TOXICITE CONFIRMEE POUR UN OGM ET POUR LE PESTICIDE ROUNDUP, PLAINTES EN DIFFAMATION AUX CRITIQUES

Remise des données brutes à un huissier

Le CRIIGEN se réjouit de la confirmation des recherches de l’équipe du Pr. Séralini, publiées en septembre dernier sur la toxicité à long terme du principal herbicide du monde, le Roundup, et d’un maïs OGM qui l’absorbe sans mourir, deux produits de la firme Monsanto. Cette étude a été une des plus consultées au monde depuis septembre 2012 (Food and Chemical Toxicology, 50 (2012), 4221-4231). Non seulement elle a été maintenue dans sa publication par une des meilleures revues de toxicologie au monde, malgré des pressions incessantes, mais aussi les réponses détaillées à toutes les critiques viennent d’être publiées par le même éditeur (Food and Chemical Toxicology (2013), en ligne). De plus, l’équipe a de nouvelles données expérimentales qu’elle diffusera bientôt sur le Roundup.

Les critiques négatives émanaient d’une quarantaine de scientifiques ou regroupements (associations, agences de validation des produits…) dont les conflits d’intérêts ont été établis pour une grande majorité d’entre eux, que ce soit directement avec la société Monsanto, ou bien avec les personnes ayant favorisé les autorisations des produits de la firme en question, ou du même type de produits. La plupart de ces personnes ne sont pas de la spécialité, ou ne publient pas dans le domaine de la toxicologie des pesticides ou de l’évaluation des OGM.

Le CRIIGEN et l’équipe de recherche ont reçu le soutien et les critiques positives de plus de 300 scientifiques de 33 pays et 5 continents, qui représentent davantage à notre sens l’ensemble de la communauté scientifique.

Le CRIIGEN se réjouit aussi du fait que l’ANSES, et plusieurs pays dont la France, ont reconnu la nécessité de tests à long terme pour les OGM, et la sous-évaluation des pesticides. Un projet de résolution en ce sens va être soumis au Parlement français. Nous nous en félicitons. Par ailleurs, la Direction Générale de la Santé et des Consommateurs de la Commission Européenne a désavoué l’avis de l’EFSA sur l’absence de nécessité de tests à long terme.

Ainsi, notre étude a révélé les carences des évaluations ayant conduit aux autorisations des produits incriminés, ainsi que le laxisme des agences sanitaires, dont l’EFSA, qui ont commis des fautes professionnelles graves pouvant mettre en danger la vie d’autrui.

Par ailleurs, nous avons déposé fin 2012 des plaintes en diffamation contre les assertions de “fraude” et “données falsifiées” publiées respectivement dans Marianne et La Provence par Jean-Claude Jaillette et Claude Allègre. Nous rappelons que C. Allègre fait partie de l’association de défense des biotechnologies végétales (AFBV) qui a déjà été condamnée avec son président M. Fellous pour diffamation à notre encontre en 2011. D’autres plaintes sont en cours pour propos diffamatoires ridicules et mensongers, alors que toutes les critiques scientifiques s’essoufflent.
Nous allons prendre en 2013 d’autres mesures judiciaires appropriées afin notamment de faire toute la transparence sur les données toxicologiques cachées et laxistes qui ont permis, via les agences sanitaires, d’obtenir les autorisations de commercialisation des produits que nous avons testés, entre autres. Pour donner l’exemple, nous déposons nos données brutes auprès d’un huissier de justice, très solennellement. Nous les rendrons publiques dès que les agences ou Monsanto auront fait de même pour les leurs, et que les gouvernements y auront consenti. Ceci permettra vraiment à l’ensemble de la communauté scientifique de disposer de toutes les données toxicologiques existantes sur ces produits industriels, afin que s’opère une véritable expertise contradictoire et transparente, et non plus une pseudo-expertise biaisée par des groupes de pressions plus soucieux de leurs intérêts que de la santé publique.

Journal des bonnes nouvelles du 15 janvier 2013

le chiffre 2012 : 3 140 contributeurs record battu 🙂
merci à tous de nous permettre d’envisager notre 14è année avec sérénité.
Les auteurs de petits dons (inférieurs à moins de 10 euros) ou ceux qui ne l’auraient pas encore reçu et qui souhaitent recevoir un reçu de don déductible des impôts sont invités à se faire connaitre.

EDF abandonne le Projet de stockage souterrain de gaz naturel «Salins des Landes»

Après un peu plus d’un an, le projet vient d’être abandonné. Les raisons officielles sont que les caractéristiques géologiques du diapir ne permettaient pas l’accueil des cavités envisagées. Outre le fait que depuis le début, les géologues du collectif l’aient affirmé, la réalité reste que l’opposition des citoyens relayée par les élus de proximité et les associations a ligué le territoire contre un projet qui mettait en péril son intégrité et son patrimoine. La pétition aura permis aux militants du collectif de donner un signe fort à leurs représentants de l’implication et de la détermination de la population à s’opposer à ce projet inepte.

Pour le collectif citoyens stockage gaz landes

Didier Tousis porte parole

Voir revue de presse du jour.
L’action a été mise en archives

* * * * *

Cyber@ction « bonus malus écologique des automobiles, pour une prise en compte de l’ensemble des pollutions générées », nous avons reçu une réponse de la Ministre de l’Ecologie.

BONNE nouvelle car, pour six courriers envoyés à quatre ministres du nouveau
gouvernement sollicités, cinq ont été à ce jour ignorés. C’est la première personnalité qui prend en compte notre démarche. Nous remercions Madame Delphine BATHO.
( ?) …mais ce courrier, hélas, n’a pas répondu à nos attentes.
Cette lettre et notre réponse sont publiées à ces adresses http://www.cyberacteurs.org/forum/viewtopic.php?f=24&t=11278&p=14606#p14606 et http://www.cyberacteurs.org/forum/viewtopic.php?f=3&t=11022&p=14607#p14607

La cyber@ction est donc toujours en cours (5058 signatures), et nous remercions cyber@cteurs d’avoir accepté sa prolongation.
Merci de continuer à signer, à diffuser.

