Semences, OGM et chaîne alimentaire : Le Parlement européen ne doit pas brader notre alimentation.

Les Instances Européennes travaillent-elles pour l’agro-industrie? Ces derniers jours les éléments à charge se multiplient. A première vue le rejet par le Parlement européen ce mardi 11 mars de la proposition de règlement de la Commission européenne sur la commercialisation des semences et plants peut sembler aller dans le bon sens. Mais n’oublions pas qu’entre temps c’est la réglementation actuelle qui s’applique, celle qui restreint de manière inacceptable les droits des paysans d’échanger leurs semences et d’accéder à la biodiversité cultivée. N’oublions pas non plus que ce règlement fait partie d’un « paquet » législatif qui comprend 4 autres propositions de règlement (Contrôles, Santé des Plantes, Santé Animale et Cadre Financier) : le Parlement européen doit aussi les rejeter.

Ces textes, particulièrement dangereux, généralisent les « auto-contrôles sous contrôles officiels ». Ce qui se prépare, c’est en fait la privatisation du système de contrôle public non seulement des semences, de la santé animale et végétale, mais aussi de toute la chaîne alimentaire. Sans contrôle public, l’agro-industrie devra se contrôler elle-même : c’est ce qui a permis à l’entreprise Spanghero de commercialiser des lasagnes contenant de la viande de cheval à la place de bœuf. Mais les méfaits de ce paquet législatif ne s’arrêteraient pas aux scandales alimentaires : les petits artisans et paysans qui ne pourront pas respecter les normes et le coût de ces auto-contrôles faits sur mesure pour l’agro-industrie, seront éliminés.

Au même moment, la Commission et le Conseil se concertent sur la meilleure manière pour l’Europe d’autoriser les OGM refusés par la majorité des citoyens et des États. Un rapport très favorable à une utilisation accrue des pesticides et des biotechnologies brevetées en agriculture vient d’ailleurs d’être validé par le Parlement.

Pour la Confédération paysanne, le Parlement européen qui sera élu en mai devra empêcher les cultures de plantes génétiquement modifiées, refuser l’ouverture du marché aux semences brevetées, et informer clairement le consommateur sur toutes les manipulations génétiques des plantes. Il est urgent que les instances européennes reconnaissent enfin le droit des paysans et des jardiniers d’échanger leurs semences, et ouvrent largement le marché des semences à toute la biodiversité disponible sans la contraindre par les normes imposées par l’industrie.

Régions de l’Ouest : aggravation du risque inondation en cas de nouvel aéroport

Monsieur le Président de la République,

Ces deux derniers mois, nos territoires de l’Ouest ont été gravement éprouvés par les inondations consécutives à la forte pluviométrie. Certains membres du Gouvernement se sont déplacés et ont pu constater par eux-mêmes les dégâts générés, les difficultés à faire face au quotidien, les risques aussi au regard de la vie des habitants. Ils ont partagé notre sentiment d’impuissance.

Un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes signifierait la disparition de centaines d’hectares de zones humides. Or, leur rôle en tant que zones tampons et régulateurs dans la prévention du risque inondation est largement reconnu. D’ailleurs, le rapport de la commission d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique du projet de nouvel aéroport (2007) précisait que sa construction augmenterait le risque d’inondations vers le canal de Nantes à Brest et celui de l’Isac. Le Pays de Vilaine serait donc directement impacté par le projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Malheureusement, ce « risque inondation » a été complètement écarté par les porteurs du projet. Les documents soumis à enquête publique précisent même qu’il n’y a aucun risque inondation.

Pourtant, l’eau aujourd’hui engrangée sur le plateau bocager où est prévue l’implantation de l’aéroport devra bien aller quelque part si le projet se réalise. Où ? Aucun document mis à notre disposition ne permet de répondre à cette question. Pouvons-nous envisager de faire courir des risques supplémentaires à des territoires déjà très exposés ?

