Rencontres internationales des mouvements contre les OGM les 20 et 21 juillet 2013 à Bouzy la Forêt (France)

Déclaration commune

Nous, mouvements opposés à la dissémination des OGM (organismes génétiquement modifiés) dans l’environnement, avons partagé l’expérience de nos luttes à l’occasion des 10 ans du Collectif des faucheurs volontaires d’OGM.
14 pays du monde entier représentés par des organisations, associations et mouvements ont participé aux débats.
Des résistances contre ces OGM existent mondialement pour défendre le droit et la liberté de produire et consommer sans OGM. Les luttes engagées par les uns renforcent et motivent le combat à mener par les autres.
Les industries semencières et agro-alimentaires s’approprient le vivant et le droit d’imposer la commercialisation et l’utilisation des plantes génétiquement modifiées. Elles détruisent l’agriculture paysanne et vivrière et portent atteinte à la souveraineté alimentaire, à la biodiversité et à la santé humaine et animale.
Nous, citoyennes et citoyens de tous horizons, travaillons à
une solidarité et une résistance mondiale contre les OGM
Nous déclarons mutualiser nos énergies et nos moyens contre la domination des multinationales s’appuyant sur la complicité et l’hypocrisie des gouvernants et dirigeants des structures internationales (OMC, FMI, etc).
Nous refusons le brevetage et la marchandisation du vivant.
Nous élaborons, ensemble et pour le bien commun, une coordination des résistances internationales.
Une agriculture respectueuse du vivant est possible.
Une recherche partagée entre paysans et scientifiques est possible.
Participants :
Afrique du Sud ; Mariam MAYET : Africa Center for Biosafety
Belgique ; Barbara VAN DYCK et Steven DESANGHERE : Field Liberation Movement
Bénin ; René SEGBENOU : Coalition pour la Protection du Patrimoine Africain ; Jeanne ZOUNDJIHEKPON : Grain
Brésil ; Darci FRIGO : Mouvement des Sans Terre
Espagne ; Juan-felipe CARRASCO : Salvia
Etats-Unis ; Lisa STOKKE et Dave MURPHY : Food Democracy Now
Italie ; Luca COLOMBO : Fondation Italienne pour la Recherche en Agriculture Biologique et Biodynamique
Inde ; Sreedevi LAKSHMI KUTTY : Coalition for a GM-free India
Mexique ; Catherine MARIELLE : Grupo de Estudios Ambiantales AC
Nouvelle-Calédonie ; Jérémy ANDRÉ : Stop OGM Pacifique
Pays-Bas ; Anton LUCCIONI : Militant
Royaume-Uni ; Gérald MILES : Take the Flour Back
Sénégal ; Lamine BIAYE : Association Sénégalaise des Producteurs de Semences Paysannes
France ; Arnaud APOTEKER : Chargé de mission sur les OGM au Parlement européen
France ; Josie RIFFAUD : Via Campésina
France ; René LOUAIL : Confédération Paysanne
France ; Jean-Baptiste LIBOUBAN : initiateur du Collectif des Faucheurs Volontaires

UE – OGM : Bientôt onze nouvelles autorisations pour Monsanto, dont une pour son maïs SmartStax ?

par Eric MEUNIER , juillet 2013

Le 11 juillet 2013, à nouveau, les États membres réunis au sein du Comité d’appel sur les « aliments génétiquement modifiés et les risques environnementaux » n’ont pas atteint de majorité qualifiée pour accepter ou rejeter trois propositions d’autorisations des plantes génétiquement modifiées (PGM) présentées par la Commission européenne, a appris à l’instant Inf’OGM. La décision finale revient maintenant à cette dernière qui statuera « dans un futur proche », comme nous l’a indiqué Frédéric Vincent, porte-parole de la DG Sanco (ndlr, vraisemblablement avant l’automne).

Les trois autorisations présentées par la Commission européenne concernent onze PGM de Monsanto destinées à être importées, transformées et utilisées pour l’alimentation humaine et animal : le maïs MON89034*1507*NK603 (dossier NL/2009/65 déposé en 2009 avec Dow AgroScience) ; le maïs Mon89034*1507*MON88017*59122 et ses « sous-combinaisons » (dossier CZ/2008/62 déposé en 2008) ; et le pollen issu du maïs MON810 (dossier NL/2012/107 déposé en 2012).

La seconde proposition d’autorisation concerne neuf PGM traitées dans le cadre d’un seul et unique dossier de demande d’autorisation ! La PGM concernée est un maïs GM empilé, le maïs Mon89034*1507*MON88017*59122 plus connu sous le nom de SmartStax, et huit maïs GM « liés » car contenant une combinaison de trois ou deux des évènements transgéniques du maïs cité [1].
C’est la première fois qu’une autorisation couvrant plusieurs PGM est proposée par la Commission européenne. Une nouveauté qui confirme que la récente adoption d’un nouveau règlement sur l’évaluation sanitaire des OGM permet à la Commission européenne de débloquer les autorisations en attente. Comme nous l’avons déjà vu [2], la légalité d’une telle autorisation peut être sujette à discussion. Le règlement 1829/2003 prévoit en effet qu’une autorisation peut être accordée pour un OGM et non pas des OGM. Mais la Commission fait une autre lecture de ce règlement. Elle nous a indiqué que « rien dans le règlement 1829/2003 n’empêche ni la soumission d’un dossier contenant différents OGM, ni l’AESA d’adopter une opinion couvrant différents produits pourvu que chaque OGM ait fait l’objet d’une évaluation conforme au règlement ». Et de préciser que c’est la Commission européenne elle-même qui a pris la responsabilité de demander à l’entreprise que sa demande d’autorisation soit complétée de manière à couvrir « toutes les sous-combinaisons des événements simples présentes dans [la plante GM empilée], à l’exception de celles déjà autorisées », ajoutant que l’objectif de cette démarche « est de garantir que des sous-combinaisons présentes dans la récolte [d’une culture] dans un pays tiers ne soient mises sur le marché dans l’UE sans autorisation ».