Oïkos Kaï Bios

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2 bonnes raisons de participer à la cyber @ction N° 516 : Abandon du permis aurifère

1 Resté silencieux depuis que le gouvernement a accordé un permis d’exploitation à la société Rexma sur le territoire de la commune de Saül, le préfet Denis Labbé a tenu à « remettre certaines choses à leur place » et indique qu’il n’a pas encore pris l’arrêté qui autorise le commencement de l’exploitation minière.
http://www.franceguyane.fr/regions/guyane/rexma-le-prefet-reprend-la-main-149615.php

2 Avis d’enquête publique sur le projet de Charte du Parc Amazonien de Guyane du 11 janvier au 11 février
http://www.guyane.pref.gouv.fr/pag_aep/
Nous ferons parvenir la liste des signataires à la commission d’enquête

Pour signer la cyber action

* * * * *
cyberaction N° 515 : Evaluation des OGM

Les états membres discuteront de l’évaluation des OGM lors du prochain Comité permanent de la chaine alimentaire et de la santé animale, le 8 février 2013 à Bruxelles. Initialement prévue le 10 janvier, cette discussion aura donc lieu dans près d’un mois et pourrait aboutir à un vote. La présente cyberaction a donc été prolongée afin de recueillir un soutien important sur un sujet de première importance

Pour signer la cyber action

L’Autorité de sécurité des aliments publie ses données sur le maïs transgénique NK603 de Monsanto, dénoncées par le chercheur Séralini.
La publication, par l’Autorité européenne de sécurité des aliments, des données sur le maïs OGM NK603 va “permettre de juger” qu’il n’aurait pas été autorisé “si on avait appliqué les mêmes critères” qu’à l’étude du Pr Séralini,

Voir revue de presse du jour.

Accord Franco-Allemand sur le maintien du budget de la PAC

Communiqué de presse conjoint à l’occasion de la rencontre entre Mme Aigner et M. Le Foll – Accord Franco-Allemand sur le maintien du budget de la PAC

Paris

10/10/2012
Berlin, le 9 octobre 2012

Au moment où les négociations européennes sur le cadre financier pluriannuel 2014-2020 et sur la définition de la politique agricole commune (PAC) vont entrer dans une phase décisive, les ministres de l’agriculture français et allemand soulignent l’importance de la PAC pour la croissance, l’emploi, l’environnement et l’innovation dans les territoires ruraux européens comme pour la participation de l’Europe aux équilibres alimentaires mondiaux Les deux ministres restent mobilisés pour soutenir une PAC forte. Ils soutiennent la proposition de la Commission de maintenir le budget agricole au niveau nominal de l´année 2013 pour la période 2014-2020. Dans le contexte actuel où les efforts budgétaires au niveau national sont particulièrement importants, les deux ministres rappellent que la PAC est la politique qui, dans les propositions de la Commission sur le prochain cadre financier pluriannuel, contribue déjà le plus aux efforts de maîtrise de la dépense. Les deux ministres ont fait part de leur opposition à la proposition de certains Etats-membres de réduction des moyens du premier pilier.

Les deux ministres peuvent convenir d’un certain rapprochement du niveau des aides directes entre les Etats membres à condition qu’il soit raisonnable et progressif. Dans ce processus, il faut tenir compte de la dotation globale et de la répartition des crédits accordés à chaque Etat-membre, y compris ceux du 2ème pilier.

Les deux Ministres partagent l´objectif d´une sortie des références historiques et d’une convergence interne progressive des aides directes du premier pilier, Les deux Ministres appuient l’ambition et l’économie générale des propositions de la Commission en faveur de l’environnement (verdissement). Elles sont importantes pour renforcer la légitimité de la PAC et pour protéger l’environnement et les paysages. Les ministres demandent qu’une utilisation agricole durable des superficies d’intérêt écologiques puisse être possible. Ils plaident pour une mise en œuvre plus efficace au niveau administratif et demandent à la Commission de faire preuve de la flexibilité nécessaire pour garantir une application pragmatique. Un groupe de travail de travail conjoint est chargé d’examiner dans quelle mesure l’approche au niveau régional et/ou des exploitations du verdissement permettent une mise en œuvre adaptée. Le renforcement du pouvoir économique des producteurs dans la chaîne d’approvisionnement est une préoccupation majeure des Ministres.

Les deux Ministres rappellent leur attachement aux droits de plantation pour la vigne et la nécessité de prolonger les quotas sucriers jusqu’en 2020.

Le deuxième pilier de la PAC a une importance particulière qu’il doit conserver à l’avenir pour assurer la vitalité à long terme de l’espace rural. Les zones défavorisées doivent continuer à bénéficier d’un soutien spécifique.

Les deux Ministres plaident pour que l’Union européenne fasse valoir de manière offensive ses intérêts agricoles dans la mondialisation et dans ses relations commerciales avec ses partenaires. Les exigences des consommateurs et les préoccupations de la société comme la qualité des produits, la santé, l’environnement et le bien-être des animaux doivent être prises en compte.

Les deux Ministres souhaitent que la réunion qui se tiendra le 16 octobre à Rome à l’invitation du Directeur général de la FAO et à l’occasion du Comité de la sécurité alimentaire mondiale permette de noter des progrès dans la lutte contre la volatilité des prix des matières premières agricoles et contre ses effets, si préjudiciables aux pays les plus pauvres comme aux filières agricoles. Les deux Ministres se félicitent que les jeunes des deux pays se soient mobilisés pour porter leurs messages dans le cadre des célébrations du 50ème anniversaire du traité de l’Elysée, traité d’amitié franco-allemand. En effet, des séminaires sont prévus le 21 janvier à Berlin et le 26 février à Paris sur l’avenir du monde rural et de l’agriculture auxquels participeront les deux ministres. Ces manifestations montrent la vitalité de la relation franco-allemande dans le domaine agricole.

