Justice pesticides : Des riverains dénoncent des pulvérisations de pesticides jugées illégales et gagnent leur procès ! Une première !

Alors que des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour dénoncer l’exposition des populations aux pesticides, des riverains ont décidé de déposer plainte pour dénoncer des pratiques d’épandages jugées illégales. La justice vient de leur donner raison.

Rappel des faits. En 2010, l’association Corrézienne ALLASSAC ONGF (Œuvrons pour la Nature et les Générations Futures), dénonçait des manquements graves à la législation sur les épandages aériens réalisés sur les châtaigneraies de ce département. En 2011, malgré un rappel à l’ordre fait aux responsables de ce groupement de producteurs de châtaignes, les riverains constataient, encore et toujours, des épandages sans respect des règles visant à assurer la sécurité des populations mais aussi celle des colonies d’abeilles.

En l’espèce, les riverains dénonçaient des irrégularités portant sur le non-respect des distances de sécurité vis-à-vis des habitations et jardins, l’absence d’information des riverains et des apiculteurs, comme l’absence de balisage des zones traitées et des épandages réalisés sur des communes sans aucune autorisation ou dérogation préfectorale…

Face à ce constat, et l’inertie des pouvoirs publics, 3 riverains, dont un apiculteur et un administrateur de Générations Futures, décident de déposer plainte et d’intenter une procédure pénale devant le tribunal correctionnel de Brive la Gaillarde. En déposant plainte et en se constituant partie civile, ces personnes espéraient faire reconnaitre leur qualité de «victime des pesticides» face à ces manquements. Générations Futures, en soutien à ce combat, décidait à son tour de se constituer partie civile à leurs côtés.

Une victoire ! Le tribunal correctionnel de Brive, après moult péripéties judiciaires, vient de condamner le donneur d’ordre à 5 000 € d’amende assorti de sursis, mais surtout déclare recevable la constitution de partie civile de l’ensemble des plaignants, reconnaissant ainsi leur préjudice lié à leur qualité de victime.

NB: La partie adverse avait 10j pour faire appel. L’avocat des mis en accusation nous a informé ce jour qu’ils ne comptaient pas faire appel du jugement.

Plus de détail sur le site de Générations Futures

Soutien au Pr Séralini “procès pour diffamation” du 25 septembre 2015 à Paris

POUR INFORMATION ET DIFFUSION AUTOUR DE VOUS

Venez nombreux au grand rassemblement devant le Tribunal de Grande Instance, 4 boulevard du Palais – Paris 75001, ce vendredi 25 sept. à 12h45 (Place du Châtelet ou Place Luis Lepine), pour accompagner et soutenir Gilles-Eric Séralini.
Pendant la durée du procès, nous nous réunirons sur la péniche Daphnée, à 5 min. à pied du TGI près de Notre Dame. Elle est réservée jusqu’à 20h ! Venez nombreux soutenir le Pr Séralini !

Miguel Garcia – membre du Conseil Scientifique du CRIIGEN

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HISTORIQUE :

Suite à l’article scientifique publié en septembre 2012 par l’équipe du Pr Séralini dans la revue Food and Chemical Toxicology concernant une étude de toxicité chronique à long terme du Roundup et d’un OGM tolérant le Roundup (maïs NK603) donné à des rats, celui-ci a suscité de nombreuses réactions, parfois très violentes. Le Pr Séralini soutenu par le CRIIGEN a donc décidé de porter plainte pour diffamation contre le site internet « La Lettre du Cotentin», édité par Daniel Dubost le 25 octobre 2012 et le journaliste Jean-Claude Jaillette du journal Marianne paru le 29 septembre au 5 octobre 2012.
Le premier qui a été Maître de Conférences à l’Université d’Angers et de Caen, maintenant à la retraite, a traité le Professeur Gilles-Eric SERALINI de “fou dangereux, ce gredin de la science”, “ce bouffon scientifique”, “le Guignol de l’Université de Caen, mon Université, “J’exigerais qu’il soit rayé des cadres et interdit d’exercer dans la fonction publique. Une procédure d’internement pourrait s’en suivre. (…).” et le second l’accuse de « fraude scientifique ».
D. Dubost et J-C Jaillette ont démontré dans leurs écrits une animosité patente à l’égard des travaux du Professeur Séralini et de son équipe de chercheurs. Le premier, prenant en référence dans ces propos le blog “les imposteurs” et le HCB, et le second, qui n’en est pas à son premier procès pour diffamation est l’auteur du livre « Sauvez les OGM », paru en mai 2009 aux Editions Hachette Littérature, dont la quatrième page de couverture ne laisse planer aucun doute possible sur ses positions favorables aux OGM puisqu’il y écrit : « Passer à côté de ce que laissent espérer les OGM serait suicidaire, à défaut d’être criminel. » !!
Affaire Séralini/Marianne :
La date de plaidoiries a été fixée au 25 septembre 2015 à 13 heures 30
Affaire Séralini/Dubost est reportée en oct. 2016
Lieu : Tribunal de Grande Instance de PARIS – 17ème chambre correctionnelle
4 Boulevard du Palais – 75001 Paris