En visite à Redon et Guipry-Messac, le 11 février dernier, le Ministre de l’Ecologie, Philippe Martin, déclarait : « Les évènements se répètent. Ils ne sont pas exceptionnels dans l’importance, mais dans la durée. Il faut faire le lien avec le dérèglement climatique. La transition écologique, énergétique est une nécessité absolue. La culture du risque doit devenir quotidienne. Il faut investir pour retarder ce genre d’évènement. »

La Conférence mondiale sur le Climat se tiendra à l’automne 2015 à Paris. Nous vous demandons, dans un souci de cohérence entre vos discours et vos actes, dans un souci de responsabilité envers les populations ligériennes et bretonnes déjà éprouvées, de solliciter de nouvelles expertises sérieuses, objectives et contradictoires, tenant compte des évènements récents et à prévoir, eu égard à ce risque mais aussi sur les autres pans du dossier qui posent problème.

« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal mais par ceux qui les regardent et laissent faire »
(A. Einstein).

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.
Elu-e-s signataires :
Anne-Marie Boudou, conseillère régionale Bretagne
Sophie Bringuy, vice-présidente Environnement Conseil régional Pays de la Loire
Yannick Jadot, député européen
Joël Labbé, sénateur (56)
René Leblanc, maire de Quelneuc (56)
Geneviève Lebouteux, conseillère rég. Pays de la Loire
Isabelle Loirat, conseillère municipale Nantes
René Louail, président groupe élus EELV Bretagne
Jean-Philippe Magnen, président groupe élus EELV Pays de la Loire
Janick Moriceau, conseillère régionale Bretagne
Christophe Dougé, conseiller rég. Pays de la Loire,président commission inondations du Comité de bassin Loire Bretagne
Jean-Paul Naud, maire Notre Dame des Landes (44)
Sylviane Rault, conseillère régionale Bretagne
Gaëlle Rougier, conseillère régionale Bretagne
Philippe Trotté, maire Vigneux de Bretagne (44)
Françoise Verchère, conseillère générale 44
Jean Pierre Maisonneuve, maire Campbon (44)
François Favry, maire La Grigonnais (44)
Lionel Lardeux, maire Héric (44)
Yannick Rabillé, maire Saint Lumine de Coutais (44)
Jocelyne Poulin, maire Saffré (44)
Jacques Dalibert, maire La Chapelle Launay (44)
Bruno Miot, adjoint Vigneux de Bretagne (44)

Contacts presse : René Leblanc : 06 83 42 78 66
Geneviève Lebouteux : 06 75 40 32 79

Accord UE-États-Unis : plan B des multinationales pour exploiter les gaz de schiste ?

Communiqué 6 mars 2014

À la veille de l’ouverture de la 4e session de négociations du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI) (Bruxelles, 10-14 mars) Attac France et ses partenaires européens (Les Amis de la Terre Europe, Corporate Europe Observatory, Transnational Institute, Powershift, the Blue Planet Project et le Sierra Club) publient un rapport démontrant comment ces nouveaux droits transatlantiques pourraient saper les interdictions et réglementations concernant la fracturation hydraulique. À cette occasion, les organisations signataires de ce communiqué expriment à nouveau leur refus que soit introduit un mécanisme ad hoc de règlement des différends Investisseur/État.

Une nouvelle session de négociations du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI) se tient à Bruxelles du 10 au 14 mars. En suspendant temporairement les négociations sur le volet « investissements » le 21 janvier dernier, le Commissaire européen K. De Gucht a admis que les multiples critiques exprimées envers une extension des droits des investisseurs étaient légitimes. À l’occasion de la publication d’un nouveau rapport démontrant comment ces nouveaux droits transatlantiques pourraient saper les interdictions et réglementations en matière de recours à la fracturation hydraulique, nos organisations expriment à nouveau leur refus que soit introduit un mécanisme ad hoc de règlement des différends Investisseur/État.

La récente publication par l’hebdomadaire allemand Die Zeit du chapitre « Investissement » des négociations entre les États-Unis et l’Union européenne l’atteste : un mécanisme de règlement des différents investisseur-État est bel et bien prévu par les négociateurs. Un tel mécanisme, qui figure déjà dans l’accord UE-Canada, permet aux entreprises de porter plainte contre un État ou une collectivité territoriale dès lors qu’une loi ou une réglementation semble entraver leurs investissements, y compris leurs prévisions de bénéfices futurs. Les entreprises qui investissent aux États-Unis ou dans l’Union européenne pourraient contester, directement devant des tribunaux internationaux privés, les réglementations environnementales, telles que celles portant sur la fracturation hydraulique ouvrant la voie à des dizaines de millions d’euros de compensation, à payer par les contribuables.