Cette innovation dans la série des autorisations proposées par la Commission européenne n’est pas le seul point remarquable. Car le maïs SmartStax (exprimant six protéines insecticides [3]et deux tolérances à des herbicides) est l’objet de controverses. L’association Testbiotech en Allemagne a déjà souligné des lacunes dans l’évaluation des risques de cette PGM, comme l’absence d’étude des effets synergiques entre les toxines insecticides et les résidus de pulvérisation d’herbicide [4].
Une étude menée par le professeur Tabashnik a par ailleurs montré que des insectes avaient acquis des résistances à certaines protéines Cry, dont les Cry3Bb1 (contre Diabrotica) et Cry1F (contre Spodoptera frugiperda) [5], présentes dans le maïs SmartStax ! Un fait scientifique nouveau qui mériterait probablement que la Commission européenne demande à l’AESA son avis avant d’aller plus loin sur cette autorisation. D’autant que dans la liste des maïs dérivés sujets au vote d’aujourd’hui se trouvent le maïs 1507*MON88017 qui exprime ces deux protéines !
L’existence « scientifique » de telles résistances est aussi corroborée par Syngenta qui en fait un argument de vente pour un insecticide contre la chrysomèle. Elle affirme que « les variétés transgéniques Bt ont apporté un moyen pratique et efficace aux agriculteurs pour gérer la chrysomèle du maïs, mais (…) les récents cas de dommages inattendus de la chrysomèle et la difficulté de contrôler ces populations » justifient d’utiliser un insecticide que vend l’entreprise, « peut-être plus que jamais ».

La dernière demande concerne le pollen issu de maïs MON810. Si la Commission européenne venait à autoriser ce pollen cet été, la question du miel contaminé par du pollen issu de maïs MON810 serait, légalement du moins, réglée, sous couvert de respecter les règles d’étiquetage.

Ce vote du 11 juillet fait suite à un précédent vote qui avait eu lieu le 10 juin lors de la réunion du Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale [6], qui n’avait pas permis d’atteindre une majorité qualifiée. La France avait voté contre ces autorisations. Les trois propositions ont donc suivi la procédure en étant présentées au Comité d’appel de ce jour.

[1] les maïs MON89034*1507*MON88017, MON89034*1507*59122, MON89034*MON88017*59122, 1507*MON88017*59122 – les maïs MON89034x1507, MON89034x59122, 1507xMON88017 et MON88017x59122

[2] Inf’OGM, « UE – Onze autorisations d’OGM demandées le 10 juin 2013 », Eric MEUNIER, 7 juin 2013

[3] Cry1A.105, Cry2Ab2, Cry1F, Cry3Bb1, Cry34Ab1 et Cry35Ab1

[4] http://www.testbiotech.org/en/node/838

[5] Inf’OGM, « Les insectes résistent de plus en plus aux OGM insecticides », Eric MEUNIER, 24 juin 2013

[6] cf. note 2

Campagne pour l’intégralité des essais

Sources : Information transmise à l’ANAMACaP (Association Nationale des Malades du Cancer de la Prostate) par Günter FEICK, président de BPS, l’association sœur allemande de l’ANAMACaP et traduite par M. Christian ARNOLD Vice-président ANAMACaP
Pétition mise en place par «The AllTrials Initiative»
http://www.alltrials.net/