Pétition : Science et conscience
Devant l’incroyable levée de boucliers suscitée par la publication de Gilles-Eric Séralini et de son équipe dans le journal Food and Chemical Toxicology, nous, membres de la communauté scientifique, tenons à affirmer les points suivants.
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/science-conscience-535.html

une autre pétition de soutien à GE Séralini à l’initiative de 130 ONG est disponible
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/lettre-ouverte-ministres-ogm-sante-publique-516.html

Profil wikipedia : demande d’aide de Christian Vélot

Bonjour à toutes et tous,

Je viens d’être alerté par un internaute concernant ma page wikipedia qui est susceptible d’être supprimée suite à des actions incessantes des mecs des imposteurs et autres pro-OGM qui continuent inlassablement leur travail de dénigrement.

Depuis environ deux mois, ils sont revenus à la charge pour modifier systématiquement mon profil en multipliant les références diffamatoires du blog des imposteurs et d’alerte environnement du fameux Gill-Rivière Wekstein, et en supprimant des modifications qui avaient été apportées par un internaute pour réactualiser mon profil, précisant notamment que je suis titulaire du diplôme d’HDR (Habilitation à diriger des recherches), que je suis Vice-Président du Criigen, que je ne suis plus vice-président d’Ensser, etc…

Ces modifications incessantes ont provoqué ce qui est appelé un conflit d’édition rendant impossible toute modification pendant un certain temps (celle restant en place étant la version de nos détracteurs…), puis un “médiateur” a proposé un profil prenant en compte une partie des modifications des deux camps (mais toujours à mon désavantage). De nouvelles corrections ont alors eu lieu, aussitôt modifiées à nouveau par nos adversaires.

Du coup, l’admissibilité de la page sur Wikipedia est actuellement débattue, et une décision sera prise le 12 août (ou le 19 au plus tard selon si un consensus est trouvé ou non) de supprimer ou conserver mon profil.

Si vous en avez la possibilité et le temps, vous pouvez aller sur le lien : (vous pourrez y lire les échanges actuels en faveur et contre la suppression), vous connecter sur Wikipedia (avec votre nom d’utilisateur et mot de passe) ou créer un compte si vous n’en avez pas déjà, et apporter votre contribution et argumentation en commençant votre intervention par “conserver”.

Vous trouverez ci-dessous le dernier profil avec lequel j’étais essentiellement d’accord.

Merci pour votre aide.

Très bonnes vacances si vous y êtes ou si vous partez, et bon courage pour les autres,

Christian

Christian Vélot

Christian Vélot, né en 1964 à Parennes, est un biologiste français, militant associatif et engagé politique.
Docteur en biologie, il est maître de conférences HDR (habilité à diriger des recherches)en génétique moléculaire à l’Université Paris-Sud 11 et responsable d’une équipe de recherche au Centre scientifique d’Orsay. Il est également vice-président et membre du conseil scientifique du CRIIGEN, administrateur aux côtés de Jacques Testart de Fondation Sciences Citoyennes et, depuis juillet 2012, conseiller régional d’Île-de-France
Biographie
Considéré comme un lanceur d’alerte dans le milieu écologiste et les médias généralistes
Il est particulièrement impliqué dans le débat autour des OGM et anime des conférences de vulgarisation
Il a rencontré des difficultés avec sa hiérarchie qui lui reprochait d’impliquer son institution dans ses prises de position publiques sur les OGM, mais suite à une importante mobilisation et à 50 000 signatures de soutien, une délégation a été reçue par la présidente de l’Université le 9 juillet 2008 et a reçu un accueil favorable. Son équipe est actuellement rattachée au pôle RQED de la Maison de la Recherche en Sciences Humaines de l’université de Caen
Il a été appelé comme témoin de la défense lors de plusieurs procès de faucheurs volontaires dont José Bové. Il a aussi participé au débat sur les OGM en mars 2006 lors du projet de loi présenté au Sénat en France.