Enfin, les deux ministres sont convaincus de la nécessité de poursuivre leur coopération étroite et confiante, en particulier dans la phase finale des négociations sur la réforme de la PAC et sur le cadre financier pluriannuel.

tous cobayes : soirée débat

LE FILM de Jean-Paul Jaud  – Le 26 septembre dans les salles

Toute la programmation, toutes les infos, nous contacter
www.touscobayes-lefilm.com

De 2009 à 2011, et dans le secret le plus absolu, le Professeur Gilles-Eric Séralini a mené une expérience aux conséquences insoupçonnables, au sein du *CRIIGEN. Il s’agit de la plus complète et de la plus longue étude de consommation d’un *OGM agricole avec le pesticide Roundup faite sur des rats de laboratoire et les conclusions qui vont en être tirées sont édifiantes…

Après le terrible accident de Tchernobyl en avril 1986, l’invisible poison nucléaire a resurgit avec l’explosion de la centrale de Fukushima en mars 2011 faisant des dégâts matériels, humaines et écologiques innommables.

OGM, Nucléaire : L’Homme s’est approprié ces technologies sans faire de tests sanitaires ni environnementaux approfondis alors que la contamination irréversible du vivant est réelle. Serions-nous tous des cobayes?

*Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie Génétique.

*Le Maïs NK 603 de Monsanto, cultivé sur 80% du sol américain, importé en Europe avec le pesticide Roundup

Bandes annonces 1 minute 45 à partager

Version française
http://www.youtube.com/watch?v=AoI_LiWhWq0
Version espagnole
http://www.youtube.com/watch?v=Fc6955uEoss
Version anglaise
http://www.youtube.com/watch?v=Wyubtjh3H5w
Version portugaise
http://youtu.be/z9eKbn9giQc

Teaser 8 minutes à partager

Version française
http://www.youtube.com/watch?v=5SIJIwIr_Wo
Version anglaise
http://youtu.be/uznZEMeV7uA

EXCLUSIF. Oui, les OGM sont des poisons !

Des chercheurs français ont étudié secrètement, pendant deux ans, 200 rats nourris au maïs transgénique. Tumeurs, pathologies lourdes… une hécatombe. Et une bombe pour l’industrie OGM.

Photo du film “Tous cobayes ?”. (Jean-Paul Jaud / ©J+B Séquences) Sur le même sujet
» INFOGRAPHIE. Les OGM en France et dans le monde : on en est où?
Les photos
OGM : les images glaçantes du film “Tous cobayes ?”
(Cet article paraît dans le “Nouvel Observateur” daté du 20 septembre 2012)

C’est une véritable bombe que lance, ce 19 septembre à 15 heures, la très sérieuse revue américaine “Food and Chemical Toxicology” – une référence en matière de toxicologie alimentaire – en publiant les résultats de l’expérimentation menée par l’équipe du français Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen. Une bombe à fragmentation : scientifique, sanitaire, politique et industrielle. Elle pulvérise en effet une vérité officielle : l’innocuité du maïs génétiquement modifié.

Lourdement toxique et souvent mortel
Même à faible dose, l’OGM étudié se révèle lourdement toxique et souvent mortel pour des rats. A tel point que, s’il s’agissait d’un médicament, il devrait être suspendu séance tenante dans l’attente de nouvelles investigations. Car c’est ce même OGM que l’on retrouve dans nos assiettes, à travers la viande, les œufs ou le lait.

En 2006, c’est comme un véritable thriller que commence cette recherche, dont le maître d’œuvre, Gilles-Eric Séralini, divulgue lui-même les conclusions dans un ouvrage à paraître la semaine prochaine (“Tous cobayes !”, Flammarion, en librairie le 26 septembre).

Nom de code In Vivo
Jusqu’en 2011, les chercheurs ont travaillé dans des conditions de quasi-clandestinité. Ils ont crypté leurs courriels comme au Pentagone, se sont interdit toute discussion téléphonique et ont même lancé une étude leurre tant ils craignaient un coup de Jarnac des multinationales de la semence.

Le récit de l’opération – nom de code In Vivo – évoque la très difficile récupération de semences de maïs OGM NK 603, propriété brevetée de Monsanto, par le truchement d’un lycée agricole canadien. Puis la récolte et le rapatriement des “gros sacs de jute” sur le port du Havre fin 2007, avant la fabrication de croquettes dans le secret le plus total et la sélection de deux cents rats de laboratoires dits “Sprague Dawley”. Bilan ? Glaçant : “Après moins d’un an de menus différenciés au maïs OGM, confie le professeur Séralini, c’était une hécatombe parmi nos rats, dont je n’avais pas imaginé l’ampleur”.

Dans l’Obs : Oui, les OGM sont des poisons par LeNouvelObservateur

Pathologies lourdes, tumeurs mammaires
Tous les groupes de rats, qu’ils soient nourris avec le maïs OGM traité ou non au Roundup, l’herbicide de Monsanto, ou encore alimentés avec une eau contenant de faibles doses d’herbicide présent dans les champs OGM, sont frappés par une multitude de pathologies lourdes au 13e mois de l’expérience. Chez les femelles, cela se manifeste par des explosions en chaine de tumeurs mammaires qui atteignent parfois jusqu’à 25% de leur poids. Chez les mâles, ce sont les organes dépurateurs, le foie et les reins, qui sont atteints d’anomalies marquées ou sévères. Avec une fréquence deux à cinq fois plus importante que pour les rongeurs nourris au maïs sans OGM.

Comparaison implacable : les rats OGM déclenchent donc de deux à trois fois plus de tumeurs que les rats non OGM quel que soit leur sexe. Au début du 24° mois, c’est-à-dire à la fin de leur vie, de 50% à 80% des femelles OGM sont touchées contre seulement 30% chez les non-OGM.