Les autorités médicales et les administrations ont besoin des résultats des essais cliniques pour prendre des décisions pertinentes sur les traitements.
Mais les laboratoires et les chercheurs ont la possibilité de conserver par-devers eux les résultats des essais cliniques, même si on les leur demande .Selon les meilleures données disponibles, environ la moitié de tous les essais cliniques n’ont jamais été publiés, et les essais avec des résultats négatifs sur tel ou tel traitement ont toutes les chances d’être dissimulés.
Ceci est un sérieux problème pour une médecine basée sur la preuve car il faut disposer de toutes les preuves relatives à un traitement pour comprendre ses risques et ses avantages .Si vous lancez une pièce 50 fois, mais ne montrez le résultat que lorsque c’est face, et ne dites pas combien de fois vous avez lancé la pièce en l’air, vous pouvez démontrer que votre pièce tombe toujours du côté face.
C’est très comparable à la situation absurde que nous acceptons en médecine, une situation qui fausse les éléments de preuve et expose les malades au risque injustifié de se voir prescrire le mauvais traitement. 
Ceci concerne aussi des médicaments très couteux .Plusieurs Etats dans le monde ont dépensés des milliards pour un médicament appelé Tamiflu : le Royaume-Uni à lui tout seul a dépensé 500 millions de livres pour ce médicament en 2009, ce qui représente 5% du budget total du Service national de Sante (le NHS) qui se monte à 10 milliards de livres. Mais Roche, le fabricant du médicament n’a rendu public que moins de la moitié des essais cliniques réalisés et continue à dissimuler des informations importantes relatives à ces essais vis-à-vis du corps médical et des chercheurs .De telle sorte que nous ne savons pas si le Tamiflu est un tant soit peu meilleur que le paracétamol. 
Plusieurs initiatives ont été engagées pour essayer de régler ce problème, mais elles ont toutes échouées. Depuis 2008, aux Etats-Unis, la FDA (Food and Drug administration qui octroie les Autorisations de Mise sur le Marché) a demandé que les résultats de tous les essais cliniques soient affichés dans un délai d’une année après leur achèvement. Néanmoins, un audit publié en 2012 a révélé que 80% des expérimentations ne respectaient pas cette loi. En dépit de ce constat, aucune amende n’a été imposée pour non-respect de la loi. En tout état de cause, comme la plupart des médicaments utilisés ont été mis sur le marché avant 2008, les résultats des essais cliniques qui sont les plus importants pour la pratique médicale actuelle n’auraient pas été publiés, même si la loi de la FDA avait été pleinement appliquée.
Nous croyons qu’une telle situation ne peut pas continuer. L’initiative « Tous les Essais Cliniques » (pour la publication de l’INTEGRALITE des essais) fait campagne pour la publication des résultats (c’est-à-dire, la totalité des rapports des études cliniques) de tous les essais cliniques – passés, présents et futures – pour tous les traitements en usage effectif actuellement.
Nous faisons appel aux gouvernements, aux administrations et aux organismes de recherche pour mettre en œuvre les mesures pour atteindre cet objectif.
Et nous en appelons aux universités, aux comités d`éthiques et aux autorités médicales pour prendre acte d’un changement de culture, pour reconnaitre que les insuffisances de publications des essais cliniques constituent une conduite fautive et ordonner à leurs membres de veiller au respect de ce principe.
A l’initiative de “Bad Science, Sense About Science, BMJ, James Lind Initiative and Centre for Evidence-based Medicine”
Nous sommes au seuil d`un changement important, mais nous avons besoin de votre aide à tous pour aboutir et concrétiser.
Le soutien de 40.000 personnes à ce jour a permis de persuader des centaines d’organismes de s`engager pour l`objectif d’obtenir l’enregistrement de tous les essais cliniques et la publication de leurs résultats. En font partie des administrations et des universites. GSK, l’un des plus grands laboratoires au monde, a signé et d’autres envisagent également de le faire. Certains de ces organismes ont commencé à discuter sur la manière pratique d’empêcher la rétention des résultats.
Jusqu’à maintenant nous avons créé une onde de choc et nous avons obtenu des engagements importants .Nous avons permis à des personnes au sein de grandes organisations de s’exprimer et cela a changé l’opposition du courant dominant sur cette question. En procédant de la sorte, nous avons mis en question ceux qui essayaient de prétendre que la question ne se pose pas, ou qui, proclament de façon erronée que la question est déjà résolue. 
Mais cette impulsion pour un changement peut aboutir aussi bien à une avancée qu’à une marche en arrière. Sir Iain Chalmers -cofondateur de Cochrane Collaboration – a décrit sur le site internet de MRC comment la démarche de transparence s’est embourbée après 25 années de fausses promesses et d`initiatives avortées. Beaucoup espèrent que la campagne « Tous les Essais » tournera au fiasco et disparaitra à l`image des efforts précédents. Ce qui arrivera maintenant dépend de nous tous.
Nous nous devons de nous développer au plan international, et de pousser pour un changement décisif et permanent. Voici ce que nous voulons réaliser grâce à votre aide :
Des organismes internationaux ont signé. Il est d’une importance vitale que les organisations prennent position sur cette question et se joignent au débat pour obtenir que tous les résultats des essais cliniques fassent l’objet d’un rapport, pour tous les traitements en cours actuellement, et pas seulement pour ceux qui apparaitront dans l’avenir. Certains d`entre vous ont parfaitement réussi à persuader des organismes professionnels, des employeurs et d’autres organismes de se joindre à la campagne. Pouvez-vous écrire à cette fin aux organismes médicaux dans votre pays ?
Durant les prochaines semaines nous nous assurerons que le monde entier est averti pleinement sur cette question.
Vingt cinq années d’échec c’est beaucoup trop. Les Praticiens ont besoin de tous les résultats, de tous les essais, relatifs à tous les traitements qui sont utilisés.

Les insuffisances des nouvelles règles de l`UE sur les essais cliniques
BMJ 2012; 345 doi: http://dx.doi.org/10.1136/bmj.e8522 (Published 20 December 2012)
Cite this as: BMJ 2012;345:e8522
1.   Peter C Gøtzsche, director
1.   pcg@cochrane.dk
    Accepted 11 December 2012
La Directive de l`UE sur les essais cliniques a été fortement critiquée, on lui reprochait d`être bureaucratique, confuse et de mener à un déclin du nombre d`essais effectués en Europe. Quoique les nouvelles propositions de règlementation soient bien meilleures, Peter Gotzsche souligne que des améliorations sont encore nécessaires pour la sécurité des malades, l`usage intelligent des médicaments et la planification de la recherche.
Le nouveau règlement de l`UE sur les essais cliniques s`applique à tous les essais de médicaments au sein de l`UE. Il devrait être finalisé au début 2013, pour se substituer à la Directive très critiquée. Il a pour objectif de simplifier la procédure de soumission et d`approbation des essais cliniques et d`uniformiser la procédure au sein de l`UE. Il inclut également un régime simplifié pour les essais à faible risque – par exemple ceux qui utilisent des médications autorisées. Il est plein de bon sens, mais il y a encore des imperfections pour ce qui est de l`accès à l`information et la protection des malades. En amont d`un débat majeur sur le règlement proposé devant le Parlement Européen, je fais ressortir les pistes grâce auxquelles le règlement pourrait encore être renforcé.

L`ACCES PUBLIC A L`INFORMATION
Les dossiers pour conduire des essais de médicament seront soumis au travers d`un portail unique de l`UE, à partir duquel les autorités nationales concernées auront accès et traiteront les soumissions. Toutes les demandes, et en conséquence les résultats et les données seront accessibles au public sauf si la confidentialité est justifiée pour protéger des données personnelles ou commerciales.
Il ne devrait pas y avoir de problème .Selon la proposition actuelle la base de données de l`UE ne contiendra pas de données personnelles sur ceux qui participent aux essais cliniques, et le médiateur (Ombudsman) européen a déclaré qu`il n`y a pas d`information commerciale confidentielle dans les protocoles d`essais ou dans les rapports d`études cliniques. Qui plus est, l`intérêt de la santé publique et le droit des citoyens de savoir devrait l`emporter sur quelque invocation de confidentialité commerciale qui soit. Les malades se portent volontaires pour la recherche au bénéfice de la société et des futures malades, et pas pour le bénéfice d`un laboratoire particulier.