le peuple pris dans la nov langue.. par Jean Hascoet

Pour la Baie de Douarnenez, le discours des élus locaux (villages et comcom), tous proches de la “profession agricole”, est depuis longtemps celui d’une amélioration…

J’ai des coupures de journaux vieilles de 30 ans dont le titre m’induit parfois en erreur. Je me fais la réflexion que cela ressemble aux bulletins syndicaux : on retrouve mot à mot les mêmes titres à 30 années de distance. N’oublions pas que la FNSEA est un syndicat de défense de la profession avec les tares classiques du syndicalisme à la française (le pays du monde qui a le plus bas taux de syndicalisation) : on répète toujours les mêmes slogans !

Ici, le slogan est simple : ” nous faisons de efforts et il y a des améliorations” .

Je vais faire un pot pourri de titres de presse depuis 30 ans et cela aura un effet comique.

Evidemment, les pouvoirs successifs surfent sur cette autosatisfaction de commande. Quel préfet, quel gouvernement aura le courage de dire la vérité ?

Voici un lien qui permet de voir depuis 6 ans l’évolutions des taux en baie de Douarnenez. Bien sur qu’avec les flux, cela serait catastrophique, mais déjà avec les taux, ils n’arrivent pas à cacher la vérité…aux personnes qui ont le temps de consulter le site (peu de gens !).

http://www.sagebaiededouarnenez.org/site/ressources-et-documents/qualite-de-leau/chimie/annee-hydrologique-2014-2015/

Raconter une fable que le grand public peut entendre, c’est le job de tous les pouvoirs en 2015.

Ici, dans le bassin versant, la bio devait passer de 300 ha à 1000 ha et le Drian nous a écrit en 2012 une lettre perso qui promettait

que l’objectif serai atteint. Nous passerions donc de 1,9 % de bio entre 2012 et 2015 !

Aujourd’hui la bio est passé à 1,3 % !!!

Maintenant lisez la fiche que le GAB 29 distribuait hier à Fouesnant pour un grand colloque national sur la bio :

http://www.agrobio-bretagne.org/wp-content/uploads/observatoire/BV/fiches/fiche_bv_2013_BAIE_DE_DOUARNENEZ_BVUV.pdf

Oui vous avez bien lu : le nombre de fermes a été multiplié par 8 ! une lecture attentive et vous trouvez la vérité…

Construire sans cesse la fable en utilisant la nov lang des “acteurs qui co-construisent”…

Cordialement

Jean hascoet

Des plantes comestibles, pas du gazon

Proposition de pétition par François G que nous soumettons pour une élaboration collective (éventuellement avec “incroyables comestibles”)

Chaque ville dispose de plate-bandes ou parcs couverts de gazon. Remplaçons-les par des plantes comestibles !
De plus en plus de personnes s’investissent et prennent l’initiative de planter des espèces comestibles sur les espaces verts de nos villes.

Cette pétition pourrait permettre de démontrer cette volonté globale de voir remplacer ces espaces verts, parfois largement arrosés pour rien, nécessitant souvent beaucoup d’entretien pour un résultat tout relatif.

Créons une abondance d’aliments sains et beaux partout. Reprenons le contrôle des semences et de notre alimentation.

Plantons des arbres fruitiers et autres plantes comestibles à la place des gazons.

Ces espaces permettront de sensibiliser aux questions de biodiversité et de respect de la vie.

De grandes fêtes pourraient être organisées à l’occasion des cueillettes, ainsi que des cantines solidaires. Les écoles pourraient être alimentées par des jardins communaux biologiques.

Pourquoi il faut se mobiliser massivement le 23 Mai contre Monsanto ?

Parce que les règlements européens sur la culture et l’importation des OGM viennent d’être modifiés, laissant à chaque Etat la possibilité de choisir sa position sur les OGM ! Montrons donc à Monsanto et aux amis du TAFTA que nous n’en voulons pas en France, comme ailleurs dans le monde !! 

Lancées de façon autogérée par des citoyens soucieux de s’engager, ou par des militants associatifs locaux, ces marches sont des événements ouverts, sur un positionnement 100% citoyen, sans étiquette politique. Chacun peut dans sa ville proposer des rendez-vous en mettant un commentaire ici : nous rajouterons ces Rdv dans la liste.