Surtout, les tumeurs surviennent nettement plus vite chez les rats OGM : vingt mois plus tôt chez les mâles, trois mois plus tôt chez les femelles. Pour un animal qui bénéficie de deux ans d’espérance de vie, l’écart est considérable. A titre de comparaison, un an pour un rongeur, c’est à peu près l’équivalent d’une quarantaine d’années pour un homme…

Exiger des comptes
C’est forte de ces conclusions que Corinne Lepage, dans un livre qui paraît vendredi 21 septembre (“La vérité sur les OGM, c’est notre affaire”, Editions Charles Léopold Mayer), entend bien exiger des comptes auprès des politiques et des experts, français et européens, des agences sanitaires et de la Commission de Bruxelles, qui se sont si longtemps opposés et par tous les moyens au principe d’une étude de longue durée sur l’impact physiologique des OGM.

Cette bataille, l’ex-ministre de l’Ecologie et première vice-présidente de la commission Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire à Strasbourg, la mène depuis quinze ans au sein du Criigen (Comité de Recherche et d’Information indépendantes sur le Génie génétique) avec Joël Spiroux et Gilles-Eric Séralini. Une simple association 1901 qui a pourtant été capable de réunir de bout en bout les fonds de cette recherche (3,2 millions d’euros) que ni l’Inra, ni le CNRS, ni aucun organisme public n’avaient jugé judicieux d’entreprendre.

Une étude financée par Auchan et Carrefour
Comment ? Autre surprise : en sollicitant la Fondation suisse Charles Léopold Mayer. Mais aussi les patrons de la grande distribution (Carrefour, Auchan..), qui se sont réunis pour l’occasion en association. Depuis la vache folle, ces derniers veulent en effet se prémunir de tout nouveau scandale alimentaire. A tel point que c’est Gérard Mulliez, fondateur du groupe Auchan, qui a débloqué les premiers financements.

L’étude du professeur Séralini laisse donc présager une nouvelle guerre meurtrière entre pro et anti-OGM. Les agences sanitaires exigeront-elles de toute urgence des études analogues pour vérifier les conclusions des scientifiques français ? Ce serait bien le moins. Monsanto, la plus grande firme mondiale de semences transgéniques, laissera-t-elle faire ? Peu probable : sa survie serait en jeu. Pour une seule plante OGM, il y a une centaine de variétés. Ce qui impliquerait au moins une dizaine d’études de 100 à 150 millions d’euros chacune !

Le temps de la vérité
Sauf que, dans cette nouvelle confrontation, le débat ne pourra plus s’enliser comme par le passé. Dés le 26 septembre, chacun pourra voir au cinéma le film choc de Jean-Paul Jaud, “Tous Cobayes ?”, adapté du livre de Gilles-Eric Séralini, et les terribles images des rats étouffant dans leurs tumeurs. Des images qui vont faire le tour de la planète et d’internet, puisqu’elles seront diffusées sur Canal+ (au “Grand Journal” du 19 septembre) et sur France 5 (le 16 octobre dans un documentaire). Pour les OGM, l’ère du doute s’achève. Le temps de la vérité commence.

> A lire : l’interview de Gilles-Eric Séralini, ainsi que des extraits de son livre “Tous cobayes!” (Flammarion), dans “Le nouvel Observateur” du 20 septembre.

Tous cobayes ! Les effets toxiques graves d’un OGM et de l’herbicide le plus vendu au monde

Source : http://www.criigen.org/SiteFr//index.php?option=com_content&task=view&id=403&Itemid=129

Pour la première fois au monde, un OGM et un pesticide ont été évalués * pour leurs impacts sur la santé plus longuement et complètement que les agences sanitaires, les gouvernements, les industriels et d’autres chercheurs ne l’ont jamais fait. Les résultats sont alarmants. Il s’agit de deux produits très représentatifs : un maïs transgénique tolérant au Roundup, le caractère partagé par plus de 80% des OGM alimentaires, et le Roundup lui-même, le pesticide le plus utilisé sur la planète. On ne teste pas au niveau réglementaire ces produits sur des humains, mais sur des rats. Ces tests ont donc porté sur 200 rats en observation pendant deux années sur plus de cent paramètres. Les dosages utilisés (à partir de 11% d’OGM dans l’alimentation, et 0,1 ppb de Roundup dans l’eau) sont caractéristiques de doses environnementales courantes. Les résultats révèlent des mortalités plus rapides et plus fortes au cours de la consommation de chacun des deux produits, avec des effets hormonaux non linéaires et reliés au sexe. Les femelles développent des tumeurs mammaires importantes et en grand nombre et des perturbations hypophysaires et rénales, et les mâles présentent des atteintes hépato-rénales chroniques sévères. L’équipe du Professeur Séralini de l’Université de Caen publie cette étude très détaillée dans une des meilleures revues scientifiques internationales de toxicologie alimentaire, en ligne ce 19/9/12. Les implications sont gigantesques. Elles permettent de comprendre le mode d’action toxique d’un OGM et du caractère transgénique le plus répandu, mais aussi d’un pesticide à des doses extrêmement faibles équivalentes à celles trouvées dans les eaux de surface et dans l’eau de boisson. De plus, les résultats mettent en lumière le laxisme des agences sanitaires et des industriels dans l’évaluation de ces produits.

ratfemelle9255.jpg
Femelle (9255) consommant l’OGM seul (22%) et développant un adénocarcinome mammaire dans un  fibroadénome (jour 645).

En conséquence, les autorisations de mise sur le marché de ces produits doivent être immédiatement revues, les tests actuellement en vigueur de 90 jours doivent être prolongés à 2 ans pour tous les OGM, les pesticides doivent être testés 2 ans à faibles doses et en formulations, les tests réglementaires des compagnies doivent être immédiatement rendus publics, et soumis à l’expertise contradictoire. Ils doivent être à l’avenir réalisés indépendamment des fabricants.