Comme le montre le rapport publié aujourd’hui par Attac et ses partenaires européens, de plus en plus d’entreprises du secteur de l’énergie utilisent ce type de mécanisme pour contester des politiques publiques. Ainsi, l’entreprise Lone Pine Resources, basée au Canada, mais dont la maison-mère est domiciliée aux États-Unis, conteste le moratoire du Québec sur la fracturation hydraulique en utilisant les dispositions de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Elle réclame 250 millions de dollars canadiens de dommages et intérêts au Canada, considérant que « l’annulation » de son « droit à l’extraction » a violé son « attente légitime d’un environnement économique et juridique stable ». En Europe, le géant suédois de l’énergie Vattenfall réclame plus de 3,7 milliards d’euros à l’Allemagne en compensation de la décision du pays de sortir du nucléaire.

Alors que les preuves de la nocivité environnementale et sanitaire de l’utilisation de la fracturation hydraulique s’accumulent, et que la résistance citoyenne aux projets d’exploitation des hydrocarbures de schiste s’étend et conduit à de nouveaux moratoires ou réglementations contraignantes, y compris au cœur des États-Unis, l’introduction d’un tel mécanisme placerait les droits des investisseurs au-dessus des exigences démocratiques. Ce mécanisme d’arbitrage investisseur-État, et plus largement l’extension des droits des multinationales de l’énergie, contribuerait à enfermer nos économies dans une dépendance aux énergies fossiles au moment où il faudrait justement la réduire par des politiques de sobriété énergétique et de développement des énergies renouvelables ancrées sur les territoires.

C’est sous la pression populaire et suite à un vote démocratique du Parlement que la fracturation hydraulique a été interdite en France par la loi de juillet 2011. Les risques majeurs que font peser les négociations commerciales et d’investissement entre l’UE et les États-Unis sur cette loi d’interdiction, et sur de nombreuses autres réglementations, nous conduisent à nous mobiliser contre le PTCI. Nous appelons aujourd’hui François Hollande, le gouvernement français et la Commission européenne à rejeter l’introduction de tout mécanisme ad hoc de règlement des différends Investisseur/État. Ceci afin que les gouvernements et les Parlements conservent leurs prérogatives souveraines quant à la définition des normes et lois protectrices de l’intérêt général.
Informations complémentaires

Attac France, Les Amis de la Terre Europe, Corporate Europe Observatory, Transnational Institute, Powershift, the Blue Planet Project et le Sierra Club, Non à la fracturation hydraulique ! Comment l’accord UE-États-Unis pourrait encourager son utilisation, rapport publié le 6 mars 2014.

A lire également : Déclaration « Traité transatlantique : Non aux privilèges pour les investisseurs ! » signée par des dizaines d’organisations de part et d’autre de l’Atlantique.

État des lieux : si la France et la Bulgarie sont les deux seuls pays à avoir interdit la fracturation hydraulique, des moratoires existent en Allemagne, Irlande, Danemark, République tchèque, et la réglementation a été renforcée en Autriche et en Lituanie, alors que des régions de l’État espagnol l’ont également interdite. La fracturation hydraulique a été interdite dans les États du Vermont, New Jersey, New York, et dans des municipalités au Colorado, Texas, Ohio, Pennsylvanie et Caroline du Nord.

7-9 mars 2014 : Rencontre à Saint Christol-lez-Alès (Gard) avec plus de 60 représentants de collectifs et associations luttant contre l’exploitation des huiles et gaz de schiste et de houille dans toute l’Europe et le Maghreb pour décider de campagnes communes dans la perspective des élections européennes.

NDDL : Communiqués suite à la manif du 22/02/14

Communiqué de l’ACIPA
L’ACIPA remercie toute la population des environs immédiats de Notre Dame des Landes et tous les comités de soutien venus de la France entière en car, pour leur présence massive à la manifestation du 22 février.

L’ACIPA condamne la violence organisée, tolérée par des forces de police prenant elles-mêmes en otage des familles entières sous des pluies de grenades lacrymogènes, ce qui s’est traduit d’une part par la détérioration de biens publics et privés qui ont jeté le discrédit sur l’énorme succès de notre mobilisation et d’autre part – et surtout – par de nombreux blessés parmi les manifestants venus participer à un rassemblement inter-générationnel, familial, joyeux et pacifique comme annoncé.

Aujourd’hui, nous pensons aux très nombreux blessés (dont des enfants !) et aux 2 personnes ayant perdu un œil suite aux tirs de flashballs. Qu’ils soient assurés de tout notre soutien ! Nous ne pouvons donner de chiffres sur le nombre de blessés mais les témoignages continuent d’affluer posant de vraies questions sur la gestion de cette manifestation par les services de l’Etat. C’est un scandale d’Etat qui s’accentue avec l’esprit de délation qui se met en place !

A Monsieur Auxiette, qui ose dire que l’accord politique signé après la grève de la faim de plusieurs de nos camarades en mai 2012, est caduc, nous disons que c’est un mensonge éhonté ! Cet accord a été réalisé à la demande de François Hollande lui-même, conclu et signé avec les opposants par les représentants des 3 collectivités que sont le Conseil Régional (Jacques Auxiette), le Conseil Général (Philippe Grosvalet) et Nantes Métropole (Jean Marc Ayrault). Cet accord stipulait qu’il n’y aurait pas d’expulsion possible pour les paysans en activité sur la zone et les habitants ayant un titre de bail au moment de la DUP de 2008, tant que certains recours ne seraient pas épurés. Il reste toujours un pourvoi en cassation concernant l’ordonnance d’expropriations qui ne peut être examiné tant que les recours liés à l’arrêté de cessibilité ne seront pas jugés au Tribunal Administratif et au Conseil d’Etat.

Concernant le volet juridique, nous attendons sereinement le jugement des recours déposés contre les arrêtés préfectoraux de décembre 2013 au titre de la Loi sur l’Eau et des espèces protégées. La méthode de compensation, invalidée dans sa globalité par le comité d’experts scientifiques sollicité, ne devrait pas être entérinée sauf à constituer un nouveau passage en force de l’Etat. L’Europe n’a pas dit son dernier mot non plus : les pétitions des opposants sont toujours ouvertes à ce jour.

Nous réaffirmons notre opposition totale au projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes et nous continuerons sans relâche notre travail d’information à la population, notamment lors des réunions d’information organisées par les comités de soutien. Nous soutiendrons également les travaux du groupe de travail technique sur les Plans d’Exposition au Bruit prévisionnels et l’aménagement de Nantes Atlantique.

Enfin, nous appelons à une extrême vigilance sur la ZAD. Nous y serons présents pour défendre et protéger les paysans, les habitants et les terres agricoles menacés d’expulsion ou de destruction, dès qu’il le faudra !

Contacts ACIPA :
Dominique Fresneau (co-président) : 06 71 00 73 69
Julien Durand (porte parole) : 06 33 51 01 25

Communiqué commun des diverses composantes de la lutte – jeudi 27 février 2014

Samedi 22 février, la manifestation contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes a été le rassemblement le plus massif depuis les 40 ans que dure cette lutte. Nous étions 50 000 ! La présence paysanne était sans précédent avec ses 520 tracteurs. Les comités de soutien sont venus nombreux dans plus de 65 cars.

Des centaines d’initiatives, chars, masques, banderoles et panneaux montrent l’implication de milliers de personnes dans cet évènement.

Une telle démonstration de force n’est évidemment pas pour plaire au gouvernement qui sort ses armes : focalisation sur la question des affrontements occultant les autres initiatives, accusations contre les associations et organisations organisatrices, menaces de nouvelles expulsions, flashballs, lacrymos, grenades assourdissantes faisant de nombreux blessés.

Si le mouvement est traversé d’opinions diverses sur les moyens de lutter, si les affrontements ont suscité parmi nous de vigoureux débats en assemblée, nous restons unis sur le terrain et tenons à réaffirmer notre détermination commune à défendre la zone ensemble face à d’éventuels travaux ou expulsions.

Communiqué de presse Attac 44 – Attac France
Notre-Dame des Landes : ni travaux, ni expulsions ! Nous serons là !

Attac 44 et Attac France saluent l’extraordinaire mobilisation paysanne et citoyenne du samedi 22 février à Nantes, avec la présence de plus de 500 tracteurs et de dizaines de milliers de manifestants. Il s’agit de la plus importante manifestation jamais rassemblée contre le projet d’aéroport depuis le début de la lutte.

Attac, en tant qu’association d’éducation populaire tournée vers l’action, se reconnaît pleinement dans la stratégie menée sans faiblesse depuis plus de 10 ans par les paysans, l’Adeca, l’Acipa et la Coordination. La construction du rapport de force contre les bétonneurs y résulte de la mobilisation des citoyens, qui s’appuie sur trois piliers : l’action d’information et d’analyse, renforcée par la construction d’une expertise citoyenne exemplaire ; l’action judiciaire ; l’action politique. Sur le terrain toutes les composantes de la lutte coopèrent dans une résistance acharnée contre les expulsions et les destructions. Fidèle à son engagement altermondialiste, Attac soutient partout la lutte des paysans et des citoyens en défense des terres nourricières, et particulièrement à Notre-Dame-des-Landes.

Ce projet prétend s’imposer dans une extrême violence aux paysans et aux habitants, en dégradant de façon irréversible le cadre de vie et l’environnement. Pour discréditer un mouvement de plus en plus puissant et reconnu, les porteurs du projet et le préfet ont choisi de mettre en scène de nouvelles violences, par le biais de provocations comme l’interdiction du parcours en ville, et par l’orchestration soigneuse de « dérapages » dans la manifestation, occasionnant des blessures graves. Non seulement nous condamnons ces violences, mais nous constatons que bien des questions sur le déroulement de cette manifestation devront recevoir des réponses et nous les exigerons.

Dans son combat pour d’autres mondes, pour la transition écologique et sociale, Attac soutient les auteurs d’actions de désobéissance civile assumées et largement reconnues comme légitimes même si elles peuvent être illégales. Le président de la Région Pays de Loire, J. Auxiette, a demandé hier au président de la République d’ordonner l’expulsion de la ZAD au nom de soi-disant “habitants qui subissent les violences, les vols, le racket orchestrés par les “zadistes” ». Cette nouvelle provocation ne nous intimide pas. En cas de nouvelle tentative de vidage de la zone, nous poursuivrons avec acharnement la résistance sur le terrain, ensemble, dans le respect de nos valeurs. Nous ne serons pas les initiateurs de la violence, bien que prêts à l’affronter.

Ni travaux, ni expulsions. Nous serons là.

Communiqué de presse du 25 février 2014 de l’association de défense de l’environnement de Trébrivan-22 : ”Sous le vent, les pieds sur terre”

Nous y étions et nous avons vu…
Samedi matin 22 février à Carhaix, sous le regard complice de Glenmor, plus d’une centaine de personnes du Centre Ouest Bretagne embarquait dans les deux cars affrétés par l’association ”Sous le vent, les pieds sur terre” pour aller soutenir pacifiquement les opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

car de Carhaix

Arrivés à Nantes nous étions des milliers à venir de toute la France pour dire : ”Non au saccage du bocage”, ”Non au bétonnage des zones humides”, ”Non à ce projet d’un autre siècle, coûteux et parfaitement inutile”. En famille, entre amis, les citoyens de tous âges défilaient joyeusement aux sons des fanfares et cornemuses ; Georges Cadoudal, notre célèbre résistant des Monts d’Arrée était du voyage et ”Los Trognos Coulos” de Rostrenen aussi. On photographiait les banderoles et slogans plein d’humour, les masques géants représentant les animaux menacés par le bétonnage de la ZAD ; on saluait chaleureusement les paysans de la Confédération Paysanne et leurs 520 tracteurs venus défendre les terres agricoles dont la noble vocation est de nourrir tout le monde… y compris les nantais.

Mais par contraste, quel étonnement de découvrir un déploiement de forces de l’ordre inhabituel : des centaines de CRS et de gendarmes mobiles avec leurs véhicules par dizaines, des engins anti-émeute équipés de lances à eau quadrillant la ville et surtout, en permanence, un hélicoptère en position stationnaire au-dessus du cortège. Ce dispositif disproportionné créait une atmosphère d’ ”état de siège” assez angoissante. Cependant, les manifestants avançaient tranquillement jusqu’à l’esplanade de fin de parcours pour écouter les prises de paroles des organisateurs. C’est alors, vers 15.00 heures, que les premiers affrontements ont commencé entre les forces de l’ordre et quelques ”casseurs” venus en découdre en marge de la manifestation. Les grenades assourdissantes retentirent pour donner le signal à toutes les télévisions, à l’affût d’images sensationnelles, qui se sont précipitées pour venir les capter. Diffusées en boucle, ces images ont participé à la grande désinformation pour corroborer les communiqués ministériels : tout semblait remarquablement orchestré pour déconsidérer ce magnifique mouvement de résistance populaire.