Vous pouvez aussi les signaler sur le site de Combat Monsanto

Amiens : rendez vous de 13h à 20h
Autry le chatel 45500, Pique-nique à 12h + rassemblement ” OGM ni dans mon assiette ni dans les champs” aux “Hubits” dans le champ juste en face des serres de Monsanto, puis APM fabrication d’un épouventail…
Avignon : Rendez-vous fixé à 10h devant MONSANTO à St Andiol suivi à 13 heures d’un picnic à AVIGNON , place Pie
 Bayonne : rendez-vous à 10h, devant la mairie, 1, av. du Maréchal-Leclerc
BERGERAC, à partir de 10 heures, place Jules FERRY.
Besançon, soirée débat “Le monde selon Monsanto” ciné V. Hugo à 20h30
 Bordeaux : rendez-vous à 14h, place Victoire
 Brest : rendez-vous à 14h, parcours non défini
 Caen : Place de la République, Caen, départ 16h
 Carhaix : rendez vous à 14h à l’espace Glenmor (pique nique à 11h au manoir de Kerampuilh)
Chalons-sur Saone, place St vincent à 10h30 :
 Cherbourg : rendez vous à 15h place du Théâtre
 Clermont Ferrand : rdv Place DELILLE 14 h
 Corse : Rendez-vous
Dijon, Rendez vous à 11H place de la Libération :
 Grenoble : rendez vous à 14h place de la Gare
  Ile de la Réunion : rendez vous de 9h à 16h au Marché Forain de Saint Pierre
 La Rochelle : Place de Verdun à 15H
 Laon : rendez vous de 10h à 16h Place des Droits de l’Homme
 Lille : rendez-vous à 14h, Grand-place
 Limoges : Rassemblement 14h30 Place de la Motte
 Lorient : rendez vous à 14h, place Jules Ferry Lorient
 Lyon : rendez-vous à 14h, parcours non défini
 Marseille : rendez-vous à 14h, Le Kiosque à musique, en haut de la Canebière
 Montpellier : rendez-vous à 14h, place Royale du Peyrou
 Nancy : rendez vous à 15h place Maginot
 Nantes : rendez-vous à 14h, place Royale
 Nice : Rdv 14H
 Nîmes : Rdv à 14h30 sur l\’avenue Feuchères (face à la gare)
Nouméa, Nouvelle Calédonie Rassemblement place des cocotiers le Samedi 23 mai de 10h à 12h
 Paris, rendez-vous à 16h Place Denfert Rochereau :
 Peyrehorade (où il y a une usine de Monsanto) : rendez vous à 10h devant leur usine à Peyrehorade
 Rennes : rendez vous à 14h devant la Mairie de Rennes, place de la mairie
 Saint Barthélemy Rendez-vous à 16H à la Capitainerie :
 Salon de Provence : rendez vous à 15h00 place de l’hôtel de ville, puis soirée débat “Le Monde selon Monsanto”
 Strasbourg : rendez-vous à 14h, devant le Parlement européen, pour rejoindre le village des alternatives
Thionville, 11h30 parc Wilson (picnic)
 Toulouse : rendez vous à 11h Square Charles de Gaulle
 Tours : rendez-vous à 14h, parcours non défini
Mais aussi en Belgique à Bruxelles : Rendez-vous à 13H Notre Dame du Finistère (à côté de l’entrée de l’Inno)
Et en Suisse à Morges

Munich, Bavière, le 23 mai 2015 De 12 à 18 h, Stachus

Tous les rendez-vous sur la planète

Vous pouvez aussi Cyber @gir

cyberaction N° 707: InVivo doit servir les agriculteurs. Pas les empoisonner !
cyberaction N° 705: OGM : la santé des consommateurs menacée par la décision de la Commission européenne

cyberaction N° 703: Interdiction des néonicotinoïdes, un espoir pour les abeilles ?

cyberaction N° 702: devant la justice pour avoir refusé de traiter sa vigne

cyberaction N° 695: pour aider Vilmorin à retirer le glyphosate de ses rayons

cyberaction N° 694: Pour un décret interdisant l’usage du glyphosate.

FUSION MONSTRE MONSANTO/SYNGENTA : MONSANTO PROPOSE 45 MILLIARDS DE DOLLARS !