*”Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize”. Food and Chemical Toxicology, Séralini G.E. et al. 2012

Les résultats et l’expérience, son contexte et ses conséquences sociales font fait l’objet du livre « Tous Cobayes ! » de Gilles-Eric Séralini, publié le 26/9 chez Flammarion. Un film est librement adapté de cet ouvrage « Tous Cobayes ? » de Jean-Paul Jaud; sortie nationale au cinéma le 26/9. Un documentaire télévisé « OGM, vers une alerte mondiale ? » a été réalisé par François Le Bayon. L’impact juridique et sociétal est l’objet du livre « La vérité sur les OGM c’est notre affaire » de Corinne Lepage publié par les éditions Charles Léopold Mayer.

Voir pour plus de détails www.criigen.org contact criigen@unicaen.fr, +33 (0)2 31 56 56 84

Pour G.E. Séralini contact presse Laurent Payet ou Christel Bonneau : 06 89 95 48 87

Langage et Projets Conseils 01 53 26 42 10 laurent@lp-conseils.com

Réforme de la PAC : le Parlement a besoin de votre avis !

Mise en place en 1962 pour assurer la sécurité des approvisionnements alimentaires, la Politique agricole commune, qui représente plus de 40% du budget européen, doit aujourd’hui faire face à de nouveaux défis et s’adapter à une Union européenne élargie. Pour se faire, une réforme de la PAC est en cours, qui devrait s’achever d’ici 2013. Sur la base des propositions présentées par la Commission européenne en 2011, le Parlement européen travaille actuellement sur sa position définitive. Et vous, qu’attendez-vous de cette réforme ? Le Parlement vous propose d’y participer en répondant à un court questionnaire. A vous de jouer !

Participez à la réforme de la PAC !
Donnez votre avis sur l’avenir de l’agriculture européenne et prenez part à la définition de la position du Parlement européen en répondant en une dizaine de minutes à un questionnaire en cliquant ici
Le Parlement européen est l’institution démocratique de l’Union européenne, il représente ses 500 millions de citoyens. Des citoyens dont l’avis compte, notamment lorsqu’il s’agit de réforme aussi importante que celle de la PAC. Tout en renforçant la démocratie participative, le Parlement prend cet été la température de l’opinion publique en proposant aux Européens de répondre à un questionnaire rapide intitulé “De l’agriculteur au consommateur, quelle politique agricole et alimentaire commune?”.
Pas besoin d’être spécialiste des questions agricoles pour répondre à l’enquête ! Les questions sont d’ordre général et, précise le Parlement, “un peu de bon sens et de réflexion personnelle devrait suffire”. Vingt questions au total, qui portent sur des thèmes aussi variés que les OGM, l’étiquetage alimentaire ou encore l’utilisation des hormones ou des pesticides.
Encore en vacances ou de retour au bureau, vous avez bien une dizaine de minutes devant vous ? Alors répondez à cette enquête et vous aussi participez à la réforme de la PAC !

Questionnaire

De l’agriculteur au consommateur, quelle politique agricole et alimentaire choisir?

Q1. Classez les propositions suivantes par ordre d’importance, 1 étant le plus important.

Ajouter Supprimer

Q2. Choisissez la proposition qui vous correspond le mieux:

Q3. À quelle proposition adhérez-vous le plus?

Q4. Je trouve que l’étiquetage actuel des denrées alimentaires est:

Q5. Les cultures devraient être génétiquement modifiées afin d’éviter les maladies et d’accroître la production

Q6. Les animaux d’élevage devraient être traités avec des hormones pour rendre leur viande plus abondante et juteuse.

Q7. Les pesticides sont (plusieurs réponses possibles):
un mal nécessaire nocifs
inoffensifs utiles
non nécessaires pas d’avis
Q8. L’utilisation des pesticides devrait être (plusieurs réponses possibles):
encouragée déconseillée
libre réglementée
pas d’avis
Q9. Le nom MONSANTO a, pour moi, la connotation suivante:

Q10. Les produits agricoles devraient être (plusieurs réponses possibles):
exempts de pesticides durables
bon marché importés
exportés produits dans la région
subventionnés de bel aspect
sûrs et sains goûteux
gratuits pour les plus démunis pas d’avis
Q11. Pour aider les agriculteurs à survivre:

Q12. Les OGM (organismes génétiquement modifiés) ont, pour moi, la connotation suivante:

Q13. Les entreprises agricoles qui ne sont pas compétitives devraient être:

Q14. La surproduction de produits agricoles (lait, vin, légumes, viande…) devrait être (plusieurs réponses possibles):
évitée sanctionnée
stockée encouragée
exportée offerte gratuitement aux pays en développement
pas d’avis
Q15. Je suis favorable à une aide européenne pour:

Q16. Le financement du secteur agricole européen devrait être organisé:

Q17. Je suis prêt à modifier mes habitudes alimentaires (par exemple, un plat végétarien une fois par semaine, uniquement du poisson issu de l’aquaculture) pour contribuer à la réalisation des objectifs de durabilité

Q18. Je pense que le changement climatique est provoqué par l’homme:

Q19. Mon attitude vis-à-vis de l’Union européenne est:

Q20a. Si vous répondez favorablement à la question suivante (20b):
vous acceptez de faire partie d’une équipe de citoyens européens que le Parlement pourrait inviter pour engager un dialogue sur ce sujet.
pour ce faire, vous êtes priés de nous transmettre vos coordonnées; ces informations ne seront utilisées que pour vous contacter pour de nouveaux débats avant les prochaines élections européennes de 2014. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.
Q20b. Je suis prêt à m’engager davantage dans un dialogue avec des citoyens d’autres États membres:

Le Parlement européen s’appuiera sur les réponses collectées pour élaborer un document de travail dont il sera tenu compte dans le processus de prise de décision.

