entreprises semencières qui dirigent son conseil d’administration et souhaitent éliminer tout concurrent pouvant briser le monopole commercial que leur accorde le catalogue. Il estime en conséquence que la réglementation des semences vendues « en vue d’une exploitation commerciales » devrait s’appliquer aussi aux semences vendues « en vue d’une exploitation non commerciale » comme le jardinage amateur. Il a pour cela prétendu à maintes reprises que l’enregistrement des variétés sur la catalogue amateur créé en 1997 est obligatoire pour toute vente aux jardiniers amateurs, alors même que le décret de mise en place de ce catalogue ne peut pas être contraire aux directives européennes et dit en conséquence que les variétés dont les semences sont destinées exclusivement aux jardiniers amateurs « peuvent » et non « doivent » y être inscrites. C’est ainsi que la GNIS a fait condamner Kokopelli sans l’informer des possibilités qui lui auraient permis de poursuivre légalement son activité.

Cette condamnation et la communication du GNIS ont convaincu la plus grande partie du public et les Parlementaires de l’illégalité de la vente aux jardiniers amateurs de semences hors catalogue et a généré sur les réseaux sociaux de nombreuses campagnes pour des « semences libres ». L’avocate de Kokopelli conforte malheureusement elle aussi cette fausse interprétation dans sa réaction à la censure de l’article 11 par Conseil constitutionnel : « ce droit de vendre des semences (de variétés ne figurant pas au catalogue officiel) aux jardiniers amateurs vient de leur être ôté » ( communiqué du 7 août). Si elle ne s’arrête ainsi qu’au verre à moitié vide (pas de reconnaissance formelle de ce droit), d’autres préfèrent regarder le verre à moitié plein (aucune interdiction de ce droit) pour revendiquer publiquement que les semences qu’ils commercialisent « n’appartiennent pas à une variété enregistrée au catalogue » et sont vendues pour « une utilisation non commerciale ». Si le GNIS continue à chercher à les intimider en leur envoyant ses contrôleurs, il s’est bien gardé jusqu’à présent de prendre le risque de créer une jurisprudence lui donnant tort en les poursuivant au tribunal.

La première version adoptée par les sénateurs de ce qui est devenu l’article 11 de la Loi biodiversité avait repris une proposition issue d’une campagne électronique de promoteurs des « semences libres » qui visait à restreindre la définition de l’obtention végétale aux seules variétés « dont la semence est reproductible en milieu naturel ». Sans aucune incidence sur l’objectif de facilitation des échanges de semences qui l’a motivée, cette première rédaction a été rejetée par les députés et remplacée par une nouvelle version visant à reconnaître explicitement le droit des jardiniers amateurs d’échanger leurs semences sans autorisation. Mais placée dans le code de l’Environnement, cette deuxième version ne renvoyait pas explicitement au catalogue et n’avait donc pas de portée juridique claire. Une troisième version a clarifié cette ambiguïté en modifiant l’article L661-8 du code rural définissant le contenu du décret 81-605 concernant les obligations d’enregistrement au catalogue, de certification et de respect des règles sanitaires. Elle a aussi étendu cette reconnaissance à la cession à titre onéreux tout autant que gratuit. Mais cette extension a provoqué une levée de bouclier des élus du lobby semencier. Une dernière version de compromis a donc été votée, restreinte pour la commercialisation aux seules associations sans but lucratif et, pour tous les échanges y compris entre amateurs, aux seules variétés du domaine public et au respect des règles sanitaires de la sélection et de la production des semences commerciales. Enfin, le Conseil constitutionnel a supprimé toute possibilité de commercialisation. Résultat : aucun droit nouveau, mais une nouvelle restriction de droits existants. La tentative d’extension du droit des échanges non commerciaux au droit du commerce a ainsi imposé ces nouvelles restrictions aussi aux échanges non commerciaux. Extension qui n’avait aucune utilité concrète autre que symbolique, mais restrictions représentant une menace très concrète.

Cette saga est révélatrice :

– de la confidentialité des réglementations semencières faites de décrets, d’arrêtés et autres règlements techniques rédigés sans aucune transparence, qui ne sont jamais débattus par le Parlement et auxquels seul un cercle restreint d’initiés peut accéder ;

– de l’habilité du lobby semencier qui a délibérément abusé de cette confidentialité pour exploiter la confusion entre commercialisation et échanges générée par une association refusant par principe toute régulation du commerce des semences afin de transformer discrètement un article de loi qui visait à conforter les droits des jardiniers en un article qui les restreint.

Il n’est pas pour autant certains que les agents du GNIS soient bien accueillis s’il leur vient l’envie d’imposer aux participants des multiples bourses d’échanges de semences qui fleurissent aux quatre coins de l’hexagone des obligations qu’ils ne pourront pas respecter parce qu’elles ne sont pas faites pour eux. Une loi inapplicable ne peut pas, par définition, être appliquée. Il est aussi possible que cet article 11 de la Loi biodiversité soit modifié par la prochaine application du nouveau règlement européen « santé des végétaux » qui distingue les obligations sanitaires s’appliquant aux opérateurs non professionnels de celles s’appliquant aux professionnels. En attendant, il préférable d’user, de revendiquer et de défendre les droits que nous avons plutôt, que de conforter dans l’opinion publique l’idée qu’ils n’existent pas. Et sans doute est-il temps de s’attaquer aux vrais problèmes posés par la réglementation du catalogue qui réserve de fait le marché des semences destinées à l’agriculture commerciale aux seules variétés protégées par des droits de propriété intellectuelle et interdit les populations non homogènes ni stables, qu’elles soient anciennes ou modernes.

II – Limitation des brevets sur les traits natifs

II. 1) La brevetabilité des traits natifs

L’article 9 de la Loi biodiversité complète l’article L.611-19 du code de la propriété intellectuelle qui définit les inventions brevetables en interdisant la brevetabilité des végétaux et des animaux « exclusivement obtenus par des procédés essentiellement biologiques (…), y compris les éléments qui les constituent et les informations génétiques qu’ils contiennent ». Cet article vise à interdire les brevets sur les gènes, caractères ou traits « natifs » des plantes et des animaux. Par « natifs », on entend les gènes, caractères ou traits naturellement présents dans des plantes et des animaux sauvages ou dans des plantes cultivées et des animaux d’élevage qui en sont issus au moyen de « procédés essentiellement biologiques qui font exclusivement appel à des phénomènes naturels comme le croisement ou la sélection ».

Selon la communication gouvernementale5, le brevetage du vivant serait désormais interdit. Si cet article 9 de la Loi biodiversité est un premier pas dans ce sens, on en est malheureusement encore loin. Tout d’abord, il ne concerne que les plantes et les animaux. Les micro-organismes sont toujours brevetables sans restriction. On a par ailleurs longtemps cru que les interdictions européennes et françaises, déjà existantes depuis 1998 et 2004, de breveter les variétés végétales, les races animales et les « procédés essentiellement biologiques » suffiraient à interdire tout brevet sur les plantes et les animaux non transgéniques. Mais les progrès de la sélection assistée par marqueurs ont permis de contourner ces interdictions en déposant des brevets portant sur des ensembles de végétaux ou d’animaux obtenus exclusivement par des « procédés essentiellement biologiques », mais ne se limitant pas à une seule variété ou à une seule race et caractérisés par un des « éléments qui les constituent » (séquences génétiques, composants chimiques, cellules, graines, plants, feuilles, fruits…) et/ou par une « information génétique » qu’ils contiennent tous. Par « information génétique », on entend une information (paramètres ou marqueurs génétiques, moléculaires, chimiques, physiques, ou encore référence d’un échantillon déposé officiellement et accessible au public…) liée à un caractère héréditaire particulier, ou « fonction » (la résistance à un pathogène ou à un herbicide, la conservation, un intérêt nutritionnel…).

Un brevet permet de revendiquer un droit d’exploitation exclusif de toute plante ou animal issu de la reproduction ou de la multiplication du produit breveté. Comme on le verra plus loin, les brevets visés par cet article 9 permettent aussi d’étendre leur protection à tous les produits qui contiennent naturellement les « éléments » et/ou « informations génétiques » brevetés et qui expriment la « fonction » revendiquée, qu’ils soient ou non issus de la reproduction ou de la multiplication du produit breveté.

Cet article 9 constitue un signal politique fort en direction de l’Union européenne dont il veut faire évoluer les règles qui n’interdisent pas aujourd’hui ces brevets, mais il ne concerne concrètement aucun brevet existant. Il ne s’applique en effet qu’aux brevets français délivrés par l’Institut National de la Propriété Intellectuelle (INPI) et ne peut pas annuler les brevets accordés par l’Office européen des brevets (OEB). Cet Office applique uniquement la Convention sur le brevet européen (CBE) et son propre règlement d’exécution, en conformité avec la directive européenne 98/44, et non les lois nationales parfois divergentes de chacun des pays qui ont ratifié la CBE. Or l’inscription au catalogue officiel national d’une nouvelle variété dont les plantes peuvent contenir un « élément » ou une « information génétique » brevetés ouvre l’accès à l’ensemble du marché européen. Il en résulte que personne ne sollicite de brevets sur des plantes cultivées auprès de l’INPI et que toutes les demandes se font auprès de l’OEB.

Exemples

En 1997, l’entreprise néerlandaise Rijk Zwaan a déposé une demande de brevet portant sur toute laitue résistante au puceron Nasonovia risbisnigri, dit Nr1, et n’exprimant pas le caractère de vieillissement prématuré des feuilles présent dans d’autres laitues résistantes au même puceron. Ce brevet a été accordé par l’OEB en 2004 (n° du brevet à l’OEB : EP0921720 B1). Il porte aussi sur le procédé d’obtention. Mais l’absence de description d’un quelconque procédé d’obtention non « essentiellement biologique » a justifié plusieurs oppositions, dont celle de l’entreprise française Gautier Semences. Rijk Zwann a alors supprimé la revendication concernant le procédé d’obtention contesté et a maintenu ses autres revendications. Dans la description qu’il donne de son « invention », il indique que deux lignées exprimant les caractères revendiqués sont déposées à la collection nationale des bactéries pour l’industrie, la marine et l’agriculture du Royaume Uni (NCIMB). En 2007, l’OEB a confirmé cette nouvelle version (EP0921720 B2). Ce brevet accorde à Rijk Zwaan un monopole d’exploitation de toute laitue cultivée exprimant une résistance au puceron Nr1. Sans doute inquiet de la solidité de ce deuxième brevet, Rijk Zwaan a déposé en 2010 une nouvelle demande de brevet (EP2501220 A1, toujours en cours d’examen à ce jour) portant sur une laitue présentant la même résistance au même puceron que celle obtenue par croisements de laitues cultivées non résistantes avec une nouvelle souche « représentative de cette résistance » appartenant à une espèce commune de laitues sauvages (scariole) et déposée au NCIMB. Ce nouveau brevet ne revendique plus l’absence du caractère de vieillissement prématuré dont la nouveauté a été contestée et restreint le monopole d’exploitation aux seules laitues exprimant la même « information génétique » de résistance au puceron que la souche déposée. Il consolide ainsi la « nouveauté » de son invention en revendiquant un caractère issu de plantes sauvages qui était donc supposé ne pas exister dans des salades cultivées puisqu’il n’était l’objet d’aucune « exploitation industrielle » revendiquée avant la première demande de brevet.