Thierry Morfoisse. «Que justice soit faite»

16 mai 2015 à 06h35/ Marina Chélin /
Déterminé à aller « jusqu’au bout », le comité de soutien à la famille de Thierry Morfoisse, le transporteur d’algues vertes décédé en 2009, a élevé le ton, ce vendredi à Guingamp. Le 27 mai, il espère bien obtenir une contre-expertise auprès du tribunal. « Il ne faut pas une justice d’État mais une véritable justice pour reconnaître que Thierry Morfoisse (1) est mort à 48 ans dans l’exercice de son travail, à cause de la nocivité des algues vertes ».

André Ollivro

André Ollivro

La voix forte et portante, dans les allées du marché de Guingamp, André Ollivro, tel un crieur public, a interpellé les badauds, hier matin. Objectif : faire signer la pétition « pour que la justice rétablisse la vérité sur les circonstances du décès et que celui-ci soit reconnu en accident du travail ». André Ollivro, qui est l’animateur principal du comité de soutien (2) à la famille Morfoisse (les parents et la fille de Thierry Morfoisse), connaît bien son sujet. Il a déjà fait plier l’État en gagnant le procès des marées vertes en 2009.  

Pas une décision de « type Bugaled-Breizh» 

Cette fois encore, il a prévenu : il ira « jusqu’au bout ». Et l’action d’hier, à Guingamp, doit peser dans la balance, « pour que le 27 mai, ce ne soit pas une décision de ” type Bugaled-Breizh ” qui soit rendue ». En effet, la famille de Thierry Morfoisse, qui craint de voir un non-lieu prononcé, a demandé une contre-expertise à la justice.

Car, « dans les derniers documents d’expertise que j’ai eus en main, le pool d’experts continuait à dire qu’il ne savait pas si Thierry Morfoisse avait vraiment été exposé », s’agace Claude Lesné, médecin et ancien spécialiste de la toxicité des polluants aériens au CNRS.  

« Il y a eu une mise en danger de la vie d’autrui »

Un avis que Claude Lesné n’hésite pas à qualifier « d’absolument innommable ». « J’ai eu l’occasion d’aller sur le site où étaient traitées les algues, peu après le décès de M. Morfoisse. Tout le monde savait qu’elles étaient en putréfaction très avancée. C’était extrêmement nauséabond et personne ne le contestait à l’époque. Donc, qu’il ait été exposé, c’est évident », assure le médecin.

Yves-Marie Le Lay, le président de Sauvegarde du Trégor, est, lui aussi, en colère. « Il y a eu une mise en danger de la vie d’autrui sur les plages pour tous les Bretons qui s’y sont promenés innocemment », s’exclame-t-il. Cette mise en danger de la vie d’autrui avait fait l’objet d’une plainte en 2009. Depuis le dossier traîne. J’ai beau le relancer, personne ne me répond. On voit bien que sur ces jugements par intoxication par l’hydrogène sulfuré des marées vertes, la consigne c’est ” silence radio “. Eh bien, nous, nous voulons ouvrir le poste radio ! ».  

Un tour de Bretagne pour se faire entendre

Symboliquement, le comité a dévoilé une plaque portant le nom de Thierry Morfoisse et la mention « Mort au travail le 22 juillet 2009, intoxiqué par les algues vertes ». André Ollivro et ses amis de lutte n’ont pas fini de se faire entendre. Quel que soit le jugement rendu le 27 mai, ils sont décidés à se lancer dans un tour de Bretagne des plages polluées. « Une campagne d’explications pour aller raconter ce qui se passe et comment des juges ne font pas leur travail au pôle de santé publique », explique Claude Lesné. « C’est une forme de mobilisation pour que l’on fasse savoir que, six ans après, ce dossier n’a toujours pas donné lieu à des investigations correctes et que la justice n’est pas rendue pour la famille Morfoisse ». « Nous irons également porter nos pétitions à Matignon », a averti André Ollivro.
1.Thierry Morfoisse est décédé le 22 juillet 2009, à Binic, alors qu’il effectuait des transports d’algues vertes.
2. Le comité de soutien compte une soixantaine d’associations, dont Eau et Rivières de Bretagne, Côtes-d’Armor Nature Environnement, Sauvegarde du Trégor et Sauvegarde du Penthièvre, etc.