Une étude scientifique menée par l’Université d’Aston, en Angleterre, et soutenue par les ONG Générations Futures et Antidote Europe, parue dans le journal scientifique à comité de lecture PLoS One démontre les effets néfastes de mélanges de certains pesticides couramment utilisés.

Pourquoi cette étude : L’évaluation des risques pour la santé de mélanges de substances chimiques a été éludée jusqu’ici faute d’une méthode appropriée. Or chacun d’entre nous, quel que soit son âge, est exposé journellement à des dizaines de substances chimiques de synthèse dont on ignore les toxicités en
mélange . Générations Futures et Antidote Europe se sont donc associés pour s’attaquer à ce problème urgent. Les deux associations ont demandé à une équipe universitaire réputée de tester les activités de mélanges de trois fongicides fréquents (pyrimethanil, cyprodinil et fludioxonil) sur des cellules gliales et neuronales représentatives du système nerveux central humain. Les résultats de ces travaux scientifiques viennent d’être publiés sous le titre : A preliminary investigation into the impact of a pesticide combination on human neuronal and glial cell lines in vitro, M.D. Coleman & al., PLoS ONE* (2012)
http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0042768.
Résultats : En combinaison, ces fongicides exercent sur les cellules gliales d’énormes stress oxydants les obligeant à stimuler considérablement l’expression de peroxydases (très peu stimulés par les fongicides
seuls) et surtout d’enzymes de neutralisation des radicaux oxygène (effet comparable à celui du cyprodinil).
Sous l’effet du mélange, mais pas des fongicides seuls (sauf le cyprodinil), ces cellules entrent en apoptose (suicide cellulaire)
Les cellules neuronales sont également affectées par le mélange des fongicides, principalement en stimulant l’expression de peroxydases (pas ou peu stimulés par les fongicides seuls), des enzymes de neutralisation des radicaux oxygène (pas affectés par les fongicides seuls sauf le cyprodinil) et une très
forte mobilisation des gènes signalant l’entrée en apoptose (peu affectés par les fongicides seuls sauf le cyprodinil)
Rappelons que le stress oxydant joue un rôle important dans la maladie d’Alzheimer, qui se caractérise aussi, comme la maladie de Parkinson, par une atrophie corticale, deux des effets observés massivement avec ces mélanges de fongicides. Les responsables de l’étude confirment que les résultats sont préoccupants.
« Ce travail montre que certains pesticides, isolément ou en combinaisons, peuvent induire du stress et des modifications du devenir des cellules humaines. Ils peuvent aussi interférer avec des processus cellulaires basiques comme celui de la production d’énergie. Ces effets ont été mis en évidence à des concentrations proches de celles trouvées dans nos aliments. Ce travail suggère que nous devrions faire davantage d’efforts pour restreindre l’utilisation des pesticides dans les cultures destinées à l’alimentation,..» Déclare le Professeur Michael Coleman, responsable de l’étude.
« Les résultats de cette étude sur une combinaison de trois résidus de pesticides que nous avions trouvés sur une même grappe de raisin en 2008, montrent que l’évaluation du risque ne rend pas compte d’éventuels effets de synergie entre pesticides, ce qui peut conduire à une sous-estimation grave du risque pour l’homme et l’environnement. Nous demandons à l’ANSES et à l’EFSA de mener d’urgence les recherches qui s’imposent dans ce domaine et, dans l’attente de résultats exhaustifs, d’abaisser significativement les limites maximales en résidus tolérées dans les aliments, dans un soucis élémentaire de précaution. » Déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. Les méthodes à cette fin sont à disposition, affirme Claude Reiss, président d’Antidote Europe.
*) PLoS ONE (Public Library of Science) est une revue internationale de haut niveau dont les articles sont soumis à une évaluation rigoureuse par des experts.
Contact presse : F Veillerette 06 81 64 65 58

La Biodiversité sacrifiée sur l’autel de la productivité La Cour de Justice de l’Union Européenne désavoue Kokopelli et son avocat général

La Biodiversité sacrifiée sur l’autel de la productivité
La Cour de Justice de l’Union Européenne désavoue Kokopelli et son avocat général

La pétition de soutien à Kokopelli
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/soutien-kokopelli-498.html

La Cour de Justice, par sa décision rendue aujourd’hui dans l’affaire Kokopelli c. Baumaux, vient de donner un satisfecit intégral à la législation européenne sur le commerce des semences.

Pourtant, le 19 janvier dernier, son Avocat Général nous donnait entièrement raison, en estimant que l’enregistrement obligatoire de toutes les semences au catalogue officiel était disproportionné et violait les principes de libre exercice de l’activité économique, de non-discrimination et de libre circulation des marchandises. (V. ses conclusions)

Ce changement de cap absolu ne manque pas de nous surprendre et de nous interroger.

La Cour, aux termes d’une analyse étonnement superficielle de l’affaire, et d’une décision qui ressemble plus à un communiqué de presse qu’à un jugement de droit, justifie l’interdiction du commerce des semences de variétés anciennes par l’objectif, jugé supérieur, d’une “productivité agricole accrue” !

L’expression, utilisée 15 fois dans la décision de la Cour, consacre la toute puissance du paradigme productiviste. Ce même paradigme, qui avait présidé à la rédaction de la législation dans les années soixante, a donc encore toute sa place en 2012. La biodiversité peut donc être valablement sacrifiée sur l’autel de la productivité.

Cela fait 50 ans que cela dure et le fait que ce raisonnement nous ait déjà amenés a perdre plus de 75% de la biodiversité agricole européenne n’y change donc rien. (V. les estimations de la FAO)

Si la Cour mentionne les dérogations supposément introduites par la Directive 2009/145 pour les “variétés de conservation”, son analyse s’arrête à la lecture des grands titres. Comment les juges n’ont-ils pas voulu voir que les conditions d’inscription des variétés de conservation, dans la réalité, étaient restées pratiquement identiques à celles du catalogue officiel normal [1]? Le critère d’homogénéité, par exemple, particulièrement problématique pour les variétés anciennes, ne connaît aucune modération.

La Cour n’a-t-elle pas lu les témoignages de nos collègues européens, déjà confrontés à des inscriptions impossibles de leurs semences sur cette liste ?

Cette directive est un véritable leurre, que Kokopelli et tant d’autres organisations européennes ont déjà dénoncé, et ne vise pas à permettre la commercialisation des variétés anciennes ni même à conserver la biodiversité semencière.

De plus, cette biodiversité, qui a nourri les populations européennes pendant les siècles passés, est l’objet de la plus grande suspicion. La Cour va ainsi jusqu’a écrire, par deux fois, que la législation permet d’éviter “la mise en terre de semences potentiellement nuisibles” !

Cette remarque est totalement erronée puisque, comme l’avait justement relevé l’Avocat Général, l’inscription au Catalogue ne vise pas à protéger les consommateurs contre un quelconque risque sanitaire ou environnemental, auquel la législation ne fait même pas référence !
Cette remarque, surtout, est choquante, quand on pense que les semences du Catalogue, enrobées des pesticides Cruiser, Gaucho et autres Régent, ou accompagnées de leur kit de chimie mortelle, empoisonnent la biosphère et les populations depuis plus de cinquante ans !

Le lobby semencier (European Seed Association), qui a pris le soin, pendant le cours de la procédure, de faire connaitre à la Cour son désaccord avec l’avis de l’Avocat Général, se réjouit, dans tous les cas, de cette totale convergence de vues avec la Cour. (V. son communiqué et sa lettre adressée à la Cour.)

Nos adversaires directs dans cette procédure, c’est-à-dire la société Graines Baumaux, mais aussi la République Française, le Royaume d’Espagne, la Commission Européenne et le Conseil de l’UE, doivent également s’en frotter les mains.

Avec cette décision, les masques tombent : la Cour de l’Union Européenne est, elle aussi, au service de l’agriculture chimique mortifère et de son idéologie corruptrice.

Et Kokopelli, au contraire de tout ce qui a pu se lire ces derniers mois, n’a aucun intérêt convergent avec Monsanto et autres semenciers-chimistes. Ces craintes exprimées par certains n’étaient qu’élucubrations fantaisistes, voire malveillantes, à l’égard de l’association.

Mais tout cela se comprend par l’examen du contexte dans lequel prend place cette décision : en Europe, une réforme générale de la législation sur le commerce des semences est en cours. La procédure est placée sous le haut parrainage de l’industrie semencière. Les associations de sauvegarde de la biodiversité, petits producteurs, paysans et jardiniers passionnés, qui, à travers toute l’Europe, conservent clandestinement plus de variétés oubliées que tout ce que le catalogue des variétés appropriées n’en pourra jamais contenir, n’ont pas été invitées à la table des négociations…

Verra-t-on, dans ce cadre, le législateur européen redéfinir ses priorités ? Les semenciers veilleront à ce que cela ne soit pas le cas.

La France, dans ce cadre, joue un rôle particulier. Le Ministère de l’Agriculture a dépêché l’une des collaboratrices du GNIS [2], Mme Isabelle Clément-Nissou, auprès de la Commission Européenne (DG SANCO), afin de rédiger le projet de loi ! Mais les conflits d’intérêt, inadmissibles, ne semblent choquer personne au niveau des institutions européennes…

Ainsi, l’étau se resserre et les perspectives pour la biodiversité n’ont jamais été aussi sombres.

Et l’Association Kokopelli, qui depuis 20 ans veille avec passion à la préservation du patrimoine semencier européen, bien commun de tous, sans la moindre subvention publique, pourrait donc bien disparaître demain, car son activité, qui gêne l’une de nos sociétés commerciales les mieux installées, ne présente pas d’intérêt pour une “productivité agricole accrue”. Cette décision nous sidère, autant qu’elle nous indigne.

Plus que jamais, Kokopelli a besoin du soutien moral de la population. Car il n’est pas admissible que les variétés anciennes, héritage de nos grands-parents, soient interdites de cité !
Nous en appelons également à notre gouvernement. La gauche, sous les précédents gouvernements de droite, nous a dit pouvoir compter sur son soutien à de nombreuses reprises. Il est temps maintenant qu’elle transforme ses promesses en actes (en commençant par retirer son mandat à Mme CLEMENT-NISSOU) !

Kokopelli, le 13 juillet 2012.

[1] La directive 2009/145 prévoit que les critères de distinction et de stabilité sont laissés à la discrétion des Etats membres et que, par contre, «pour l’évaluation de l’homogénéité, la directive 2003/91/CE s’applique» : art. 4 §2

[2] Le GNIS représente les semenciers professionnels en France et dit officiellement «défendre les intérêts de la filière semence» – V. son site Internet

Ce que nous voulons, sur le plan législatif et réglementaire :

Le Catalogue officiel actuel est le pré-carré exclusif des variétés protégées par des droits de propriété intellectuelle, hybride F1 non reproductibles. Qu’il le reste.

Nous voulons que les semences anciennes et nouvelles appartenant au domaine public et librement reproductibles sortent du champ d’application de la législation sur le commerce des semences.

Il n’existe pas de catalogue officiel obligatoire pour les clous et les boulons. Il n’y a pas de raison de soumettre les semences à une procédure préalable de mise sur le marché, comme les pesticides ou les médicaments, pour les cataloguer dans un registre.

Des objectifs de qualité et de loyauté dans les échanges commerciaux peuvent être aisément atteints par un règlement de base fixant des critères minimums en termes de qualité sanitaire, faculté germinative, pureté variétale et pureté spécifique.

Que demande la société Graines Baumaux ?

Notre adversaire devant la Cour d’Appel de Nancy demande la condamnation de Kokopelli à lui payer 100.000 €uros de dommages-intérêts, ainsi que la cessation de toutes les activités de l’association. Pour information, au 30 juin 2011 la société Baumaux avait un chiffre d’affaire annuel de 14 millions d’€uros et un résultat net de 2 millions d’€uros.

La pétition de soutien à Kokopelli
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/soutien-kokopelli-498.html

Les AMAP ne sont pas un service économique : elles donnent un avenir à l’agriculture paysanne et à nos territoires

Les AMAP ne sont pas un service économique :
elles donnent un avenir à l’agriculture paysanne et à nos territoires
En mars 2012, devant l’Assemblée Nationale, les députés Jean-Patrick Gille et Jack Lang ont interrogé le ministre de l’agriculture sur le régime fiscal des AMAP et leur assujettissement aux impôts commerciaux.
Le ministère a répondu dans le JO du 17 avril 2012, en affirmant qu’une AMAP doit être «considérée comme lucrative et soumise aux impôts commerciaux» parce qu’elle entretient des relations privilégiées avec une entreprise (l’agriculteur).
Le MIRAMAP conteste cette analyse. Elle démontre une profonde méconnaissance de la singularité des AMAP et de l’économie solidaire.
Rappelons d’abord que, selon la charte, une AMAP n’a aucune activité commerciale ; elle n’achète ni ne vend rien. Ce n’est pas une entreprise de distribution ; elle ne réalise aucun chiffre d’affaire et n’a donc pas de base imposable. La seule ressource monétaire perçue est le montant des adhésions à l’association.
Une AMAP n’est pas non plus un intermédiaire commercial entre les consommateurs et l’agriculteur. Elle n’assure aucun transfert d’argent. La transaction commerciale entre le producteur et le consommateur s’opère au travers de contrats individuels, selon le régime de la vente directe des produits agricoles, c’est à dire sans intermédiaire.
D’autre part, une AMAP ne constitue pas un avantage concurrentiel pour les agriculteurs. C’est le consommateur qui choisit de participer au développement économique de l’exploitation.
Le ministère évoque le caractère lucratif des AMAP en avançant qu’elles «assurent à un professionnel l’écoulement de sa production». C’est faux, car les AMAP n’ont pas pour objet d’assurer un service et les paysans ne sont pas adhérents des AMAP.
De plus, les AMAP sont d’intérêt général, car elles ont pour objet de préserver l’agriculture paysanne et les fermes de proximité, dans l’intérêt des citoyens, qu’ils soient consommateurs ou paysans. Il faut souligner également leur rôle d’utilité sociale, car elles aident au maintien d’une agriculture locale et de qualité. C’est pourquoi elles peuvent prétendre à bénéficier d’un régime dérogatoire.
Pour toutes ces raisons, nous réfutons la conclusion du ministère de l’agriculture du 17 avril 2012. Nous interpellons le nouveau ministre de l’agriculture et de l’agroalimentaire, Stéphane Le Foll, ainsi que le ministre de l’économie, des finances et du commerce extérieur, Pierre Moscovici et Benoit Hamon, ministre délégué à l’économie sociale et solidaire pour que cette position prise par l’ancien gouvernement soit révisée avec bon sens eu égard aux arguments que nous apportons.
Les citoyens engagés en AMAP revendiquent que les terres agricoles ne soient plus les variables d’ajustement de projets d’infrastructures ou d’urbanisation et ils militent pour que seules les pratiques agricoles respectueuses des personnes et de leur environnement soient soutenues. Notre combat, hautement symbolique, dépasse le seul régime fiscal des AMAP, il s’agit de reconnaître l’agriculture paysanne comme oeuvre d’intérêt général.
Le Collectif du MIRAMAP,

Le marché des pesticides est en hausse en 2011

Le marché des pesticides est en hausse en 2011. En volume, la hausse est de 1,3% tandis qu’en valeur la progression atteint +5% pour un chiffre d’affaires approchant 1,9 milliard d’euros.

Pourquoi ? Le lobby des pesticides, représenté par l’UIPP, met en cause les conditions météorologiques. C’était déjà le cas en 2007, ce sera très certainement encore le cas en 2012. Les conditions météorologiques font partis des facteurs à prendre en compte et seront toujours fluctuantes au gré des années.

Immobilisme ! En fait, cette hausse pointe surtout le manque total de volonté politique de pousser en profondeur un changement du système agricole qui conduit à l’immobilisme, à la reprise en main très nette de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA) – et de ses représentants- et donc à un échec, à ce jour, du plan Ecophyto.

Les ventes d’herbicides ont grimpé de 17%. Pourquoi ne pousse-t-on pas plus les techniques alternatives à ces produits potentiellement dangereux ? Pourquoi la France n’est pas plus agressive pour défendre un verdissement de la PAC au niveau européen ? Pourquoi favorise-t-on la mise en marché de semences enrobées qui ne fait que renforcer un système agricole intensif ? Pourquoi la France continue-t-elle à demander des dérogations à l’utilisation de certains pesticides ? Ou est la cohérence ?

Premier pays agricole européen, la France est aussi le plus grand utilisateur de pesticides. Au niveau mondial, le marché des pesticides est en nette progression, +15% en valeur malgré la présence des OGM dans de nombreux pays censés réduire l’usage de ces produits.

« Alors que les mesures prises dans le cadre du Grenelle de l’environnement annonçait -50% de pesticides en 2018, +6% de bio en 2012 force est de constater que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Nous comptons sur le nouveau Gouvernement pour savoir prendre les mesures qui s’imposent dans les mois qui viennent pour mettre au cœur de ses politiques publiques la protection de la santé et de l’environnement et la promotion de systèmes alternatifs respectueux de l’Homme et de la planète » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « Nous saurons être vigilants » conclut-il.

François Veillerette : 06 81 64 65 58
Nadine Lauverjat : 06 87 56 27 54