L’entreprise Gautier commercialise des semences de laitues issues elles aussi de croisements avec une laitue sauvage exprimant la même « information génétique » qui code pour la même résistance au même puceron Nr1 que la souche de Rijk Zwaan. Mais il n’a jamais revendiqué « l’exploitation industrielle » de cette « information génétique » avant le dépôt de la première demande de brevet de Rijk Zwaan. Rien ne permettant de distinguer l’une de l’autre ces deux « informations génétiques », Gautier ne peut pas prouver qu’il n’a pas utilisé l’invention brevetée et a été contraint de négocier un droit de licence pour pouvoir continuer à commercialiser ses semences de salade. L’article 9 de la Loi biodiversité annulerait un tel brevet s’il était français : malheureusement, il est européen.

II. 2) La portée des brevets relatifs à une « matière biologique »

L’article 10 de la Loi biodiversité vient renforcer partiellement la portée de l’article 9 en établissant que « la protection conférée par un brevet relatif à une matière biologique6 dotée, du fait de l’invention, de propriétés déterminées ne s’étend pas aux matières biologiques dotées de ces propriétés déterminées, obtenues indépendamment de la matière biologique brevetée et par procédé essentiellement biologique, ni aux matières biologiques obtenues à partir de ces dernières, par reproduction ou multiplication. »

Il vise à limiter la portée de l’article L613-2-3 du code français de la propriété intellectuelle (conforme à l’article 8 de la directive 98/44/CE) qui stipule que « la protection conférée par un brevet relatif à une matière biologique dotée, du fait de l’invention, de propriétés déterminées s’étend à toute matière biologique obtenue à partir de cette matière biologique par reproduction ou multiplication et dotée de ces mêmes propriétés. » Il ne remet pas en cause la définition européenne de ce qui est brevetable ou non, définition qui reste, pour les brevets européens, de la seule compétence de l’Union européenne et de l’OEB. Il ne concerne que la mise en application sur le territoire français du droit exclusif d’exploitation accordé par un brevet, qu’il soit français ou européen. Cette mise en application relève de la seule compétence nationale de chacun des 38 membres de la CBE et est encadrée, pour les 27 membres de l’Union européenne, par la directive 98/44/CE.

Exemple

En 2006 l’entreprise Monsanto dépose une demande de brevet sur un melon résistant à un virus issu d’un croisement avec un melon identifié par son n° d’accession. Le brevet est accordé par l’OEB en 2011 (EP1962578 B1). L’accession revendiquée appartient à une sous-espèce de melon sauvage endémique des savanes d’Afrique subsaharienne qu’on retrouve aussi en Inde, qui regroupe de nombreux cultivars, certains donnant des graines utilisées dans l’élaboration de sauces. Le brevet de Monsanto ne couvre pas cette sous-espèce de melon puisqu’elle est déjà résistante à ce virus et qu’il n’y aurait donc aucune nouveauté ni invention à réaliser de nouveaux croisements dans ce but. Il couvre les melons appartenant à d’autres sous-espèces de melon cultivé dans lesquelles la résistance issue de l’accession indiquée par Monsanto a été introduite. Le brevet indique un marqueur génétique quantitatif permettant d’identifier la présence de cette résistance, ce qui facilite son identification et sa sélection au cours des croisements successifs.

La présence des marqueurs génétiques revendiqués dans le brevet de Monsanto dans un melon constitue une « présomption de contrefaçon » suffisante pour engager des poursuites contre celui qui l’exploite sans l’accord de Monsanto. Avant le vote de la Loi biodiversité, le présumé contrefacteur ne pouvait se défendre qu’en prouvant qu’il n’avait pas utilisé la « matière biologique brevetée » par Monsanto : impossible sur la base de marqueurs génétiques identiques dans son melon et celui de Monsanto. L’article 10 lui permettra de rejeter toute poursuite en indiquant simplement que son melon est issu exclusivement de « procédés essentiellement biologiques », par exemple la sélection suite à un croisement avec un des nombreux autres melons sauvages que celui utilisé par Monsanto, donc « indépendamment de la matière biologique brevetée ». C’est alors Monsanto, s’il veut maintenir ses poursuites, qui devra amener la preuve (et non une simple présomption) que c’est son invention qui a été utilisée : impossible sur la base des marqueurs génétiques identiques. S’il n’annule pas le brevet, cet article 10 rend au détenteur du brevet la charge de la preuve (de la contrefaçon ou de la non contrefaçon) que l’application des lois actuelles de lutte contre la contrefaçon fait illégitimement reposer sur le présumé contrefacteur.

II. 3) La portée des brevets portant sur une « information génétique »

Malheureusement, cet article 10 limite la portée des seuls brevets portant exclusivement sur une « matière biologique ». Or l’écrasante majorité des brevets dont la protection peut s’étendre à des produits issus exclusivement de « procédés essentiellement biologiques » ne porte pas sur une « matière biologique dotée, du fait de l’invention, de propriétés déterminées », mais sur des produits contenant l’« information génétique ou consistant en l’information génétique » brevetée. Qu’ils soient ou non issus de la multiplication ou de la reproduction de la « matière biologique » utilisée par le détenteur du brevet, ils reproduisent et multiplient un produit contenant ou consistant en une « information génétique » brevetée. L’article L613-2-2 du code français de la propriété intellectuelle (qui reprend l’article 9 de la directive 98/44/CE) confirme que, « la protection conférée par un brevet à un produit contenant une information génétique ou consistant en une information génétique s’étend à toute matière dans laquelle le produit est incorporé et dans laquelle l’information génétique est contenue et exerce la fonction indiquée ». L’article 10 de la Loi biodiversité, ni aucun autre article de loi, ne limite la portée excessive de ces brevets portant sur une « information génétique ».

Exemples

L’article 10 ne permettra pas par exemple à l’entreprise Gautier de se défendre face au brevet de son concurrent Rijk Zwaan, y compris dans sa dernière formulation de 2010. Ce brevet repose pourtant lui aussi sur une souche identifiée et déposée. Mais ses revendications ne concernent pas uniquement les laitues issues de croisements avec des laitues cultivées à partir de graines de cette souche déposée. Elles s’étendent à toute laitue cultivée exprimant « l’information génétique » de résistance au puceron que l’on trouve dans les laitues cultivées à partir de graines de la souche déposée, quelle que soit l’origine de cette « information génétique ». Il devient dès lors impossible pour Gautier de démontrer que le « produit » breveté n’est pas « incorporé » dans sa salade et que celle-ci ne contient pas « l’information génétique » brevetée et n’exprime pas sa « fonction ».

Il en est de même pour tous les autres brevets revendiquant la protection d’un produit défini par une « information génétique » qu’il contient, ou « consistant en une information génétique », comme le choux brocoli de Plant BioSciences (EP1069819 B1) et la tomate ridée du Ministère israélien de l’agriculture (EP1211926 B1) qui ont récemment contruit la jurisprudence de l’OEB.

Mais il existe bien d’autres brevets du même type qu’il est très difficile de recenser car l’OEB ne signale pas qu’il s’agit de brevets sur des produits issus de procédés essentiellement biologiques. Quelques exemples : le maïs résistant au charbon de Dupont/Pionner (EP 1874935) ; les concombres à longue conservation (EP1931193 B1) et résistants au virus d’Enza Zaden (EP2240598 B1) ; la pastèque donnant de nombreux petits fruits de Limagrain/Clause (EP1816908 B1), le maïs à faible teneur en lignine pour une meilleure digestibilité de Limagrain/biogemma (EP2173887 B1) ; le contrôle de la maturité du soja (EP2134870 B1), le melon résistant au clostérovirus (EP1962578 B1) et le brocoli tranché (EP 1597965 B1) de Monsanto ; la salade qui résiste à la décoloration de Rik Zwaan (EP1973396 B1) ; la pastèque à petits fruit sans pépin (EP1503621 B1), le poivron sans pépin (EP 2 166 833 B1), la tomate riche en anti-oxydants flavonol (EP1515600 B1) et le poivron résistant à la mouche blanche de Syngenta (EP2140023 B1) ; … On trouve aussi des brevets concernant les animaux comme le brevet portant sur des huîtres résistantes à divers pathogènes de l’entreprise française Novagraaf Technologies (EP 2 184 975 B1)

Conscient du problème posé par ces brevets, des Parlementaires ont proposé un amendement à la Loi biodiversité stipulant que « la protection conférée par un brevet à un produit contenant une information génétique ou consistant en une information génétique ne s’étend pas aux matières biologiques exclusivement obtenues par des procédés essentiellement biologiques ».

Mais cette proposition s’est heurté à ce que certains ont appelé « l’amendement Limagrain » qui a conduit le Parlement à rejeter cette limitation de la portée des brevets sur une « information génétique ». Le vote de cette proposition aurait pourtant rendu inapplicable en France les droits des titulaires de brevets européens portant sur des « informations génétiques » caractérisant des traits natifs, brevets clairement rejetés par le même Parlement lorsqu’il a voté l’article 9.

L’Union Française des Semenciers (UFS) milite de son côté pour que ces brevets soient interdits aussi au niveau européen, suivant en cela les lois nationales allemande, néerlandaise et maintenant française qui rendent non brevetables les produits issus de « procédés essentiellement biologiques » d’obtention de végétaux et d’animaux. La société Limagrain a déposé avec Syngenta plusieurs oppositions contre le brevet sur le brocoli, alors que ces deux sociétés détiennent plusieurs brevets du même type : brevets détenus à contre-cœur pour « survivre dans un monde concurrentiel » ou volonté d’obtenir une jurisprudence favorable à leurs brevets et non à ceux de leur concurrents ? On ne peut pas comprendre les raisons de cette apparente incohérence sans se pencher sur les « OGM cachés » et les « nouvelles techniques de modification génétique ».

II. 4) Les OGM cachés brevetés

Les premières plantes cultivées brevetées ont tenté de rentrer massivement en Europe avec les OGM transgéniques. Mais dès la fin des années 1990, la population européenne s’est fortement opposée à ces OGM rejetés par les consommateurs dès lors qu’ils sont étiquetés comme tels et qui, sauf en Espagne, n’ont jamais pu y être cultivées largement. Cultivées sur le continent américain, ils ne rentrent en Europe que pour nourrir des animaux dont les produits (lait, viande, œufs…) sont commercialisés sans être étiquetés. En France, les fortes mobilisations paysannes et citoyennes ont en quelques années amené les firmes à renoncer à leurs essais, puis abouti à partir de 2008 à plusieurs moratoires, une loi OGM interdisant toute dissémination d’OGM ne respectant pas les cultures et filières « sans OGM » et une ouverture des instances d’évaluation des OGM (Haut Conseil des Biotechnologies) aux organisations paysannes, environnementales et de la société civile. En 2014 une loi interdisant toute culture de maïs OGM (les seuls OGM autorisés à la culture en Europe) a été votée suivie quelques mois plus tard d’une loi annulant la protection du brevet en cas de contamination de végétaux par une « information génétique brevetée »7.

Dès la rédaction des premières directives européennes concernant les OGM (1990) puis les brevets sur les biotechnologies (1998), l’industrie a cherché à se préserver d’autres voies que la transgenèse pour vendre des semences et des animaux brevetés. Depuis 1990, les OGM végétaux et animaux issus de fusion cellulaire et de mutagenèse sont exclus du champ d’application de la réglementation OGM. En 1998, la directive 98/44 établit que les procédés techniques non « essentiellement biologiques » et « microbiologiques » sont brevetables, tous comme les produits qui en sont issus. La mutagenèse sur plante entière ou partie de plante (graines, feuilles…) est un procédé technique non « essentiellement biologique », la mutagenèse sur cellule végétale ou animale multipliées in vitro est un « procédé microbiologique » tout comme la fusion cellulaire. Une fenêtre réglementaire permettant de commercialiser des plantes et des animaux brevetés mais non étiquetés OGM a ainsi été ouverte. Elle sera exploitée en toute discrétion par l’industrie pendant de nombreuses années alors que le débat médiatique braquait ses projecteurs sur les seuls OGM transgéniques.

Exemple

1) En 2003, la société américaine Arcadia Biosciences a déposé une demande de brevet pour un gène « non transgénique » objet de diverses mutations permettant d’obtenir un blé à faible teneur en amylose et riche en amylopectine (blé waxy). Ces blés sont utilisés dans l’industrie alimentaire pour améliorer la texture et la sensation en bouche de la mie de pain et des pâtes ainsi que la stabilité à la congélation/décongélation, épaissir les sauces… Le brevet est accordé par l’OEB en 2013 (EP1708559 B1). Ce blé a été obtenu par mutagenèse assistée par marqueurs (tilling), il peut donc être commercialisé sans être soumis à la réglementation OGM et le brevet ne serait pas annulé si la non-brevetabilité des produits issus exclusivement de « procédés essentiellement biologique » était adoptée au niveau européen. Il couvre cependant toute utilisation de graines ou de plantes de blé comprenant l’une des « informations génétiques » responsables de cette richesse en amylopectine, quel que soit le mode d’obtention de ce blé.

Les promoteurs de la mutagenèse défendent tous la thèse voulant que cette technique ne fait qu’accélérer les mutations naturelles afin d’augmenter la diversité disponible. Des blés contenant des « informations génétiques » semblables à celles obtenues par mutagenèse peuvent donc être obtenus aussi par sélection de mutants spontanés au champ, qui est un « procédé essentiellement biologique ». Mais la description faite dans le brevet des diverses recombinaisons génétiques obtenues par mutagenèse codant pour le caractère revendiqué ne permet pas de les distinguer de séquences ou « d’informations génétiques » résultant de mutations naturelles. Ce n’est pas le cas de la plante entière qui a subi de nombreuses autres modifications dites non intentionnelles qui permettrait de la distinguer d’une plante issue exclusivement de « procédés essentiellement biologiques »

Mais le brevet de Monsanto repose sur la description des séquences génétiques et de la qualité de l’amidon qui en découle et non de la plante de blé entière. Cette similitude suffit pour établir une présomption de contrefaçon contre l’obtenteur qui aura sélectionné un mutant spontané. S’il est poursuivi, il devra prouver qu’il n’a pas utilisé l’invention brevetée… ce qu’il ne pourra pas faire vu l’impossibilité de distinguer son « information génétique » de celle qui est brevetée. Même si rien ne permet non plus de prouver qu’il a effectivement utilisé l’invention brevetée, la jurisprudence de la protection absolue du brevet8 suffit en effet pour le condamner.

2) En 2001, le semencier étasunien Pionner dépose une demande de brevet pour tout tournesol contenant un trait de tolérance aux herbicides de type sulfonylurée identique à celui contenu dans trois lignées déposées obtenues par mutagenèse. Ce brevet sera accordé par l’OEB en 2013 (EP1261252 B1). L’Union européenne a toujours refusé la culture des OGM tolérant un herbicide. Obtenir le même produit génétiquement modifié par mutagenèse au lieu de transgenèse permet de le commercialiser pour la culture. Les tournesols tolérant à ces herbicides obtenus par mutagenèse couvrent aujourd’hui 2,85 millions d’hectares dans l’Europe élargie (y compris Turquie et Russie qui achètent les semences produites en Europe). Obtenu par transgenèse, il n’aurait pas obtenu d’autorisation européenne pour la culture.

BASF commercialise des tournesols tolérant le même herbicide obtenu par sélection d’un mutant « spontané »9 au champ. Ces tournesols sont brevetés aux États-Unis où Pionner et BASF se sont mutuellement accusés de contre-façon de leurs brevets respectifs vu que rien ne permet, dans les descriptions faites des produits obtenus par chacun des deux brevets, de les distinguer l’un de l’autre. Il semble qu’ils aient trouvé une solution négociée avant qu’un tribunal ne vienne mettre son nez dans cet abus flagrant du droit des brevets. Il est en effet pour le moins illégitime de revendiquer un titre de propriété sans décrire avec suffisamment de précision l’objet concerné afin de pouvoir étendre ce titre de propriété aux biens d’autrui qui ont le malheur de ressembler à cette description incomplète.

Sauf quelques rares exceptions, les brevets sur des plantes obtenues par mutagenèse revendiquent tous une « information génétique » et non une « matière biologique ». On trouve là une première explication à « l’amendement Limagrain » ainsi qu’aux manœuvres du Ministère de l’Agriculture destinées à empêcher le Parlement de légiférer sur les variétés rendues tolérantes aux herbicides par mutagenèse. En première lecture de la Loi, la Ministre de l’Écologie avait en effet obtenu le report du débat sur ce sujet à la seconde lecture en promettant que les conclusions de l’ANSES, qu’elle avait saisie sur ce sujet, seraient alors disponibles. L’ANSES a dans la foulée demandé diverses informations statistiques détenues par le Ministère de l’Agriculture qui ne les a fournies… qu’après la deuxième lecture de la loi qui a ainsi été finalisée sans aborder ce sujet ! En attendant, les surfaces cultivées avec ces OGM cachés tolérant les herbicides ne cessent de progresser.

II. 5) les nouveaux OGM en embuscade

Les pressions de l’industrie ont conduit au rejet d’un amendement visant à réglementer les nouveaux OGM issus des techniques récentes de génie génétique et de bio-informatique baptisées « nouvelles techniques de sélection » (New Breeding Techniques), alors qu’il s’agit bien de techniques de modifications génétiques et non de simple sélection. L’objectif affiché de l’industrie est d’éviter le rejet des consommateurs que provoquerait un étiquetage OGM. Mais elle a un autre objectif non avoué : la réglementation OGM rend obligatoire la traçabilité, par un identifiant génétique, chimique, physique et/ou documentaire permettant de distinguer le produit OGM de tout produit non OGM. En l’absence de réglementation OGM, rien n’oblige l’industrie d’indiquer ce qui permet de distinguer les plantes et les animaux dont elle a modifié et breveté les gènes, de plantes et d’animaux obtenus exclusivement par des « procédés essentiellement biologiques » et porteurs de « d’informations génétiques » semblables. Ces OGM cachés mais brevetés permettent à une poignée de multinationales de s’appuyer sur les articles 8 et 9 de la directive 98/44/CE pour étendre la protection de ses brevets à l’ensemble des « informations génétiques » natives essentielles de la biodiversité agricole et de s’emparer ainsi du contrôle de l’ensemble la chaîne alimentaire.

Exemples

L’OEB a publié en juin 2014 une demande de brevet déposé par la société néerlandaise Inova Fruit portant sur un gène de résistance à la tavelure qu’elle a identifié dans une pomme ornementale puis introduit par cisgenèse dans des variétés de pommes de consommation. La cisgenèse est une forme de transgenèse utilisée pour introduire dans un organisme une nouvelle construction génétique issue d’organismes sexuellement compatibles. La même séquence génétique pourrait donc être introduite par des procédés « essentiellement biologiques » non brevetables. La cisgenèse est présentée comme plus rapide, mais a surtout « l’avantage » d’être brevetable, tout comme les produits qui en sont issus. Des pommes de terre résistantes au mildiou obtenues aussi par cisgénèse ont été mises au point par les mêmes équipes de chercheurs de l’Université de Wageningen. Le gouvernement néerlandais qui a financé ces recherches organise une puissante campagne de pression auprès de l’Union européenne pour que la cisgenèse et l’ensemble des nouvelles techniques de modification génétique échappent à la réglementation européenne.

Si ces produits issus de cisgenèse sont réglementés comme des OGM, leurs obtenteurs seront obligés d’assurer la traçabilité des produits qui en sont issus et de les étiqueter lors de leur mise en marché. Cette obligation permettrait de distinguer une pomme ou une pomme de terre brevetées obtenues par cisgenèse de pommes ou de pomme de terre présentant les mêmes caractères que ceux protégés par les brevets mais obtenus exclusivement par des « procédés essentiellement biologiques ». Si par contre ces produits ne sont pas réglementés, rien obligera le titulaire du brevet à assurer cette distinction. Cela lui permettra de poursuivre en contrefaçon les semenciers qui commercialisent et les paysans qui cultivent des plantes contenant la même information génétique, y compris si elles ont été obtenues exclusivement par des « procédés essentiellement biologiques » et indépendamment de toute utilisation de l’invention brevetée. Il en sera de même de tous les produits issus des nouvelles techniques de modification génétique s’ils venaient à être déréglementés alors qu’ils sont toutes brevetables.

II. 6) Les brevets sur des « informations génétiques » issues de procédés multiples

Depuis plusieurs années, la Commission européenne annonce la publication d’un avis sur le statut juridique des « New Breeding Techniques ». En attendant, elle a recommandé aux États de ne pas autoriser la dissémination des produits qui en sont issus sans leur appliquer la réglementation OGM. Cette recommandation n’a pas de valeur contraignante. Mais la Commission a rappelé dans une note aux gouvernements que toute commercialisation ne respectant pas la réglementation OGM devra faire l’objet d’une régularisation dans le cas où elle concernerait un produit finalement classé comme OGM. Depuis, la Commission ne parle plus d’une prochaine publication d’un avis juridique.

En France, le gouvernement, l’INRA et l’Union Française des Semenciers appuient la campagne menée par le gouvernement néerlandais pour déréglementer les nouveaux OGM. Le Ministère français de l’Agriculture a fait siennes les conclusions d’un rapport provisoire et tronqué du Comité scientifique du Haut Conseil des Biotechnologies demandant cette déréglementation. Selon ce rapport, certaines de ces techniques produiraient des plantes non distinguables d’une plante d’une même espèce obtenue par croisement conventionnel. Une telle imprécision de vocabulaire est difficilement compréhensible venant d’une autorité scientifique. En effet, si la description faite par les chercheurs des « informations génétiques » obtenues par ces techniques n’est pas distinguable « d’informations génétiques » semblables obtenues par croisements conventionnels, il n’en est pas de même de la plante entière qui a subi, au cours des diverses manipulations de son patrimoine génétique, bien d’autres réarrangements génétiques ou épigénétiques non intentionnels qui permettent de la distinguer de toute plante obtenue par croisement conventionnel. De plus,la traçabilité obligatoire résultant de la réglementation OGM garantit elle aussi cette distinction. Cela n’a pas empêché le gouvernement de s’appuyer sur ce vrai faux avis scientifique pour commencer à mettre en place les dispositifs destinés à enregistrer directement au catalogue les variétés issues de ces techniques de modification génétique afin d’en commercialiser les semences sans se soucier de la réglementation OGM.

De son côté, l’OEB accorde de plus en plus de brevets sur des plantes contenant des « informations génétiques » pouvant être obtenues tout autant par mutagenèse, par transgenèse ou par des nouvelles techniques de modification génétique que par des « procédés essentiellement biologiques ». Les revendications de ces brevets portent sur le produit (la plante contenant l’information génétique) indépendamment des divers procédés pouvant être mis en œuvre pour l’obtenir. Quelle que soit la réglementation concernant les nouvelles techniques de modification génétique, les produits ainsi brevetés pourront donc toujours être commercialisés comme non-OGM.

Exemple

En 2001, la société Limagrain a déposé avec un centre de recherche australien, une demande de brevet portant sur les blés et les farines caractérisés par diverses variantes du niveau d’expression de deux ensembles de gènes (SBEIIb et SBEIIa)10 liées à une augmentation du taux d’amylose de l’amidon et sur les procédés d’identification de ces diverses informations génétiques. Le brevet est accordé par l’OEB en 2013 (EP1263961B1). Il couvre toute graine, plante et farine de blé comprenant l’une des « informations génétiques » revendiquées, quel que soit le mode d’obtention de ce blé. Aucun procédé d’obtention n’est revendiqué. La description du brevet indique qu’un des ancêtres sauvages du blé est porteur de telles « informations génétiques » et que la transgenèse est une technique connue des sélectionneurs qui peut être utilisée pour les introduire dans le blé cultivé.

En 2003, la société Limagrain a déposé avec le même centre de recherche australien une nouvelle demande de brevet pour un blé à l’amidon riche en amylose apportant un bénéfice pour la santé. Le brevet est accordé par l’OEB en 2011 (EP1649022 B1). Il couvre toute graine, plante ou amidon de blé et leur utilisation, comprenant « l’information génétique » responsable de ce taux d’amylose, quel que soit le mode d’obtention de ce blé. Les variations génétiques revendiquées concernent soit les gènes SBEIIa, soit les gènes SBEIIa et SBEIIb. Ce sont les mêmes gènes que le précédent brevet déposé en 2001, avec le même objectif d’augmentation du taux d’amylose. Ce brevet revendique ensuite deux procédés de modification génétique permettant de modifier ces gènes afin d’augmenter le taux d’amylose, soit par transgenèse, soit par mutagenèse. Mais il ne limite pas la portée des revendications sur les diverses « informations génétiques » à l’utilisation d’un de ces deux procédés. La description du brevet n’exclue pas la possibilité d’obtenir de tels blés par d’autres nouvelles techniques de modification génétique ou par des procédés essentiellement biologique. Elle indique seulement que l’obtenteur a cherché, mais n’a pas trouvé de mutant de blé cultivé existant. Rien ne dit cependant que des blés contenant une « information génétique » semblable ne peuvent pas être aussi obtenus par sélection de mutants spontanés au champ qui est un « procédé essentiellement biologique ». Le fait que Limagrain n’ait pas trouvé de mutant « naturel » ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas exister.

S’ils ne sont pas issus de transgenèse, ces blés peuvent être commercialisés et cultivés en Europe sans tenir compte de la réglementation OGM. Par ailleurs, aucun des deux brevets ne sera annulé si la réglementation européenne refuse la brevetabilité des produits issus de « procédés essentiellement biologiques » comme le demande l’UFS. Enfin, l’extension de la portée de leur protection à des gènes natifs n’est pas entravée par l’article 10 de la Loi biodiversité. La description faite dans les deux brevets des diverses « informations génétiques » revendiquées ne permet en effet pas de les distinguer de séquences génétiques résultant de mutations naturelles. Comme vu précédemment avec les « informations génétiques » brevetées issues de mutagenèse, cette similitude suffit pour établir une présomption de contrefaçon et condamner l’obtenteur qui commercialise et l’agriculteur qui cultive un mutant spontané contenant une des « informations génétiques » brevetées. Ceci explique sans doute le vote de « l’amendement Limagrain » à la Loi biodiversité visant à ne pas interdire l’extension de la portée des brevets portant sur une « information génétique » aux produits issus exclusivement de « procédés essentiellement biologiques » contenant cette « information génétique » et exprimant sa fonction.

Depuis quelques années, l’OEB délivre de nombreux brevets du même type. Quelques autres exemples : le maïs gélatineux à haute teneur en amylose de Bayer (EP2158320) ; le maïs à taux de phytose réduit de Dow/Pionner (EP1786901B1) ; le maïs résistant à l’anthracnose de DuPont/Pionner (EP 1874935) ; la laitue résistante au Brémia d’Enza Zaden (EP2115147 B1) ; le blé ayant une tolérance accrue aux herbicides imidazolinone de Northwest Plant Breeding Company/Pionner (EP1420629 B1) ; le sorgho tolérant un herbicide de la Kansas State University Research Foundation (EP2114125 B1) ; tomates de longue conservation de la société espagnole Semillas Fito (EP2255006 B1) ; blé à dormance modifiée de Syngenta (EP1947925 B1) ; …

Cette nouvelle manière d’écrire les demandes de brevet est apparue immédiatement après le vote des directives 98/44 sur les brevets et 2001/18 sur les OGM. Depuis, elle n’a cessé de se développer et de se perfectionner. La recette est toujours la même : ne revendiquer la protection que du produit caractérisé par une « information génétique » et non une « matière biologique » ; les procédés d’obtention non « essentiellement biologiques » évoqués dans la description du brevet, ou parfois revendiqués uniquement comme une des possibilités parmi d’autres d’obtenir le produit breveté, visent à démontrer que ce produit n’est pas issu exclusivement de « procédés essentiellement biologiques », alors même que le discours scientifique dominant qui vise à l’exclure de la réglementation OGM affirme par ailleurs qu’il pourrait très bien être obtenu par de tels « procédés essentiellement biologiques ».

Tant que le titulaire d’un brevet ne sera pas contraint d’indiquer ce qui permet de distinguer l’objet de son invention d’objets semblables existant ou pouvant exister naturellement, il sera impossible d’empêcher l’extension de la protection d’un brevet à des traits natifs et, par là, la privatisation de l’ensemble des ressources génétiques existantes. C’est pourquoi des Parlementaires ont repris une proposition du collectif « Semons La Biodiversité » visant à supprimer de tels brevets en interdisant la brevetabilité « des végétaux et des animaux, y compris les éléments qui les constituent et les informations génétiques qu’ils contiennent, exclusivement obtenus par des procédés essentiellement biologiques ou pouvant être obtenus par de tels procédés ». Malheureusement, les lobbys veillent et le Parlement n’a pas voté cette actualisation indispensable du code de la propriété intellectuelle.

Les brevets sur des traits natifs n’existent en effet que suite aux progrès fulgurants du séquençage génétique et de la sélection assistée par marqueurs (SAM). Qui ont suivi les vote de la dernière directive européenne sur la « brevetabilité des inventions biotechnologiques » (98/44). Les firmes semencières ont déjà identifié les séquences génétiques concernées. L’introduction de ces caractères génétiques par les nouvelles techniques de modification génétique plutôt que par croisements ou par mutagenèse devient une routine pour les entreprises disposant de moyens de génie génétique et de bio-informatique. De plus, elle est souvent plus rapide. La généralisation de ces nouveaux OGM n’est plus qu’une question de temps qui doit permettre, pour les firmes semencières, l’inscription effective dans la loi de leur déréglementation, éventuellement accompagnée, pour satisfaire l’opinion, d’une exclusion de la brevetabilité des produits issus de « procédés essentiellement biologiques » dont elles n’ont plus besoin … sauf si les mobilisations citoyennes arrêtent ces nouveaux OGM brevetés comme elles ont su arrêter les OGM transgéniques.

Avec la Loi biodiversité, la reconnaissance des droits des agriculteurs a franchi une nouvelle étape. Il ne reste qu’à préparer les prochaines en arrêtant d’agiter les épouvantails d’un passé disparu pour viser les nouveaux obstacles actuellement dressés par l’industrie semencière.

1Les mots en italiques renvoient au vocabulaire juridique

2Nouvelles lois proposées par le seul gouvernement que le Parlement ne peut pas modifier, mais uniquement accepter ou refuser.

3Groupement National Interprofessionnel des Semences et Plants

4S’il est normal d’imposer l’élimination de pathogènes susceptibles de porter atteinte à la santé humaine, animale ou végétale et de compromettre les récoltes, certaines de ces règles n’ont aucune justification sanitaire. Elles n’existent que pour éliminer les petits opérateurs qui ne peuvent pas les respecter et/ou pour garantir la propriété intellectuelle de variétés qui pourraient évoluer sous l’influence de micro-organismes classés « à élimination obligatoire » alors qu’ils ne génèrent pas de risque sanitaire.

5http://www.gouvernement.fr/conseil-des-ministres/2016-08-22/la-reconquete-de-la-biodiversite-de-la-nature-et-des-paysage

6Une «matière biologique» est « une matière contenant des informations génétiques et qui est auto-reproductible ou reproductible dans un système biologique » : une plante, un animal, ou leur composants (graines, plants, fruits, cellules, …).

7« en cas de présence fortuite ou accidentelle d’une information génétique brevetée dans des semences, des matériels de multiplication des végétaux, des plants et plantes ou parties de plantes »

8Décision de la Chambre de recours technique 3.3.04, en date du 8 juillet 2013 – T 83/05 : « La chambre n’ignore pas qu’en vertu de la jurisprudence constante, une revendication de produit caractérisé par son procédé d’obtention englobe non seulement les produits effectivement obtenus par le procédé concerné, mais également ceux qui, en termes de structure, sont identiques à ces produits et qui sont obtenus par un procédé différent (cf. décisions G 1/98, point 4 des motifs ; T 219/83, JO OEB 1986, 211, point 10 des motifs)

9Cette mutation qualifiée de « spontanée » résulte quand même de l’usage intensif et répété d’herbicides qui n’a rien de spontané ni de naturel.

10Le blé est constitué de trois génomes (portant les gènes) constitués chacun de deux chromosomes (portant chacun un allèle pour chaque gène). C’est pourquoi ont dit que le blé est hexaploïdes (six chromosomes). Pour qu’un caractère s’exprime suffisamment, il faut qu’un nombre suffisant d’allèles qui codent pour ce caractère soient présents. Le brevet de Limagrain porte sur diverses variantes de nombre d’allèles de ces deux gènes codant pour diverses augmentations du taux d’amylose.

Journal des bonnes nouvelles du 01/09/16 + suivi d’actions

Bonnes nouvelles
RD Congo :Christopher Ngoy, Fred Bauma et Yves Makwambala ont été libérés
Le chômage sous la barre des 10%
En Écosse, les éoliennes ont produit 100% de l’électricité sur une journée
http://www.cyberacteurs.org/quotidien/equotidien.php?id=1568
Le tour du monde historique de Solar Impulse
Le Costa Rica tourne à 100 % avec des énergies renouvelables …
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/commentaires.php?id=1183
cyberaction N° 813 : Sivens : remise en état de la zone humide et accès aux prairies de Barat Sivens : la justice annule le projet initial de barrage

cyberaction : Une protection maximale pour les lanceurs d’alerte. La loi Sapin II pose les fondements d’une protection des lanceurs d’alerte

les anti compteurs Linky s’organisent

Suivis d’action

Plainte d’Areva : plaidoirie reportée au… 12 septembre 2017

cyberaction N° 817 : Raif Badawi et Waleed Abu al Khair doivent être libérés La vie de Raif Badawi et Ensaf Haidar portée au grand écran

cyberaction N° 700 : Serge Atlaoui condamné à mort Exécutions : Serge Atlaoui n’est pas sur la liste

pétition : contre la privatisation des autoroutes Autoroutes. Un militant écologiste contraint l’État à la transparence

cyberaction N° 694 : Pour un décret interdisant l’usage du glyphosate. La Commission européenne autorise le glyphosate à repartir pour dix-huit mois Le Groupe de travail sur le glyphosate ouvre une salle de lecture pour permettre au public d’accéder aux études :La salle de lecture sera ouverte jusqu’à fin octobre. Malte va interdire le glyphosate, une première en Europe

cyberaction : Sortir Nexcis de la «vallée de la mort» Sunpartner Technologies reprend une partie de l’activité de Nexcis Rousset : bientôt, des palettes de vitrages photovoltaïques

Le partenariat Microsoft / Education nationale devant le tribunal Le partenariat signé en novembre 2015 entre l’Education nationale et Microsoft se retrouvera le 8 septembre devant le juge. Le collectif EduNathon considère en effet cet accord comme un marché public déguisé.

Le Conseil Régional met un terme au projet de Parc Naturel Régional du Haut-Allier Le Parc naturel régional des sources et gorges du Haut-Allier ne verra donc pas le jour. C’est ce qu’ont voté jeudi les conseillers régionaux Auvergne-Rhône-Alpes à 83 voix contre 68. A sa place, Laurent Wauquiez propose un contrat de territoire.

Accord Ceta: les Allemands s’opposent

Baisse de fréquentation au festival de la viande de chien de Yulin

EDF et l’Etat trouvent un accord à 400 millions d’euros pour fermer Fessenheim

cyberaction N° 696 : Mumia Abu-Jamal : la vérité sur son état de santé La vie de Mumia est désormais entre les mains de la Cour fédérale (dont nous sommes toujours dans l’attente du jugement qu’elle doit rendre)

cyberaction : Sauvez le Vespertilion de Bechstein à Evreux ! La DREAL a assuré que des mesures pour protéger les chauves-souris et batraciens ont été mises en place. Elle indique également que 25 hectares de chênes, charmes et autres essences seront plantés sur le territoire de la commune.

cyberaction : Non à la relance du nucléaire japonais Le Japon redémarre un troisième réacteur nucléaire
Une «armée de singes» dans les rues de Strasbourg pour demander la fermeture d’un centre de primatologie

cyberaction N° 825 : Pas d’or-pillage en Guyane Montagne d’Or : les « sérieux doutes » du WWF

cyberaction N° 623 : Il faut sauver les lycéennes enlevées au Nigéria Au Nigeria, Boko Haram diffuse une nouvelle vidéo des «filles de Chibok»

cyberaction N° 827 : 13 MILITANTS CONTRE L’ESCLAVAGE EN PRISON Mauritanie: le sort de militants de l’IRA inquiète la communauté internationale

Nucléaire : l’accident de Saint-Laurent-des-Eaux à l’origine de rejets de plutonium dans la Loire mais l’illégalité des rejets de plutonium dans la Loire n’est pas manifeste. La centrale de Saint-Laurent-des-Eaux sera finalement démantelée… D’ici un siècle
cyberaction : RENDEZ-NOUS LA MONNAIE Action reçue dans un silence assourdissant comme on dit. On touche là à un sujet tabou qui rend la classe politique en générale aveugle, sourde et muette. Il envahit toutefois de plus en plus les places publiques : Positive money en Angleterre, International Monetary Reform,(mouvement international), monnaie pleine en Suisse qui va donner lieu à référendum. Autant de coups de buttoir dans la porte de la forteresse qui ne pourra que céder à terme. C’est de la conjonction de toutes ces actions que viendra le changement.

Asia Bibi sera fixée sur son sort en octobre

Fukushima. Arnie Gundersen : le monde en danger

Le texte suivant est la traduction en français du transcript de la vidéo d’Arnie Gundersen “World in danger” publiée en juin 2016. Arnold “Arnie” Gundersen est un ancien gestionnaire et ingénieur d’énergie nucléaire avec plus de 30 ans d’expérience. Arnie Gundersen est le directeur de l’association Fairewinds Energy Education,une organisation sans but lucratif fondée en 2008: «Notre mission est d’informer le public sur les problèmes causés par l’énergie nucléaire et les autres énergies.» Traduction de la video d’une conférence donnée en Californie.

Traduction de la transcription de la vidéo par Jeff J:
https://www.youtube.com/watch?v=Fm6X3zdZZVM
http://www.fairewinds.org/nuclear-energy-education//world-in-danger

EEMCEE : Je vais commencer par une citation du célèbre philosophe américain W.C. Field qui a dit une fois « Il arrive une fois dans les événements humains où l’on doit prendre le taureau par la queue et regarder les choses carrément en face ». Et c’est ce que nous allons faire ce soir. Alors Arnie Gundersen, c’est à vous.

AG : Ce dont je voudrais parler, et Tim y a fait allusion, est comment l’industrie nucléaire a réussi à exposer son argument sur le nucléaire. Il y a un livre:Ne pensez pas à l’éléphant. Quelle est la première chose à laquelle vous pensez ? A l’éléphant. Et la personne qui expose l’argument gagne généralement cet argument. Nous nous retrouvons étiquetés anti-nucléaires. Nous ne les appelons jamais zélotes du nucléaire. Ils ont été capables d’élaborer l’argument. Voici un exemple. Qu’est-ce qui est faux dans cette phrase : l’accident de Fukushima s’est produit le 11 mars 2011. (Public : accident). Accident. En fait il y a trois erreurs – ceci est la première. (P : il est toujour en cours). Oui, il continue. Quand l’industrie nucléaire parle de Fukushima au passé le nœud du problème est qu’il saigne toujours dans le Pacifique et qu’il faudra cent ans et la moitié d’un trillion de dollars pour nettoyer, mais ils veulent que vous pensiez que c’est fini. Aussi, 1 il continue, 2 c’est un accident mondial. Un accident, c’est quand tu conduis sur la route, qu’un hibou vole devant toi, heurte ton pare-brise et te sort. C’est un accident. Tu ne pouvais pas le prévoir. Mais leur commission DIET – DIET est leur parlement national- a dit que ce n’est pas un accident. Ceci a été fait par l’homme. profondément fait par l’homme. Les ingénieurs le savaient depuis quarante ans. Ainsi la mèche de cette bombe temporelle a été allumée en 1967 quand ils ont commencé à construire. Et ça a explosé en 2011, mais l’accident n’est pas un accident. C’est un désastre créé par l’homme. Aussi j’essaie d’éliminer ça de mon vocabulaire parce que j’ai été ingénieur et j’aurais parié que tout le monde appellerait ça accident. C’est inculqué. Ce n’est pas un accident. C’est un désastre. Et le dernier est – j’ai dit l’accident de Fukushima. Fukushima est une jolie préfecture et il vaudrait mieux que nous l’appelions Fukushima Daiichi, ce qui signifie le premier site nucléaire construit à Fukushima et, plus bas sur la route à environ six kilomètres se trouve Fukushima Daini. Ce serait comme parler de l’accident de Californie. Cela aurait un sens pour les habitants de la Préfecture de Fukushima que le désastre soit correctement appelé accident de Daiichi. Mais continuons avec le spectacle ici. Il y a quatre points dont j’aimerais parler.

Le premier est que les accidents nucléaires arrivent bien plus fréquemment que les régulateurs (P. les incidents nucléaires) les désastres nucléaires – ok, continuons. Les incidents nucléaires arrivent bien plus fréquemment que nos régulateurs voudraient que vous le croyiez, que nos politiciens voudraient que vous le croyiez et que l’industrie nucléaire voudrait que vous le croyiez. Avec le temps ces désastres sont devenus pires, pas moindres mais pires. La troisième chose est que, si mauvais que fut Fukushima Daiichi, ça aurait pu être pire. Et la troisième (sic) est que ça frappe ici en Californie et sur la côte ouest, est que les radiations ne connaissent pas de frontières. Aussi au cours de ma vie – voilà à quoi je ressemblais au sortir du lycée- regardez cette cravate, on dirait que j’avais une carpette ou quelque chose comme ça, ce gars était plus brillant que celui qui se tient devant vous, mais probablement un peu moins sage. Aussi je voudrais vous dire que ma sagesse peut avoir augmenté, mais mon intellect a peut-être diminué un peu. Mais au cours de notre parcours commun d’environ quarante étranges années, voici ce qui est arrivé. Nous avons eu une fusion partielle à Three Miles Islands. Nous avons eu une fusion complete à Tchernobyl. Nous avons eu une fusion complète à Fukushima Daiichi unité 1, une fusion complète à Daiichi unité 2, une fusion complète à Daiichi unité 3. Aussi dans ces 35 années depuis TMI à aujourd’hui nous avons connu sept fusions – nous avons eu cinq fusions. Aussi, si vous prenez 35 divisé par 5, c’est pas sorcier, vous avez 7. Tous les 7 ans environ, une fois tous les dix ans, vous avez une fusion.

C’est ce que l’histoire montre. Cependant, les régulateurs, et la Commission Régulatoire Nucléaire et l’industrie nucléaire ont dit aux politiques que les chances d’accident étaient de un sur un million. Donc si vous prenez un million et que vous divisez par 400 centrales nucléaires, vous avez un accident, un désastre tous les 2500 ans. Mais l’histoire nous dit que c’est une fois tous les 7 ans, et cependant les régulateurs basent leurs processus de décisions sur une fois tous les 2500 ans. Ceci montre comment l’industrie nucléaire a tordu l’argument, et, malheureusement, ça influence énormément nos élus. Qui, au Congrès, autoriserait à mettre en route Diablo s’il pensait qu’il y aurait fusion dans les 7 ans ? Ainsi, les décideurs sont un monde et les faits du monde réel en sont un autre. Aussi le deuxième problème est que les accidents sont devenus pires, les désastres ont empiré – je me suis piégé moi-même. Le premier est TMI. C’était une fusion partielle, comme être partiellement enceinte ! L’équipe qui a pris cette photo – la façon de penser du pouvoir nucléaire est une histoire intéressante- l’ont prise un an après l’accident, le désastre – avant la fin de cet exposé je me corrigerai ! Environ un an après le désastre, ils ont plongé une caméra depuis le sommet du réacteur. C’est une vraie histoire des personnes de l’équipe. Ils ont descendu à plusieurs mètres jusqu’où aurait dû se trouver le cœur du réacteur, et ils ne l’ont pas trouvé. Aussi ils ont remonté la caméra et se sont dits qu’il y avait quelque chose de faux dans leurs mesures. Aussi ils ont re-mesuré le fil et l’ont plongé une seconde fois. Et ils n’ont pas trouvé le cœur. Et ils ont re-tiré la ligne et se sont dits il y a quelque chose de faux dans nos mesures. Le cœur doit se trouver ici. Ils l’ont replongé une troisième fois. Et ils ne l’ont pas vu. C’est à la troisième fois que la personne chargée de l’opération a dit : mon dieu, c’est une fusion. Deux ans après, avec d’énormes émissions de radioactivité, et la psyché de l’industrie nucléaire était telle qu’ils ne voulaient pas s’avouer qu’il y avait eu fusion jusqu’à ce que cette image apparaisse. Les conséquences ne sont pas que les fusions. Ce sont aussi les victimes. Si vous allez sur le site web de la Commission de Réglementation Nucléaire, personne n’a été blessé à Three Miles Island. Et, bien sûr, l’industrie dit ça aussi. Voici le Dr. Steve Wing. Et la diagonale blanche qui court d’ici à là, voici Susquehanna River et là, Three Miles Island. Et Steve a regardé les données démographiques de décès par cancer du poumon dix ans après l’accident. Et il a clairement montré que les cancers du poumon dans la vallée de la rivière étaient horribles comparés à ceux des côteaux. pourquoi ça ? Quand l’accident est arrivé, quand le désastre est arrivé, quand la fusion est arrivée il y avait inversion des températures ce jour-là et ça a maintenu les radiations dans la vallée. L’industrie nucléaire ne veut pas l’admettre et Steve a pris un tas de critiques, mais en fait c’est ce que disent les données. Des gens meurent, meurent après TMI. Voici une photo des restes du cœur du réacteur à Tchernobyl. On l’appelle le pied d’éléphant. Elle a été prise par un robot environ un an après l’accident – le désastre, la fusion- et ce pied d’éléphant est si radioactif que s’il était ici, nous serions tous morts en environ 2 minutes. Voilà la quantité de radiation qui s’échappe du pied d’éléphant en ce moment même. Mais nous avions une photo à quoi ressemblait TMI et à quoi ressemblait Tchernobyl deux ans après l’accident, le désastre. La diapo suivante – et nous savons tous que l’Europe a été hautement contaminée suite à la fusion de Tchernobyl. Le Dr. Alexey Yablokov calcule que plus d’un million de personnes mourront des émissions radioactives. L’IAEA dit qu’environ 40 personnes sont mortes. Il y a une grande différence (10:54). Maintenant rendons-nous à Fukushima Daiichi. Où sont les cœurs ? Personne ne sait. Cela fait cibq ans que le processus a commencé et nous n’avons même pas une photo qui dise où sont les cœurs nucléaires. La tendance est allée d’une fusion partielle à une fusion complète, à trois fusions complètes et -. les niveaux de radiations sont si élevés dans ce bâtiment – que nous ne pouvons pas encore trouver les cœurs des réacteurs. Diapo suivante. Une séquence vraiment rapide. De gauche à droite Fukushima Daiichi unité 1 – déjà explosée- 2, 3, 4. Gardez l’oeil sur la 3, ici. Diapo suivante ? Ceci ne peut pas arriver. Selon la Commission de Régulation du Nucléaire, vous ne pouvez pas avoir une explosion d’hydrogène et vous ne pouvez pas avoir une onde de choc de détonation dans une centrale nucléaire. Alors ne vous inquiétez pas. Ce que vous voyez ici n’est pas arrivé. Mais l’exemple existe – Diablo Canyon ne peut pas résister à ça. Ce que dit la Commission de Régulation du Nucléaire c’est que ceci ne peut jamais arriver. Donc Diablo Canyon peut continuer à fonctionner. Cette petite diapo montre l’éclatement initial de la première explosion – l’onde de choc de la détonation. Le reste, après, est balistique. Cela emporte juste le toit du bâtiment. Mais ne vous inquiétez pas, ça ne peut pas arriver à Diablo Canyon. Je vais cliquer dessus 21 fois (de 12:36 à 13:04). Ce n’est pas une onde de choc de détonation. Aucune enceinte de confinement au monde ne peut supporter l’onde de choc d’une explosion. Alors la solution des régulateurs est de présupposer qu’une onde de choc d’explosion ne peut arriver. La diapo suivante montre un problème que les régulateurs ont réussi à traiter. Les enceintes de confinement ne fuient pas. Voilà les dômes de Diablo et San Onofre – cette chose qui ressemble à une demi-hémisphère. Ce sont les dômes de confinement. Et je discutais ça – j’étais invité au comité consultatif de sécurité des réacteurs – les 17 sages qui guident la Commission de Régulation du Nucléaire – quatre mois avant Fukushima Daiichi. Et j’arguais que les enceintes de confinement fuient et qu’ils devaient changer la réglementation, spécialement pour un nouveau réacteur. Après ça, le mois suivant, l’équipe de la NRC – 4 000 membres – a envoyé un document de synthèse à la NRC, ils disaient que le risque de fuite est de zéro. Donc ce qui arrive ici, c’est une photo de Fukushima Daiichi unité 3 environ un mois après l’accident nucléaire. Le désastre. La forme vague est la piscine du réacteur qui bout et se mélange à l’air et vous pouvez voir – il y a juste deux mots ici en anglais – mais c’est environ 62 degrés centigrades, ce qui signifie que c’était environ à 130 degrés dans les gaz qui s’échappent. C’était un gros problème et c’était la même chose à l’unité 4 et dans les autres unités. Les piscines des réacteurs bouillaient. Mais ce n’est pas le point-clé ici. Vous voyez ce petit point juste ici ? Il dit 128°. Ce qui signifie environ 252 degrés. Vous vous souvenez, l’eau bout à 100° en conditions atmosphériques. Ce qui me dit que l’enceinte de confinement fuyait comme une passoire. Pas d’étanchéité dans dans l’enceinte de confinement de Fukushima Daiichi unité 3. Encore un des problèmes que la NRC a mis de côté. Il y a eu des communications entre la NRC et les gens à Tokyo et ils estimaient que le confinement fuyait à 300 pour cent par jour. Si ce chiffre était appliqué à Diablo Canyon il devrait fermer immédiatement parce que l’analyse de l’accident – je peux l’employer parce que ce sont les termes de la NRC – ils présupposent seulement un dixième de pourcent par jour. Ceci est un autre exemple de comment l’industrie envoie son argumentation. Ensuite un morceau de combustible nucléaire. C’est dans un microscope à balayage électronique fait par Marco Kaltofen à Worcester Polytechnic. Ce qu’il y a de fascinant c’est que ça a été trouvé à environ 300 kms de Fukushima Daiichi. Donc un accident/désastre ne se limite pas aux frontières de la centrale. Et si c’est sur le – ceci a été ramassé sur un sac d’aspirateur – . Si c’est dans le sac de l’aspirateur, c’est dans vos poumons parce que vous inspirez tout ce qui remonte du sol. Diapo suivante : des filtres à air de voiture. Chacun de ces points noirs est une particule radioactive. Si vous regardez de près – nous avions un grand projecteur de diapos- en ce moment nous avons une particule radioactive sur un filtre à air de voiture à Seatle – mais ceux de la ville de Fukushima sont d’évidence les pires. De sorte que – Dieu nous aide quand ces gens auront 10 ou 15 ans et quand nous commencerons à voir une incidence accrue des cancers du poumon comme Steve Wing l’a découvert à TMI. Mais, selon la NRC, TMI n’a pas eu lieu non plus. OK. La dernière de cette série – Fairewinds a demandé des chaussures d’enfants. Et nous avons reçu 7 paires de chaussures d’enfants de Fukushima et les avons comparées avec 7 paires de chaussures d’enfants des Etats Unis. Et basiquement les chaussures de droite sont – la limite inférieure de détection, c’est le mieux que puissent faire les instruments. Les chaussures des enfants des EU sont vraiment propres. Et les chaussures des enfants japonais sont chargées de césium. Bon, que font les enfants ? Ils lacent leurs chaussures et mettent leurs mains dans leurs bouches, ceci partout au Japon. Donc la seconde conclusion est que nous sommes allés d’une fusion partielle à une fusion totale et à trois fusions totales. Et les conséquences empirent et la fréquence des accidents augmente. Ce n’est pas une bonne tendance. Et ça va empirer à mesure que lescentrales vieillissent. Diablo a plus de 30 ans de fonctionnement, mais ils avaient construit le réacteur avant et des choses comme ça, qui ont ralenti la construction. Il s’agit d’une technologie des années 60 et d’un béton des années 60 et à mesure que les choses vieillissent, elles finissent par casser. Mon corps me le dit. Conséquence numéro deux la fréquence des désastres – désolé – la gravité des désastres augmente. La troisième partie tourne autour du point clé du pouvoir nucléaire que personne ne veut vous voir connaître. Maintenant nous savons tous que quand un atome d’uranium se divise en deux, il dégage des quantités d’énergie. C’est ce qui rend la puissance nucléaire si cool et c’est ce qui fait exploser les bombes atomiques. Prenez de l’uranium, divisez-le en deux et vous obtenez des quantités d’énergie. Si ça s’arrêtait là, nous n’aurions pas de problème à Daiichi. Mais ça ne s’arrête pas là, et c’est ce dont ils ne vous parlent pas. Que l’explosion du milieu – la réaction nucléaire en chaine du milieu – libère seulement 93% de la chaleur. Les autres 7% proviennent des parties, ici et là. Elles restent physiquement chaudes et radioactivement chaudes pour des centaines d’années (19:41). Donc quand Fukushima Daiichi a été arrêtée en sécurité, ça a arrêté la réaction en chaine. Il n’y avait plus d’atomes d’uranium qui se divisait. Mais les pièces laissées de côté continuaient à malaxer 7% du problème. 7% ne semblent pas un gros morceau, sauf que – regardons Daiichi unité 2 – qui faisait 4 millions de chevaux. 7% de 4 millions de chevaux sont 270 000 chevaux de chaleur à dissiper et le cœur du réacteur est seulement de 12x12x12. Alors pensez à 270 00 chevaux dans un espace de 12x12x12 et qui doivent être dissipés et ne le peuvent pas . Ce qui est arrivé à Daiichi fut que – vous avez tous appris que la vague est arrivée, a frappé les diesels et parce que les diesels ne pouvaient tourner, il n’y avait plus d’eau pour refroidir. C’est vrai, mais même si les diesels avaient été au sommet de l’Empire State Building, Daiichi aurait quand même connu la fusion, voici pourquoi. Le long de la rivière il y a un tas de décombres, ce sont les pompes de refroidissement dessinées pour dissiper le quart de millions de chevaux. La vague a détruit les pompes de refroidissement. Nous appelons ça perte du dissipateur thermique principal. PDTP (LOUHS). Aussi, ça n’a pas d’importance et les gens diront qu’à Diablo le bâtiment du réacteur est à 24 ou 27 mètres. Les pompes de refroidissement sont à hauteur d’eau. Si un tsunami survenait, il ne frapperait pas le bâtiment mais les pompes le long de l’eau. Et l’industrie nucléaire a énoncé le problème comme : nous n’avons pas de problème à Diablo puisque nous sommes sur la hauteur de la falaise. Les pompes ne sont pas sur la falaise, parce que si elles y étaient, elles ne pourraient pas pomper l’eau. Les pompes sont en bas, au niveau de l’eau et c’est un problème critique qui n’a jamais été soulevé. De ce point de vue Fukushima aurait pu être pire. Quand le tsunami est survenu, il a frappé presque toutes les pompes. Une pompe a survécu à Daiichi, une paire plus bas à Daini. Mais 14 réacteurs nucléaires ont perdu leur eau de refroidissement. 14 réacteurs qui ont perdu leur eau de refroidissement ça signifiait que – et sur les diesels, il y avait 37 diesels – 24 n’ont pas pu démarrer. Ils avaient seulement 12 pompes pour refroidir 14 centrales nucléaires. Et si ça avait été pire d’un poil, nous n’aurions pas eu 3 fusions comme à Daiichi, mais 14. Et ce n’est pas un problème qui concerne le seul Japon. C’est le genre de problème qui concerne l’hémisphère nord. Donc la question de la chance y joue un rôle important. Daiichi aurait pu être bien pire. Ce fut un échec technique complet. Chaque système qui avait été conçu pour fonctionner ne le fit pas. Et nous devons notre vie dans cet hémisphère au courage de deux centaines d’ouvriers japonais. Ainsi le courage est crucial ici. Le dirigeant de la centrale était très respecté par les gens, et quand il resta ils restèrent. Aussi je dédie toujours mes débats à cette centaine de personnes – nous les appelons les Cinquante de Fukushima. Il y eut probablement plus de 50 mais moins de 200 personnes qui restèrent et qui ont maintenant des leucémies comme résultat. Premièrement. L’autre chose est la chance. Quand cet accident arriva, quand ce désastre arriva, le vent soufflait vers la mer à peu près 80% du temps. Maintenant, si le vent avait soufflé dans l’autre sens comme il le fait pendant quelques saisons au Japon, le Japon aurait été coupé en deux par l’émission des radiations de ces trois réacteurs nucléaires. Vous auriez eu le Japon du Nord, le Japon du Sud et cette ceinture inhabitée au milieu. La chance tient à ce que le vent soufflait dans la bonne direction. L’autre aspect de la chance est que ceci eut lieu pendant le jour. Il y avait 1 000 personnes ce Vendredi, y compris les cadres dirigeants. Si c’était arrivé douze heures plus tard, au milieu de la nuit, il y aurait eu 100 personnes, et pas de cadres. Et l’infrastructure pour qu’ils aillent au travail détruite. Ce n’est pas comme s’ils pouvaient sauter dans la voiture et conduire pour secourir l’endroit. Ils n’auraient pas pu se rendre là parce que l’infrastructure pour se rendre là était détruite. Donc si ce n’avait pas été deux centaines de personnes courageuses et la chance de 12 heures de différence quand le tremblement de terre et le tsunami ont frappé, le désastre à Daiichi aurait éliminé le Japon et hautement contaminé l’hémisphère Nord également. C’est le commentaire de Naoto Kan sur l’accident. Naoto Kan était le premier ministre au moment de l’accident, et il a dit « Notre existence en tant que nation était en jeu » .A mettre en parallèle avec ce que dit Gorbatchev dans ses mémoires. Gorbatchev dit que l’Union Soviétique ne s’est pas écroulée à cause de la pérestroïka mais à cause de Tchernobyl. Ainsi les deux premiers ministres qui ont vécu ça – l’un élu démocratiquement, et l’autre un dirigeant communiste – en viennent aux mêmes conclusions qu’une technologie est capable de détruire un pays du jour au lendemain. Contrairement aux autres choses avec lesquelles nous vivons, le pouvoir nucléaire peut détruire le tissu d’un pays du jour au lendemain. Diapo suivante : le pouvoir nucléaire est-il trop grand pour faire faillite ? Ce serait l’image que je pense que vous avez quand vous regardez sa structure robuste. Mais en fait nous avons vu, maintenant trois fois, à Daiichi 1, à Daiichi 2 et à Daiichi 3, que c’est faux. J’aime le dire ainsi. Tôt ou tard, dans tout système à l’épreuve des fous, les fous vont dépasser les preuves. Dernier point : qu’est-ce que ça signifie pour la Californie et la côte ouest ? Cela signifie que la radiation ne connait pas de frontières. Elle ne s’y arrête pas – c’est un accident japonais et la radiation dit oh ! je dois revenir derrière la ligne et revenir au Japon. Non. Nous sommes tous embarqués dans cette affaire. La radiation ne connait pas de frontières. Ce que j’ai été capable de faire est de mettre ici ce petit morceau qui explique l’impact sur la Californie mieux que tout à ce que je vois. La fusion à Daiichi a fait relâcher 400 tonnes d’eau par jour dans le Pacifique. TEPCO en recueille frénétiquement dans tous ces réservoirs. Ces trucs bleus et argent. Ils n’étaient pas là quand la centrale a été construite mais ils construisent une citerne tous les deux ou trois jours essayant frénétiquement de récupérer l’eau, et cependant 400 tonnes coulent dans le Pacifique. Qu’est-ce que ça signifie ? C’est l’équivalent de la charge de 25 000 tracteurs de liquide radioactif pompé dans le Pacifique. Et ça n’a pas cessé. Ceci pour les quatre premières années. Parlons de ce que ça signifie. Seriez-vous inquiets de vivre en Californie ? Je vais utiliser ce cube comme exemple. Ce cube fait 10x10x10. Donc 10x10x10 ça fait 1 000 morceaux dans ce cube. Quand j’étais à l’école on nous disait la dilution est la solution à la pollution. Et je pense que la question Daiichi que nous vivons dans un monde terriblement petit pour le diluer. Regardons le premier gros bloc de 10x10x10. Disons que chaque partie est un rem. Un REM est une unité – Roentgen equivalent man – c’est une unité de radiation. On peut parler en Sieverts, 1 000 rems sont 10 Sieverts. J’ai été éduqué en REM aussi je parlerai en REM. Un millier de REM – si je vous ai donné un cube – voici votre cube d’un millier de REM – vous êtes mort en une heure. Maintenant prenons-en un dixième. Divisons le cube en 100. Maintenant, c’est 10x10x1. C’est un cube de 100 REM. Si je vous ai donn 100 REM , 100 REM aux 10 premières personnes ici, une sur 10 mourra de cancer. Nous appelons ça la théorie du modèle de radiation sans valeur limite. Ce que ça signifie est, je continue de diviser ce bloc. Je n’arrive jamais au point où il y ait une dose minimum qui ne cause plus de souci. Quelqu’un aura un cancer par cette radiation. Nous sommes arrivés à 100 REM. Une personne sur dix exposée à 100 REM mourra du cancer. Descendons un peu plus – jusqu’à 10 – donc 1×1 – donc 10 REM. Et si j’étends ça à tout le monde dans cette salle, il y aura une augmentation de – un d’entre vous aura un cancer à cause de cette radiation. Mais ce qui se passe ici, et je pense que vous pouvez deviner que les gens de la politique officielle comptent sur le fait que, de toute façon, 40% des Américains meurent de cancer. Aussi pour extraire cette personne des 40 est épidémiologiquement très difficile. Plus c’est dilué, moins probablement vous saurez qui va mourir du cancer. Mais vous pouvez être sûr que quelqu’un en mourra. La dernière diapo va dans le même sens. Aussi à mesure que la radiation est diluée, ça ne signifie pas qu’elle atteint un niveau minimal et que tout le monde est sauf. Quand ils disent que le poisson dans le Pacifique est sauf, en fait ce n’est pas vrai. Ce qui arrive est qu’il y a environ 2 milliards de personnes dans le Pacifique et qu’il y a toute une foule de ces cubes de 10x10x10 jetés dans le Pacifique. Ce qui se passe c’est que l’incidence des cancers diminue si bien qu’il est extraordinairement difficile pour un épidémiologiste de le détecter dans une population. Mais il y aura des milliers et des dizaines de milliers de cancers, vous pouvez compter là-dessus. Nous ne savons pas qui. Est-ce que Fukushima cause des cancers dans le Bassin Pacifique ? Absolument. Aussi quand j’entends des officiels de santé publique dire bon ce poisson n’a que 10 Becquerels, par conséquent on peut le consommer, c’est vraiment pas ce qu’ils devraient dire. Ce poisson a 10 Becquerels et si vous avez un cancer, nous ne pourrons pas prouver que ça vient de Fukushima. C’est la vraie façon dont le communiqué devrait être fait. Alors, seriez-vous inquiet ? Personnellement, j’ai pris la décision de ne pas manger de poisson du Pacifique jusqu’à ce que les régulateurs mesurent le poisson et me disent ce qu’il y a dedans. C’est une décision personnelle mais il y a des gens qui mangent ce poisson. Il y a une question nommée bioaccumulation à laquelle la dilution n’est pas reliée. A mesure que cette radiation se propage dans l’environnement, elle est capturée par les algues. Nous en avons vu des concentrations dans les algues. Puis les bestioles qui mangent les algues en concentrent plus. Tout à fait comme le mercure et le saumon – vous savez comment il chemine dans la chaine alimentaire. Et avec le temps nous verrons l’augmentation de la concentration des radiations au sommet de la chaine alimentaire – le saumon, le requin, le thon, etc. Aussi la question la dilution est la solution à la pollution présume que c’est dans l’eau et qu’il n’y a pas bioaccumulation, ce qui rend le problème pire. Bon, tout va bien merci. Comme nous disons sur le petit bouton ici, les radiations ne connaissent pas de frontières (32:33 Demande de retour sur une diapo). Ce qui arrive ici, c’est que la concentration des radiations à Daiichi était importante, mais quand elle atteint le Pacifique au fil du temps, elle se dilue. Mais le même nombre d’atomes est en jeu. Ce que vous voyez dans le Pacifique maintenant, le centre Pacifique, est relativement peu contaminé par rapport aux iles Aléoutiennes jusqu’à la côte de Vancouver et de Californie. Et ça continuera de progresser vers le Sud jusqu’à l’équateur environ et recommence sa rotation. Mais la source ne diminue pas. Ken Beussel (?33:18) et moi ne sommes pas d’accord, mais une chose sur laquelle je suis tout à fait d’accord avec lui est que les concentrations dans le Pacifique montrent clairement que la centrale continue de saigner dans le Pacifique. Si ça avait été un cas unique – si c’était arrivé le premier mois, puis résolu, nous ne connaitrions pas ce problème aujourd’hui. Aussi le fait que Fukushima continue de saigner dans le Pacifique est, je pense, une des questions-clé à l’institut océanographique de Woods Hole – qui fut le premier à la poser – je leur tire mon chapeau.

1- TMI : Three Miles Island : centrale nucléaire

2- NRC ou CRN : commission de régulation nucléaire

3- P : Public

EON, California

Videos & Audio

Tro Breizh algues vertes 2016 : revue de presse

Plages bretonnes : Attention, les algues vertes sont toujours là

Les algues vertes, ce n’est pas de l’histoire ancienne… Bien au contraire ! C’est le message que veulent faire passer les associations écologistes de la Coordination verte et bleue. Elles étaient sur la plage du Ris, à Douarnenez, ce mercredi.
Les cinq associations de la Coordination verte et bleue, qui luttent contre la prolifération des algues vertes, font en ce moment leur “Tro Breizh Marées Vertes 2016”,  un tour des plages concernées qu’elles effectuent cet été pour sensibiliser touristes et riverains au problème. Car même si vous n’en avez peut-être pas vu beaucoup cette année, les algues vertes, liées au taux de nitrates dans l’eau, sont toujours bien présentes.

En baie de Douarnenez, par exemple, selon où l’on se trouve, les plages sont encore envahies cette année : “On a Trezmalaouen qui depuis début juin est presque tout le temps couverte d’algues vertes, et si vous continuez, vous allez trouver Sainte-Anne côté Tréfeuntec, Ty Anquer, Lestrevet, qui sont couvertes sur plusieurs hectares”, soupire Jean Hascoët, le président de Baie de Douarnenez environnement.
Une stagnation, mais pas forcément de mieux
Selon lui, on ne peut pas parler d’amélioration. L’été dernier, “6000 tonnes d’algues ont été ramassées sur les plages bretonnes, c’est dans la moyenne depuis une trentaine d’années”. L’autre moyen de constater un mieux, c’est de regarder le taux de nitrates dans l’eau. Des efforts ont été faits, mais ce n’est pas suffisant, pour Gildas, lui aussi membre de l’association.
On est passé de 45 miligrammes à 35. Mais les scientifiques disent qu’il faudrait passer en dessous de 10. On est loin du retour à la normale.
Aujourd’hui, personne ne nie le fait que les algues vertes sont liées à la pollution aux nitrates, mais les militants déplorent qu’elles soient presque rentrées dans les moeurs. Selon eux, même les entreprises chargées du ramassage ne se protègent pas correctement. Ils signalent aussi que certains panneaux obligatoires à l’entrée des plages,pour prévenir des dangers des algues vertes, ont disparu.
Sur certaines plages, on voit des enfants jouer, des parents se baigner, des chiens errer dans les algues. Cela nous inquiète beaucoup.
Magali Fichter France Bleu

Jean Hascoët, président de Baie de Douarnenez Environnement via France Bleue

Algues vertes. Le Cap-Coz en exemple

le Cap Coz 09-10-2016

Cette semaine, les associations de la Coordination verte et bleue invitent le grand public à une « Pause Radio » sur quatre plages du littoral breton. Mardi après-midi, l’auditorium forain s’est installé au Cap-Coz, à l’occasion de la 1r e escale de son « Tro-Breizh Marées vertes 2016 ». Ce mardi, on le retrouve plage du Ris, dans la Baie de Douarnenez. La manifestation adopte pour fil rouge l’écoute du reportage radiophonique d’Ines Leraud, baptisé « Algues vertes, le déni » et diffusé dans le Journal Breton de France Culture. Estivants et Fouesnantais font halte et viennent à la rencontre des militants qui leur expliquent leur démarche. « Les associations du collectif entendent participer activement au Plan Algues Vertes. Nous militons pour le changement des pratiques agricoles, seule condition pour sortir des marées vertes et des pollutions associées, de la source à la mer ».

Contre les algues vertes et les algues bleues Sur le sable du Cap-Coz, l’Association pour la Sauvegarde du Pays fouesnantais (ASPF), Baie de DouarneneZ Environnement (BDZE), Halte aux marées vertes, Sauvegarde du Trégor, Sous le Vent les Pieds sur Terre-Trébrivan et le Comité de soutien à la famille Morfoisse souhaitaient ainsi faire entendre leur voix et leur combat contre la prolifération des algues vertes sur les plages et des algues bleues dans les plans d’eau douce en Bretagne. « On n’a pas atteint les objectifs » Vincent Esnault (ASPF) peste contre l’arrêt du Plan Algues Vertes. « L’État réclame une année de transition en 2016 pour l’ensemble des plans, avant de repartir pour une nouvelle action 2017-2021. Le discours officiel, c’est : tout va bien. Mais ce n’est pas la réalité. Certes, le taux de nitrate a baissé, mais pas suffisamment. On n’a pas atteint les objectifs fixés par le plan ». Des propos confirmés par Jean Hascoët, président de BDZE. « Cette semaine, c’est chaud bouillant. Certains secteurs sont particulièrement touchés, comme Sainte-Anne-La-Palud ». Lorsque l’on constate le peu d’algues vertes sur la plage du Cap-Coz, Vincent Esnault affirme : « Dans la Baie de La Forêt, c’est à partir du mois de septembre ». Erwan Chotard est secrétaire de l’association costarmoricaine Sous le Vent les Pieds sur Terre-Trébrivan, dont la raison d’être est la lutte contre une exploitation porcine que les militants surnomment la « ferme des 1.000 truies ». « Nous nous battons contre l’excès de phosphore produit par l’exploitation et les algues bleues dans nos cours d’eau. Les terres sont lessivées, plus de pêche. Une situation qui a pris forme avec le remembrement ». Les prochaines escales Les prochaines escales du « Tro-Breizh Marées vertes 2016 », à partir de 14 h 30 : aujourd’hui, plage du Ris, dans la Baie de Douarnenez ; demain, plage de Plestin-Les-Grèves, dans la Baie de Lannion ; vendredi, plage de Val-André, dans la Baie de Saint-Brieuc. André Ollivro et Yves-Marie Le Lay, auteurs du livre « Les marées vertes tuent aussi », seront présents à l’occasion des deux derniers rendez-vous.

Algues vertes. Opération sensibilisation au Ris

le ris

Hier, sur la plage du Ris, le collectif associatif Coordination Verte et Bleue a sensibilisé les passants à un problème qui dure dans la baie de Douarnenez : l’accumulation des algues vertes. Le débat dure depuis les années 1970, lorsque la prolifération d’algues vertes a commencé sur les côtes bretonnes : comment lutter contre les marées vertes, ces amas d’algues vertes visibles sur les plages et provenant d’un excès de nitrates ? Hier, sur la plage du Ris, six associations regroupées sous l’appellation Coordination Verte et Bleue ont sensibilisé les passants à cette problématique.

Pour la première fois, le collectif a organisé un Tro Breizh Marée Vertes, tour des plages de Bretagne qui a donc fait escale au Ris, hier. Pause radio L’occasion pour la vingtaine de participants de réécouter, sur des transats disposés sur le sable, un reportage radio baptisé « Algues vertes, le déni », diffusé sur France Culture en juin.
Sylvie Gourdon et Alain Uguen au Ris le 10-08-2016

« J’habite à Sainte-Anne la Palud depuis huit ans et la plage a toujours été verte. Nous avons beaucoup de problèmes là-bas », se plaint Eva. La plage de Plonévez-Porzay tout comme celles du Ris et de Trezmalaouen, à Kerlaz, sont particulièrement touchées par les algues vertes. « Au Trezmalaouen, j’ai vu des gens patauger dans les algues ! Nous avons écrit au maire de Kerlaz pour lui demander de fermer la plage », assure Jean Hascoët, président de l’association Baie de Douarnenez Environnement. Autre revendication de la Coordination Verte et Bleue : le retour du panneau obligatoire concernant la dangerosité des algues vertes sur la plage du Ris. Car les amas d’algues vertes en décomposition émettent des gaz toxiques, notamment de l’hydrogène sulfuré. Un gaz qui peut être dangereux pour la santé. Changement agricole « Avec ce Tro Breizh Marées Vertes, notre objectif est d’alerter les citoyens et les décideurs sur ce problème qui, selon, nous, n’est pas suffisamment bien traité », poursuit Jean Hascoet. On y arrivera que si un changement des pratiques agricole s’opère. Même si certains agriculteurs prennent conscience du problème et changent, la plupart sont davantage dans l’intensification agricole que dans le changement ». L’excès de nitrates provoquant l’apparition des algues vertes provient essentiellement des activités agricoles et notamment de l’épandage d’engrais azoté. Azote qui se répand ensuite dans l’eau. Mais ce n’est pas la seule cause. Les problèmes d’assainissement collectif et de station d’épuration ainsi que la géomorphologie de la baie facilitent la présence de ces algues. Le danger de l’intensification « Il faut arrêter de nous taper dessus, le problème des algues vertes ne vient pas que de nous », s’agace Bernard, éleveur dans la baie. « Je reconnais que les nitrates sont un problème et comme moi, beaucoup de petits agriculteurs passent au système de pâturage pour utiliser moins d’intrants. Ce sont les gros exploitants, lancés dans la course à l’intensification, qui polluent ! » Pour lutter contre les marées vertes, un plan a été adopté en 2010 dans les huit baies françaises catégorisées « algues vertes ». Parmi elles, celle de Douarnenez, où la concentration de nitrates était en moyenne de 29 mg par litre en 2014-2015, selon l’établissement public de gestion et d’aménagement de la baie de Douarnenez (Epab). Une baisse de 24 % comparée à 2009-2010, mais qui reste en deçà des objectifs fixés par le plan algues vertes, préconisant une baisse d’au moins 30 % des flux de nitrates à l’horizon 2.015.

© Le Télégramme – Plus d’information sur

La Croix : Assiste-t-on à un recul des algues vertes en Bretagne ?

La pollution aux algues vertes, moins visible qu’à d’autres périodes, est toujours présente sur les plages bretonnes et sur d’autres sites, en Poitou-Charentes et en Normandie.
Ces marées vertes générées par l’agriculture intensive dépendent aussi des conditions météorologiques. Pour éradiquer le phénomène, il faudrait modifier en profondeur le modèle de production agricole.

« Les niveaux restent élevés, et la pollution s’étend »
EXPLICATION de Patrick Durand, directeur de recherche à l’Inra

« La qualité des eaux s’améliore grâce à la baisse des concentrations en nitrates, à l’origine des algues vertes en Bretagne. Depuis une quinzaine d’années, on constate dans toute la région une stabilisation puis un recul net, de l’ordre de 20 à 30 %, de ces nitrates liés à l’agriculture. Le Plan de lutte contre les algues vertes, lancé en 2010, a permis de généraliser des actions d’amélioration des pratiques agricoles dans certaines zones, et de créer une prise de conscience des agriculteurs dans d’autres. Il fera l’objet d’un bilan dans quelques mois.
On ne peut cependant pas dire qu’il y a un recul du phénomène. Les marées vertes concernent principalement la partie ouest des Côtes-d’Armor, la baie de Douarnenez, la baie de Fouesnant et la côte nord du Finistère. Les tonnages d’ulves collectées (1) ont été de 40 000 tonnes en 2015 contre 42 000 en 2006. Certes, les records régulièrement atteints au début des années 2000 n’ont pas été battus. Mais les niveaux observés à l’heure actuelle sont relativement élevés, notamment dans les baies les plus polluées. Et il y a même une extension géographique à certains sites, en Poitou-Charentes et en Normandie.

Il y a donc un paradoxe : malgré la diminution des concentrations en nitrate, les marées vertes ne refluent pas. Pourquoi ? Parce que le phénomène est multifactoriel. Les paramètres météorologiques jouent un rôle essentiel et entraînent de grosses variations d’une année sur l’autre. Et puis nous n’avons pas encore atteint un niveau en nitrates suffisamment bas pour limiter la prolifération des algues vertes. Aujourd’hui, selon les baies, les concentrations varient entre 25 et 60 mg/litre. D’après les spécialistes du CEVA et de l’Ifremer, il faudrait descendre à moins de 20 mg/litre, voire moins 10 mg/l dans certains endroits, avant de constater un recul significatif.
Pour y arriver, l’amélioration des pratiques agricoles engagée depuis plus de 15 ans doit se poursuivre, mais elle ne suffira pas. Il faudra diminuer encore la pression de l’activité agricole sur l’environnement. Des exploitations devront être reconverties en espaces naturels et de nouveaux modèles agricoles économes en azote, comme le bio ou les productions labellisées, devront être généralisés.
Or ces modèles ne sont pas compatibles avec l’organisation actuelle de l’agriculture bretonne, basée sur une production de masse à bas coût, peu rémunératrice pour les exploitants. L’introduction de productions de qualité ne permettrait plus de fournir des denrées à prix très bas. La société est-elle prête à accepter ces changements ? La question du choix entre le maintien du système actuel et l’amélioration de la qualité de l’environnement pour se débarrasser des algues vertes n’a pas vraiment été posée. »
Recueilli par Raphaël Baldos

(1) Chiffres de la Mission interdépartementale et régionale de l’eau (MIRE).
(2)

France3 Bretagne journal du 10 aout 19/20 à partir de 3 min 45

Pétition : Thierry Morfoisse mort en transportant et déchargeant des algues vertes en décomposition

cyberaction N° 688: Nutréa-Triskalia planète positive aux pesticides ?