© Le Télégramme – Plus d’information sur

<strong>Pétition : Thierry Morfoisse mort en transportant et déchargeant des algues vertes en décomposition

Lire l’entretien avec André Ollivro

De Bretagne jusqu’à Paris, les institutions dévoyées

En moins d’une heure, le reportage d’Inès Léraud dans le magazine Interception de France Inter dimanche 22 février a mis à nu le fonctionnement des institutions de la République en Bretagne. Car il ne raconte pas seulement le drame humain de ces salariés de la « coopérative » agricole Nutréa-Triskalia, gravement intoxiqués par l’usage de pesticides. A travers leur histoire on découvre tout un système de blanchiment d’actes illégaux au profit d’un groupe économique dominant, dont les ramifications s’étendent jusqu’à Paris. Il a suffi de quelques minutes d’émission pour illustrer par l’exemple un type de pratiques courantes en Bretagne.

Tout y passe, de la « coopérative » agricole qui intoxique délibérément ses salariés, à toute la chaîne administrative et judiciaire qui s’efface devant de tels actes délictueux touchant pourtant jusqu’aux consommateurs. Ce reportage révèle une pratique constante des représentants de l’Etat, qui irrigue jusqu’au dernier subalterne, l’art et la manière de la non-décision, avec toutes ses variations qui vont de l’autisme jusqu’à l’esquive.

Acte 1, décision est prise par un groupe privé, pour des raisons financières de réduire les coûts, par tous les moyens, y compris la remise en cause de la sécurité des salariés et des consommateurs. Trop cher pour Nutrea-Triskalia de ventiler les stocks de grains pour la confection de nourriture animale. Alors, les dirigeants décident d’utiliser à des doses des dizaines de fois supérieures à la norme des pesticides interdits depuis 2001. Pour les mêmes raisons dites d’économie, Thierry Morfoisse n’est pas équipé d’un détecteur de gaz ni d’un masque, et encore moins informé des risques qu’il coure avec des algues vertes pourries qu’il transporte alors qu’elles dégagent de l’hydrogène sulfuré mortel. Economie toujours, un abattoir exige de ses éleveurs de produire plus de têtes animales qu’autorisées pour alimenter sa chaîne d’abattage. Ou, plus courant, un éleveur qui trafique son bilan de fertilisation pour obtenir l’autorisation de produire plus de bêtes que la règlementation lui permet d’exploiter. Dans les deux cas, qu’importe alors si le supplément d’azote nécessairement en excédent par rapport au plan d’épandage finira à la rivière et ensuite à la mer pour produire des marées vertes dont le danger est avéré aujourd’hui. L’acte 1, c’est l’acte fondateur, toujours illégal, impactant toujours la santé et l’environnement. Et l’acteur, c’est dans la quasi-totalité des cas une des mailles de ce tissus socio-économique constitué par l’agriculture industrielle et intensive, qui imprègne de ses croyances, de sa culture et de ses exigences jusqu’aux consciences d’une grande part de la population.

Alors que dans un Etat de droit, on attend que la justice s’exerce et sanctionne ceux qui ont violé la loi, en Bretagne la réponse à ses conduites répréhensibles récite comme un chapelet une suite de litanies qui mêlent l’excuse et l’injonction rabâchée de ne pas stigmatiser toute une profession. Comme une manière d’inverser la faute : c’est la condamnation de ces actes qui est condamnée. Les esprits ainsi préparés sont tout disposés à accepter que la seule suite qui soit donnée se réduise au mieux à quelques remontrances et le plus souvent à un silence poli. La convenance ainsi instituée conduit alors la quasi-totalité des institutions à surtout ne rien décider qui puisse fâcher les auteurs de ces actes. S’en suivent donc des procédures suspendues, une chaîne de non-décisions qui se déroulent à tous les niveaux des institutions. L’administration préfectorale, qui a pourtant en charge le respect des lois (Article 72 de la Constitution), donne le la. Elle ferme les yeux sur ces manquements à la loi. Utilisation interdite de pesticides, manque d’équipement de sécurité pour ramasser et transporter des algues vertes, dépassement des effectifs autorisés dans les élevages, deviennent administrativement invisibles. Le ton est donné. Chacun, dans les administrations voisines, est prié de ne consciencieusement rien voir.