Les ”gardiens de la paix” qui avaient largement les moyens de stopper les quelques ”casseurs” qui s’acharnaient sur le mobilier urbain ont tout simplement laisser faire ! Ce que nous avons vu et ce que nous avons entendu des discours officiels nous indignent. Pourquoi les policiers ont-ils chargés une foule pacifique et crevé l’œil d’un innocent charpentier par un tir de flash-ball ? En tous cas, ce que nous retiendrons c’est, qu’à ce jour, 56 % des français sont opposés à ce projet imbécile (Sondage IFOP du 12-14 février 2014).

RESPECT SEA SHEPHERD !

Premières images de l’assaut lancé contre Sea Shepherd hier, en pleine nuit par les baleiniers japonais: le Bob Barker est encerclé et attaqué par les bateaux harponneurs pendant 6 heures durant.

Les gouvernements qui ont signé le traité de l’Antarctique et ratifié ce sanctuaire baleinier laissent Sea Shepherd livrée à elle même face à une flotte de navires hors la loi, extrêmement performants, qui tuent illégalement des baleines dans une zone protégée et celà, à la face du monde. Comment pourrons nous sauver les océans si nous ne pouvons même pas arrêter ça ??

MERCI A TOUS CEUX QUI NOUS SOUTIENNENT, CITOYENS QUI NOUS PERMETTEZ DE MENER CETTE MISSION à laquelle les gouvernements ont renoncé. NOUS N’ABANDONNERONS JAMAIS.

 

NDDL : témoignage d’un manifestant qui était à Nantes le 22 février

“La manifestation de samedi a été à dessein manipulée pour produire des débordements qui étaient assurément voulus en plus haut lieu pour discréditer le mouvement ! Comme un scénario écrit à l’avance, le circuit initial est modifié l’avant-veille de la manifestation laissant très peu de temps aux organisateurs pour garantir de bonnes conditions d’encadrement et de supervision. C’est la première fois que le cœur de Nantes est interdit à une manifestation et le cortège composé d’une part importante de manifestants ne connaissant pas la ville se trouvera écartelé, avec un service d’ordre dans l’impossibilité d’être efficace. Le déploiement de forces de l’ordre qui s’installent pour protéger le cœur de ville inaccessible est énorme, il offre l’image d’une ville assiégée et c’est exactement cette seule image de la manifestation que relaieront tous les médias le soir même !
Ils avaient intérêt à ce que le mouvement passe pour un mouvement incontrôlé, à pouvoir parler de guérilla urbaine alors qu’il s’agit d’un groupe de 500 individus, ou à faire croire à la dévastation de la ville. Qui sont-ils vraiment ces 500 (connus dit le Ministre de l’Intérieur) qui avancent casqués et masqués recherchant l’affrontement? Qui a eu intérêt à les laisser agir hier ?
500 sur un cortège qui comptait plus de 40 000 personnes.
Contrairement aux images et commentaires principalement diffusés pour les quelques 66 millions de citoyens de France qui n’étaient pas à cette manifestation, la ville n’est pas dévastée. Il y a eu des destructions inadmissibles, mais finalement limitées (rien à voir avec les manifs des bonnets rouges qui ont détruit les portiques écotaxes ou les radars par exemple) : une aubette, une foreuse, des tags, des retraits de pavés (prêts à l’emploi), des jets de peinture sur la façade du commissariat ou de la mairie… et puis les vitres de l’agence Vinci qui ont été descendues… CETTE AGENCE QUI N’ETAIT PAS SUR LE TRAJET INITIAL DE LA MANIF dans la grande sagesse des organisateurs, et qui s’est retrouvée sans protection particulière sur le seul parcours laissé possible, comme offerte, une invitation provocante.”