Nourrir ou mourir

Aujourd’hui des travailleurs de l’agro-alimentaire demandent des comptes à leur employeur Triskalia devant les Tribunaux de la République à Saint-Brieuc. Gravement intoxiqués dans le cadre de leur profession par des pesticides, ils sont le symbole de la dérive de tout un système alimentaire dans lequel l’obligation du profit l’emporte sur la nécessité de nourrir les hommes.
Nous qui combattons les marées vertes et la dégradation de la qualité de l’eau en Bretagne, comment ne pas nous reconnaître dans leur combat pour la reconnaissance de leur préjudices sanitaires graves, leur indemnisation et la sanction des responsables ? C’est le même système agroalimentaire hors sols qui intoxique les ateliers de production de nourriture animale comme les plages. C’est lui qui contamine l’eau, l’air, le sol, la mer. C’est lui qui enferme hommes et femmes dans une dépendance totale à des circuits financiers. C’est lui qui fait souffrir hommes et bêtes, et ne tuent pas que les secondes. Quand ils ne meurent pas à petit feu de leur métier, ils se donnent la mort. L’agriculture intensive connaît un des plus grands taux de suicide.
Et les autorités locales, régionales, nationales ont une responsabilité grave dans cet état de fait. Elles l’ont autorisé et même encouragé, soutenu, hier comme aujourd’hui. C’est aussi pour cela qu’elles ont été condamnées hier devant les Tribunaux à notre demande, et demain encore par nous et bientôt par la Cour Européenne de Justice. On ne peut accepter de nourrir les hommes au prix de la maladie, de la souffrance ou de la mort sacrificielles de quelques uns d’entre eux. L’agriculture doit nourrir les hommes et jamais en faire mourir quelques uns d’entre eux. Ces mêmes autorités seraient bien inspirées de revenir aux idéaux des fondateurs de l’Europe, la paix et l’indépendance alimentaire, l’une et l’autre, indissolublement liées. En finir avec la guerre, ce n’est pas sournoisement la rétablir entre les hommes sous prétexte de les nourrir.
C’est ce grand débat citoyen auquel nous invitons toutes et tous le 15 septembre à Hillion à La Grandville à l’occasion de la journée du patrimoine naturel.
André Ollivro, président de Sauvegarde du Penthièvre
Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor

UE – Le faux retrait de Monsanto du marché européen des OGM

par Eric Meunier, Inf’OGM

Dans une interview accordée au journal Investigative Reporting Denmark, Brandon Mitchener, responsable de Monsanto pour les relations publiques en Europe et au Moyen-Orient, annonce que dans l’Union européenne, Monsanto va « se concentrer entièrement sur les cultures hybrides, conventionnelles, normales. Et c’est tout ce que nous vendrons, sauf en Espagne et au Portugal où les cultures GM sont acceptées ». Comme nous allons le voir, cette annonce ne doit pas être lue comme un retrait de l’entreprise du marché des OGM en Europe. Après la mobilisation mondiale du 25 mai contre Monsanto qui a rassemblé plus de deux millions de personnes), l’entreprise joue en effet la carte de la communication qui, en étant mal comprise, pourrait laisser croire à son retrait effectif du marché. Or, cette annonce n’aura concrètement aucune conséquence pratique quant aux demandes d’autorisation ou en disponibilité de semences GM en Europe. Cela ne change donc rien à la présence de Monsanto sur ce marché.

B. Mitchener précise que l’entreprise a des « essais en champs académiques qui sont en cours […] nous n’avons pas voulu laisser tomber les scientifiques en arrêtant les financements de ces recherches en cours. Pour des raisons scientifiques, nous continuons de les soutenir ». Et de conclure que si « tout se fera maintenant aux États-Unis et dans d’autres pays », l’entreprise Monsanto sera heureuse « de revenir en Europe quand le public européen le voudra ». Il a d’ailleurs précisé à Inf’OGM que, concernant les cultures commerciales, « il est possible que nous continuions à vendre de petites quantités de semences GM dans des pays où des agriculteurs nous les demandent, comme en Roumanie » !
Ces précisions limitent de fait la portée de l’annonce… Concrètement, si Monsanto souhaite pouvoir commercialiser, pour la culture, des produits en Espagne et au Portugal, elle devra continuer à obtenir de Bruxelles des autorisations de culture. Or, ces autorisations seront valables sur l’ensemble du territoire européen. Par ailleurs, les autorisations concernant l’importation sont obligatoires pour que les exportations vers l’Europe des PGM produites aux États-Unis aient lieu. On imagine dès lors mal Monsanto renoncer à la possibilité d’exporter les cultures GM des États-Unis et autres pays vers le continent européen… Brandon Mitchener le confirme d’ailleurs à Inf’OGM en précisant : « nous n’avons pris aucune décision visant à arrêter de soumettre des demandes d’autorisation » !
Seul impact potentiel de la décision de l’entreprise étasunienne : qu’elle ne distribue plus de semences GM dans les 25 autres pays de l’Union européenne. Mais le marché interne étant ouvert, les semences en vente en Espagne et au Portugal seront de fait disponibles pour les agriculteurs des autres pays souhaitant s’en procurer. On se souvient par exemple que la Pologne avait interdit la vente de semences de maïs MON810, et que, malgré cela, 3000 hectares avaient été cultivés avec des semences achetées en Slovaquie, République tchèque ou Allemagne.

Cette annonce n’est pas sans rappeler celle de BASF indiquant en 2012 retirer ses demandes d’autorisation pour des pommes de terre transgéniques, ce qu’elle fit effectivement début 2013. L’entreprise avait, à l’instar de Monsanto aujourd’hui, évoqué un cadre législatif et politique européen incertain. Mais la décision de BASF trouvait plus probablement son origine dans les premiers retours négatifs d’experts, notamment français, sur une possible autorisation commerciale des dîtes pommes de terre. Pour Monsanto, la très faible part des cultures de maïs MON810 en Europe, quinze ans après que l’autorisation ait été donnée, est un échec commercial cinglant.

Enfin, comme l’a confirmé Brandon Mitchener à Inf’OGM, cette annonce « ne concerne que les seules plantes transgéniques ». Or, d’autres techniques de biotechnologie permettent de modifier le génome des plantes. Certaines de ces techniques pourraient être considérées par le législateur européen comme ne donnant pas des OGM ou donnant des OGM mais non soumis à la législation. De telles plantes génétiquement modifiées biologiquement, mais non considérées comme telles légalement, sont le futur des biotechnologies, la transgenèse étant d’ores et déjà une technique obsolète, comme Inf’OGM l’explique depuis plusieurs années.

L’annonce de Monsanto semble donc bien être dans cette ligne d’un changement de visage des biotechnologies : si les plantes transgéniques s’arrêtent, d’autres plantes génétiquement modifiées et brevetées seront à leur tour poussées par les entreprises. Le débat sur les OGM n’est pas fini…

Insecticides tueurs d’abeilles: Générations Futures se félicite que le vote d’aujourd’hui permette à la Commission d’interdire des usages de ces pesticides

Insecticides tueurs d’abeilles: Générations Futures se félicite que le vote d’aujourd’hui permette à la Commission d’interdire des usages de ces pesticides

Rappel des faits. Suite à l’étude de Henry publiée en mars 2012[1] montrant clairement des effets sublétaux des néonicotinoides sur les abeilles, l’EFSA avait été chargée par la Commission européenne de réévaluer les risques pour les abeilles de 3 pesticides dits néonicotinoïdes : imidaclopride, clothianidine, thiametoxam. L’EFSA apubliait son avis le 16 janvier 2013[2] qui pointait beaucoup d’éléments inquiétants (voir notre CP (3) )

Avec la publication de ce rapport ont reconnaissait les risques importants que ces produits font courir aux abeilles.

Pour une interdiction des néonicotinoïdes. A la suite, la Commission européenne a proposé de suspendre pendant 2 ans certains usages des matières actives incriminées sur les cultures attractives pour les abeilles. Mais cette position assez minimaliste n’a trouvé aucune majorité qualifiée lors du vote des 27 États-membres, le 15 mars 2013, notamment du fait de l’abstention de l’Allemagne qui protège ainsi sa puissante industrie chimique (Bayer et BASF, pour ce qui concerne les néonicotinoïdes, les autres firmes productrices étant le suisse Syngenta et le français DuPont). La Belgique s’est positionnée en faveur de la suspension.

En l’absence de compromis entre la Commission et les États membres dans les 2 mois, la décision finale reviendra à la Commission européenne.

Ce jour, un groupe d’experts missionnés par les Etat membres n’ont pas réussi à dégager une majorité qualifiée contre l’interdiction de ces 3 néonicotinoïdes, ce sera donc à la Commission in fine de trancher (15 pays pour, 8 contre, 4 abstentions).

« Générations Futures se félicite que l’Allemagne ait voté avec la France pour obtenir cette interdiction. » déclare F. Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « La Commission va maintenant pouvoir comme elle l’a annoncée retirer les autorisations d’usages de ces 3 insecticides. Nous espérons qu’à terme tous les usages de ces insecticides seront interdits et qu’on interdira également prochainement les deux autres néonicotinoides dangereux: l’acétamipride et le thiaclopride. » conclut-il.

Contact presse: F. Veillerette 06 81 64 65 58 ou Nadine Lauverjat 06 87 56 27 54

[1] http://cdurable.info/Les-abeilles-sont-desorientees-par-une-faible-dose-d-insecticide-selon-l-INRA.html
[2] http://www.efsa.europa.eu/fr/press/news/130116.htm
[3] http://www.generations-futures.fr/pesticides/neonicotinoides-lefsa-souligne-la-dangerosite-de-3-neonicotinoides-imidaclopride-clothinidine-thiametoxam/

Pesticides – victoire : les décisions d’autorisation de mise sur le marché enfin en ligne !

Grâce à l’action de Générations Futures, l’ANSES publie enfin les décisions d’Autorisations de Mise sur le Marché des pesticides (AMM) sur son site!
Générations Futures salue la réactivité de l’ANSES sur ce dossier et se réjouit de cette mise en ligne qui constitue une victoire importante pour la transparence de l’homologation des pesticides.

Rappel des faits. Le 31 janvier dernier Générations Futures avait sollicité de l’ANSES, par l’intermédiaire de son avocat, François Lafforgue, la publication des décisions relatives à la mise sur le marché des produits dits ‘phytopharmaceutiques’, autrement dit les ‘pesticides’. Voir sur notre site internet .

En effet, L’article D 253-17 du Code rural et de la pêche maritime créé par le Décret n°2012-755 du 9 mai 2012 relatif à la mise en conformité des dispositions nationales avec le droit de l’Union Européenne en ce qui concerne la mise sur le marché et l’utilisation des produits phytopharmaceutiques dispose que : « Les décisions relatives à la mise sur le marché des produits visés à l’article L. 253-1 sont rendues publiques par voie électronique par l’Agence, dans les conditions prévues à l’article 57 du règlement (CE) n° 1107/2009. »

Or, ces décisions n’étaient pas mises en ligne sur le site internet de l’ANSES ou sur un autre support équivalent. Nous avions donc demandé à l’ANSES de se mettre en conformité avec ces dispositions et également de nous communiquer toutes les décisions d’autorisations de mise sur le marché prises depuis le 1er juillet 2012, date d’entrée en vigueur du décret du 9 mai 2012.

Fin février, l’ANSES reconnaissait par courrier le bien fondé de notre demande et s’engageait à publier les décisions sous un mois. Générations Futures saluait par voie de communiqué cette décision rapide qui s’imposait. C’est donc chose faite aujourd’hui – voir ici .

« Générations Futures se félicite de la réactivité de l’ANSES sur ce dossier. Il s’agit là d’une victoire importante pour la transparence en matière d’homologation des pesticides dans ce pays. La société civile a maintenant avoir accès en temps réel aux décisions d’homologations de pesticides prises par le Ministre de l’Agriculture, ce qui pourra lui permettre d’exercer le cas échéant son droit de recours dans de bonnes conditions. » Déclare François Veillerette, Porte-parole de Générations Futures. « Il reste cependant encore des progrès à faire en matière de transparence sur la composition réelle des produits et les résultats des tests de toxicités, qui ne devraient pas être tenus secrets ! » ajoute t’il !

> Contact presse : François Veillerette : 06 81 64 65 58 ou 01 45 79 07 59 email : mdrgf@wanadoo.fr et Nadine Lauverjat : 06 87 56 27 54 / nadine@generations-future.fr

Une primaire de la gauche et des écologistes pour Quimper

Pour des raisons de fond
1 Conception de la démocratie
Pour associer un maximum de citoyens à la démarche et ne plus en faire l’apanage des partis
Nous avons défendu depuis 10 ans l’idée de primaire pour contribuer à réduire le fossé de plus en plus grand entre le peuple et ses représentants et créer des dynamiques électorales positives. Nous avons gagné au moins sur cet aspect à la présidentielle même si la primaire n’a pas été celle que nous souhaitions.
Les partis nous proposent de constituer des listes entre eux, débattre ensuite entre eux et de faire voter les citoyens à la fin. Nous proposons de débattre d’abord en présentant les différentes options, de faire voter les citoyens et de constituer ensuite la liste et le programme en fonction du rapport de forces définis par les citoyens qui ont participé à la primaire.
Le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a indiqué le 22 janvier qu’il souhaitait organiser des primaires “ouvertes à tous les citoyens” dans “toutes les villes où cela nous permettra de créer une dynamique”.
Le Conseil national du Parti socialiste, le «parlement» du PS, se prononcera le 13 avril, en vue des municipales, sur l’organisation à Marseille, à Aix-en-Provence et au Havre de primaires, qui pourraient avoir lieu les 13 et 20 octobre, a indiqué mardi le secrétaire national du PS aux fédérations, Alain Fontanel. ..«Une primaire réussie, c’est l’une des conditions de la victoire (…) et le chemin le plus sûr vers une victoire possible», a insisté Christophe Borgel, secrétaire national du PS aux élections.
2 Conception de l’écologie
Parce que contrairement aux militants qui veulent annexer l’écologie à la gauche, nous pensons que l’écologie c’est l’affaire de tous et que nous refusons par principe le sectarisme qui reviendrait à réserver à certains le droit de se revendiquer écologistes.
Parce que l’écologie est un paradigme novateur qui n’a rien à voir avec la conception de la politique héritée du dernier millénaire. L’écologie est à la politique ce que Galilée a été à la géographie ou la 3D par rapport au Noir et Blanc.
Parce que notre conception c’est de convaincre plutôt que de contraindre : la majorité sortante n’a pas créé les conditions pour minorer les oppositions à son projet en associant plus largement.
3 Conception de la ville

La ville doit pouvoir accueillir toutes les activités économiques, sociales, sportives, culturelles.
Vouloir à la fois un haut service de transports en commun avec des parkings en périphérie et des parkings au centre ville est totalement contradictoire.
La ville doit rester accessible à tous mais comme les surfaces sont limitées, il faut inciter ceux qui travaillent au centre ville de laisser leur voiture à la périphérie pour laisser les places du centre-ville en zone bleue ou payantes pour ceux qui ont besoin de leur véhicule pour leur activité.

Pour des raisons stratégiques : permettre un débat sans risque entre les différentes sensibiités susceptibles de gérer ensemble
entre une majorité sortante (ou ses composantes) et une opposition écologiste à la gestion sortante
Parce que cantonner l’écologie dans la gauche c’est se condamner à ne pas peser dans le débat puisque la gauche assurée d’obtenir ces voix au second tour n’a aucun effort à faire pour essayer de les récupérer en prenant en compte les aspirations exprimées.
Parce que concrètement sur Quimper enfermer l’écologie dans le clivage gauche-droite revient à se priver du droit de contester le bilan des sortants sous peine de passer pour un dangereux droitier.
Le chef de file de l’écologie à gauche termine sa réponse au chef de file de l’économie à droite
Que Ludovic Jolivet se rassure, cette différence d’appréciation, sur l’opportunité du calendrier ne remet aucunement en cause notre accord sur la politique globale des déplacements et du stationnement proposées par la municipalité de Quimper.
Comme la politique des déplacement et des transports sera au cœur de la campagne, il serait logique que la majorité sortante qui partage la même vision défende son projet et que ceux qui ne partagent ni la vision conservatrice de la droite ni la vision contradictoire de la majorité sortante puissent permettre une expression des quimpérois et donc une révision d’un projet nécessaire mais inopérant et couteux dans sa version actuelle.
N’avoir comme seul bilan que la place Terre au Duc et le parking de la Providence ne nous paraît pas suffisant pour contrebalancer les fautes politiques en terme de démocratie locale qu’ont pu constituer l’affaire de la fermeture des écoles, la gestion désastreuse du dossier stationnement qui a cristalisé les oppositions au plan transport ou l’absence de communication en amont sur les travaux rive gauche (Jean Jaurès)

Pour des raisons tactiques : éviter le jamais 2 sans 3
La politique n’est pas un métier or cela fera 40 ans en 2017 que l’on retrouve les mêmes Poignant, Guenegan, Rainero, : il est temps qu’une autre génération émerge pour faire entrer Quimper dans le 3è millénaire.
Cela fait deux fois qu’une confrontation Andro-Le Bigot a pour résultat de faire gagner la droite : aux municipales de 2001 et aux législatives de 2002 : nous ne voulons pas connaître une troisième expérience.
La primaire est l’occasion de permettre aux citoyens intéressés de trancher le débat à la fois sur le bilan et sur la politique pour les prochaines 6 années sans prendre le risque d’un entre-deux tours qui se passe mal et fasse gagner la droite à cause des séquelles de la campagne électorale ou d’une fusion de listes qui se passerait d’autant plus mal qu’il y aurait de listes à prétendre à une fusion éventuelle.

Pour des raisons pratiques :
lutter contre la fracture générationnelle
Nous souhaitons des trenta et des quadra puissent s’impliquer. Pour cela, l’ordre (débat-vote-constitution de la liste) nous paraît préférable pour laisser à des jeunes de s’impliquer en allant y compris jusqu’à accepter de figurer sur la liste plutôt que la formule traditionnelle qui oblige à choisir sa liste préalablement.
Eviter les coucous
Le fait que le débat se fasse entre des porteurs de positions et s’adresse à l’ensemble des citoyens souhaitant le changement dans la continuité plutôt qu’entre des listes préalablement constituées évite qu’une sensibilité ne vienne parasiter les votes dans une sensibilité concurrente.

Mener campagne à la fois sur le fond et sur la forme
Comme notre but est citoyen et non politicien et que nous voulons débattre à la fois du fond et de la stratégie, nous proposons de cibler notre campagne pour la primaire au travers d’un collectif sur la problématique de l’énergie (CITES = Collectif Initiatives pour une Transition Energétique Solidaire) avec plusieurs axes possibles
– Débat Transition Energétique actuel
– programme économies d’énergie dans l’habitat
– plan transport et déplacements Pays de Quimper – Promotion de la marche et des transports en commun
– vie quotidienne et économies : énergie, déchets, eau, déplacements, consommation locale, alimentation….
+ relais de mobilisations
– centrale à gaz GASPARE
– Gaz de schiste
– Notre Dame des Landes
– Démantellement de Brennilis

Nous proposons que Quimper ( voir même Quimper Communauté puisque de plus en plus de compétences sont communautaires ) soit rajoutée à la liste des villes où il y aura une primaire de la gauche et des écologistes et nous invitons tous les quimpérois (et le habitants de Quimper Communauté) qui partagent notre souhait du renouvellement du débat politique local dans le sens d’une participation accrue des citoyens et d’une prise en compte de la transition énergétique à nous retrouver jeudi 4 avril à Confluences 7 rue Aristide Briand à 18 h 30

« Lost in confusion » : L’avis de l’EFSA sur la perturbation endocrinienne contribuera-t-il à protéger la population et la faune sauvage ?

Paris/Bruxelles, le 21 mars 2013 – L’Autorité européenne de sécurité des aliments, l’EFSA, a publié hier un avis scientifique sur les critères scientifiques à retenir pour la définition réglementaire des perturbateurs endocriniens [1].

Contexte – Les directives « pesticides » et « biocides » prévoient de ne plus octroyer d’autorisations aux substances présentant un caractère de perturbateurs endocriniens (PE) dès le 14 décembre 2013 tandis que le règlement Reach, la directive Cosmétiques, la Directive cadre sur l’eau et d’autres textes de loi devraient inclure ou renforcer des dispositifs de contrôle des PE. Reste à définir d’ici décembre ce qu’est réglementairement un perturbateur endocrinien. C’est pour servir cet objectif qu’à la surprise générale la DG SANCO de la Commission européenne avait confié en octobre dernier un mandat à l’EFSA, semblant vouloir court-circuiter un processus multipartite en cours coordonné par la DG Environnement [2].

Un document qui apporte plus de questions que de réponses – L’avis de l’EFSA laisse une impression étrange. Il insiste de manière générale sur toutes les lacunes auxquelles sont confrontés les scientifiques pour définir ce qu’est un « perturbateur endocrinien » mais « au lieu, de proposer des options pratiques pour y parvenir d’ici décembre, l’EFSA choisit un chemin qui nous conduit à la paralysie éternelle » critique Yannick Vicaire, chargé de mission au Réseau Environnement Santé. Dans son opinion, l’EFSA souhaite qu’un PE soit défini sur la base de preuves d’« effets nocifs », d’une part, de preuves de « mode d’action endocrinien », d’autre part, et de preuves de liens de causalité entre les deux … tout en soulignant que le terme d’« effets nocifs » (adverse effects en anglais) ne dispose pas non plus d’une définition – « c’est le Père Ubu au secours de l’immobilisme ! » commente Yannick Vicaire « et malheureusement, l’immobilisme profite aux intérêts industriels à court terme mais certainement pas à résoudre la situation sanitaire et environnementale urgente que nous décrit le rapport récent de l’OMS et du PNUE [3] ».

A l’inverse, les associations présentes ont trouvé le document de l’EFSA trop optimiste sur la qualité des tests et essais établis par la réglementation existante (normes OCDE) pour permettre de juger les substances chimiques à l’aune des effets multiples de la perturbation endocrinienne. Enfin, de manière étrange, le document affirme que les perturbateurs endocriniens peuvent (doivent ?) faire l’objet d’une évaluation des risques (au cas par cas) et qu’une évaluation sur les seuls dangers n’est pas suffisante. Cette affirmation, en contradiction complète avec l’accent mis sur les lacunes scientifiques ou l’absence (assumée) de considération de l’effet cocktail dans l’avis de l’EFSA, semble répondre aux récentes décisions françaises d’interdire le bisphénol A sur la base du rapport de dangerosité rédigé par l’ANSES. Elle constitue surtout un excès de zèle par rapport au mandat de l’EFSA et une attaque sous-entendue des législations adoptées qui reconnaissent le caractère incontrôlable des PE et favorise l’approche moderne de substitution du danger (les substances dangereuses sont indésirables) contre l’approche ancienne de maîtrise des risques (les substances dangereuses sont gérées par des mesures de protection). « Les législateurs ont choisi l’élimination des pesticides et biocides PE et le parlement européen vient de préconiser la même démarche pour Reach mais en poussant à introduire une charge de la preuve insurmontable dès la définition des PE, l’EFSA pourrait bien réduire ce volontarisme à néant » avertit Yannick Vicaire.

Un point préoccupant de l’avis de l’EFSA réside aussi dans la distinction qu’il tente d’imposer entre « substances présentant une activité endocrinienne » (EAS) et « perturbateurs endocriniens » : une tentative de dilution sémantique qui ajoute à la confusion et qui ouvre également la porte à une définition très limitée des PE.

Enfin, l’avis de l’EFSA part du constat qu’il n’existe pas de consensus scientifique sur l’existence ou la pertinence des faibles doses et des courbes doses-réponses non monotones. Mais de qui attend-on un tel consensus ? Des chercheurs en pointe sur la perturbation endocrinienne (et dans ce cas, consensus il y a) ? De l’ensemble de la communauté scientifique (et c’est alors en bonne voie) ? Ou encore du cercle des experts publics et industriels dont les schémas de pensée et/ou les intérêts sont remis en cause (et là, c’est évidemment le milieu le plus résistant au changement de paradigme) ? En quoi ce document aidera-t-il à servir, d’ici la fin de l’année, les objectifs de la législation, la protection de la santé et de l’environnement ? C’est la question que posent le Réseau Environnement Santé et Générations Futures.

À noter que la publication de l’avis EFSA coïncide avec la parution du premier volet de l’enquête EXPPERT – EXposition aux Pesticides PERTurbateurs Endocriniens réalisé par Générations Futures [4]. « Ce premier rapport permet de prendre clairement conscience de l’exposition ubiquitaire à des insecticides suspectés d’être PE. Son but ultime est de faire prendre conscience à nos responsables politiques de l’urgence d’une action préventive dans ce domaine. Nous remettrons officiellement ce rapport, et les suivants, au comité qui travaille sur la mise en place de la future Stratégie Nationale sur les PE lors de la réunion du 22 mars [5] ainsi qu’aux différents ministères concernés pour que demain aucun organisme ne contienne de perturbateurs endocriniens afin de protéger la santé des enfants à naître, c’est là tout l’enjeu de la question des PE » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

[1]. http://www.efsa.europa.eu/fr/press/news/130320.htm?utm_medium=infocus&utm_source=homepage&utm_campaign=easopinion
[2]. Voir http://reseau-environnement-sante.fr/2012/10/03/ressources/lettre-ouverte-des-ong-a-la-commission-europeenne-sur-le-mandat-attribue-a-lefsa-pour-definir-les-pe/ et http://reseau-environnement-sante.fr/2012/10/01/dossiers-par-themes/communique-de-presse-1er-octobre-2012-pe-manoeuvre-politique-pour-tuer-le-debat/ – Lire aussi à ce sujet http://www.stephanehorel.fr/efsa/
[3]. http://www.who.int/iris/bitstream/10665/78101/1/9789241505031_eng.pdf
[4]. http://www.generations-futures.fr/pesticides/etude-exppert-1-exposition-aux-pesticides-perturbateurs-endocriniens/
[5]. Le groupe de travail, chargé d’élaborer une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, se réunira le 22 mars de 14h à 18h.

Contacts presse
– Yannick Vicaire, chargé de mission, Réseau Environnement Santé, 06 08 75 50 15
– François Veillerette, porte-parole, Générations Futures, 06 81 64 65 58

POUR UNE TERRE SANS PESTICIDES / 23 Mars 2013

POUR UNE TERRE SANS PESTICIDES / 23 Mars 2013

Projet d’une journée d’action pour opposition aux pesticides et sensibilisation aux problèmes.
date :samedi 23 mars de 10 h 30 à 13 h
Lieu avancé : Quimper

Pour des alternatives aux pesticides

Cette déambulation active aura lieu en lien avec la semaine nationale sur le sujet.

C’est la suite logique des marches de mars 2010 et 2012 à La Torche et à Audierne en 2011.
Nous aimerions renouveler l’action et proposer une autre forme qui ne serait pas une manifestation classique avec défilé groupé sur le voie publique, mais une forme d’action militante plus spontanée et auto-gérée avec le moins possible d’organisation centralisée.

L’idée serait que chaque participant vienne en ville avec le minimum requis d’un masque sanitaire sur le visage et par petits
groupes rallie le centre ville en se mêlant à la vie de badauds et clients du samedi en ville. Les actions créatives individuelles sont ouvertes.
Toute autre forme de « signalétique » corporelle et sonore est possible. A chacun selon sa bonne humeur et engagement contre ces saloperies chimiques qui pourrissent la vie et rapportent gros.

L’information plus didactique sur le problème des pesticides serait lisible sur des petites pancartes, cartons dans le dos des porteurs de masques et petit panneau de slogans et (ou) infos tenu de face par l’un des militants de chaque petit groupe qui le rend visible aux personnes qui s’interrogent sur le pourquoi de tout cela. Le dialogue avec les gens peut s’instaurer à partir de cet ensemble.

Depuis divers points de départs entre 10 h30 : chaque petit groupe ( venu par ex en co-voiturage) démarre depuis les 3 points de rassemblement et de façon liquide les petits groupes s’immiscent là où ils sont, dans la vie du samedi.

Les petits groupes convergent tous vers la place Saint Corentin lieu de visibilité de de groupe, et d’ échanges /entre-nous et avec les gens. ( les thermos partageurs sont les bienvenus)

Contenu de l’action : faire porter les slogans et infos sur les problèmes de santé publique et d’atteinte irréversible à la bio-diversité.