Si malgré tout, quelques citoyens avisés demandent des comptes, ils se heurteront à mille et un service qui leur diront que la décision ne relève pas d’eux. Et à supposer qu’ils trouvent le bon, on leur dira comme dans le reportage avec l’ANSES, voilà les textes, à vous d’en déduire, donc à vous de savoir si les actes sont délictueux ou pas.
Reste alors à saisir la justice. Si plainte est déposée, on s’attend à ce que jugement, donc décision soit prise. Sauf que la procédure peine à être engagée, comme dans le reportage où six ans après les faits, aucun juge d’instruction n’a été chargé de l’affaire. Même chose pour la famille Morfoisse qui attend toujours qu’un procès ait lieu pour connaître les responsables de la mort d’un des siens. Concernant ce type de faits, la justice joue la montre, ne désespérant jamais de la résignation des victimes. Même à ce niveau, l’inertie est la règle. Et quand les Tribunaux Administratifs décident d’annuler des décisions d’autorisations d’exploitations animales, la décision judiciaire prise n’est jamais appliquée et se convertit illico presto en non-décision de fait.

Cet art de l’esquive touche même les syndicats pourtant en charge de la défense des salariés. Il ne s’est trouvé aucun grand syndicat pour défendre les salariés de Triskalia ou les membres de la famille Morfoisse. C’est l’honneur de SUD de soutenir le combat des premiers et des associations environnementales de mener celui des seconds. Même chose pour la plupart des organisations politiques et les exécutifs locaux et régionaux. Leur règle, c’est l’autisme. Ils sont essentiellement consacrés à leurs joutes internes, à la préservation de leurs nombreux mandats électifs, au nom de la défense de l’emploi, alors que le chômage n’arrête pas de croître malgré leurs efforts supposés. Combien sont-ils ces élus de la République à demander aujourd’hui que les coupables du saccage de l’Hôtel des Impôts à Morlaix le 19 septembre 2014 soient effectivement recherchés, plus de cinq mois après les faits ? Mieux vaut compter sur de simples citoyennes et citoyens pour que justice soit rendue. Tous les 19 du mois, ils sonnent le tocsin pour alerter sur ces graves dérives judiciaires. Il existe toutefois quelques formations très minoritaires, à la gauche de l’échiquier politique et à EELV qui se posent parfois ces questions sur le monde réel.

Mais ce n’est pas tout. Cette cascade de non-décisions prend sa source en amont des délits. La République ainsi dévoyée anticipe les craintes des acteurs de la chaîne agro-industrielle. Voilà comment, élus en charge d’exécutifs, administrations en charge de la santé, ont caché les dangers sanitaires des marées vertes. Alors que dès 1989, un jogueur mourait dans des algues vertes pourries, que Pierre Philippe, médecin urgentiste tirait la sonnette d’alarme, il a fallu attendre 2009, et la mort d’un cheval, sous la pression des associations et en particulier de Sauvegarde du Trégor, pour qu’enfin soit reconnue leur dangerosité. Encore a-t-il fallu tout refaire deux ans plus tard après la mort de 36 sangliers, d’un blaireau et deux ragondins, rien que cela, tous intoxiqués dans l’estuaire du Gouessant saturé de marées vertes. Deux mois n’ont pas été de trop pour que la Préfecture des Côtes d’Armor admette du bout des lèvres, encore une fois sous la pression de deux associations environnementales, Sauvegarde du Penthièvre et Sauvegarde du Trégor, la cause de ces décès, à savoir les marées vertes en putréfaction. Chacun peut comprendre que la connaissance d’un danger public doit conduire les responsables de l’Etat à décider de prendre toutes les mesures pour y remédier au plus vite. Décision ici incompatible avec l’ensemble de la chaîne agro-industrielle qui en est responsable. D’où, l’art et la manière d’esquiver ce danger. Dans les plans de lutte contre les algues vertes, financés par l’Etat, jamais il n’est mentionné. Grâce à quoi, en l’absence d’urgence, on peut espérer en finir peut-être en partie en 2027 avec cette pollution présentée comme bénigne, sans jamais avoir remis en cause les modes de culture et d’élevage qui en sont la cause. Et quand des centaines de citoyennes et de citoyens déposent plainte en 2009 pour mise en danger délibéré de la vie d’autrui, comme seuls les présents en Bretagne ou ailleurs sont susceptibles de prendre des décisions judiciaires, six ans après, le Pôle Santé à Paris est aux abonnés absents.

Toutefois la politique a horreur du vide. Il faut bien que décisions soient prises pour gouverner un pays. C’est simple. Il suffit de laisser les acteurs de la chaîne agro-industrielle jouer leur rôle de décideurs politiques. La FNSEA convoque élus et responsables de l’Etat, détaille ses demandes et rédige les lois. Et quitte à être du côté du manche, autant que ce soit celui du marteau, pas pour casser soi-même, ce serait inconvenant. Seulement pour bien comprendre la colère des casseurs de bâtiments publics, dont elle se sert comme une menace. Etre du côté du pouvoir ou prendre sa place, c’est aussi être près de la tirelire publique. On peut alors sans compter y puiser toujours plus d’aides publiques, en plus des subventions européennes. Pas pour changer un système de production qui ne marche pas, mais pour le maintenir contre vents et marées de l’économie libérale, que l’on vante tant par ailleurs. En Bretagne, la seule politique efficace, c’est celle du marteau et de la sébile.

Il ne reste plus qu’à quelques députés zélés, quand ils ne sont pas précédés par le Gouvernement, d’aller porter la bonne parole à l’Assemblée Nationale et à Bercy. Voilà comment, d’un coup de baguette magique, la citrouille se transforme en tracteur rutilant. Finies pour un temps les fins de mois difficiles dans les exploitations endettées, hyper mécanisées et de plus en plus grosses. La manne publique pourvoit à ces énièmes difficultés de trésorerie. Et tant pis si cela fait des jaloux dans d’autres professions sinistrées…
Et encore ce gain pèse peu par rapport à l’avantage d’une législation sur mesure. Puisqu’il n’est pas question de changer les pratiques polluantes, tant elles sont la chair et le corps de l’agriculture intensive, la seule solution consiste à adapter la règlementation à ces pratiques. Résultat, plus besoin d’autorisation à demander avec enquête publique pour l’ouverture d’une porcherie de moins de 2000 cochons afin de contrôler ses déjections polluantes. Au moins les choses sont claires. Avant le Préfet donnait toujours son accord, ce qui est une manière de ne prendre de fait aucune décision. Maintenant, il n’a même plus son accord à donner. Avant, il savait d’office ce qu’il allait décider. Désormais, il n’a même plus à décider. C’est incontestablement un progrès. Mais pas du côté où on l’entend. Progrès pour la filière agro-industrielle dans la manière de gouverner la Bretagne. Au moins personne ne peut faire le reproche à ces acteurs de ne pas décider. Ils savent ce qu’ils veulent, eux. Mais ce progrès pour les uns est une formidable régression démocratique. Les actes illégaux ne sont pas seulement blanchis, ils cessent tout simplement d’être illégaux, puisque la loi change au profit des intérêts de quelques uns. A quand la loi qui prescrit tous les empoisonnements aux pesticides cinq ans après les faits ? Les citoyennes et les citoyens sont dépossédés de leur pouvoir de préserver le bien public par ceux-là même qui les représentent. Voilà comment un groupe de pression, pour défendre ses intérêts privés, prend en otage la République au nom des emplois qu’il est censé sauvegarder et même créer.

Ainsi va le fonctionnement de toutes ces institutions. C’est la stratégie du papier peint. Il faut s’afficher partout sous ses plus beaux atours et rester figés dans un décor institutionnel de carton pâte où personne ne doit bouger de sa place. Dans un tel contexte, la seule règle qui prévale se réduit à la non-décision, seule manière de ne pas faire bouger les lignes, pour laisser le lobby agro-industriel le faire pour tous et à son profit.

En Bretagne, les institutions manquent à leurs devoirs élémentaires du respect de la loi et du vivre-ensemble. Que vaut une société dans laquelle les délits sont permis pour quelques uns, parce qu’ils sont méconnus par la plupart ? Que vaut une société qui laisse impunis les actes délictueux même les plus visibles, comme la destruction par certains de biens publics ? Que vaut une société dans laquelle la plupart des institutions organisent la faillite de l’Etat, en déléguant le gouvernement à des groupes privés ? Qui peut s’étonner alors du formidable désavoeu porté sur elles ?

De fait, par ce fonctionnement dévoyé, ces institutions sont devenues des coquilles vides. Par perte de décision contre les puissants quand elles ont gagné en puissance contre les plus faibles, elles ont perdu leur légitimité. La Bretagne est à la croisée des chemins. Ou elle succombe à une crise d’autoritarisme au profit de fossoyeurs de la démocratie. Ou elle invente de nouvelles formes de représentation citoyenne qui redonnent à la République et à l’Etat la force perdue pour garantir chacun du secours de la loi, seule condition pour vivre ensemble. Première étape, congédier les partis de gouvernement, parce qu’ils ne gouvernent plus. Que les citoyennes et les citoyens se saisissent des prochaines élections pour cela. Ce n’est qu’à cette première condition que la Bretagne pourra se réapproprier son avenir.

Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor