Notre maison brûle – Et si vous aussi vous créiez un cercle de bruit ?

La publication récente du 5è rapport du GIEC confirme la poursuite du réchauffement climatique.

Une fois passées les déclarations tonitruantes devant les caméras disant que nous ne pouvons plus continuer ainsi, ce 5è rapport risque comme les autres d’être vite oublié des politiques qui retourneront à leur “Business As Usual” pour faire des profits, dorénavant teintés de croissance verte, et dont on sait combien l’empreinte écologique épuise nos ressources, éco-systèmes et met en péril la vie.

Pire, nous citoyens et associatifs retournerons aussi à notre train-train quotidien ordinaire, amers, résignés et convaincus que nous ne pouvons hélas pas grand chose face à ces politiques qui ne veulent pas voir, ni entendre, et continuent donc à regarder ailleurs.

A force d’accepter l’inacceptable, et à l’image du fumeur accro qui ne peut plus se passer de ses 2 paquets de cigarettes, nous sommes gravement malades, et en l’absence de sursaut, cette maladie nous emportera, d’autant que nous refusons de nous soigner et de réduire notre addiction.

Aussi, à Dunkerque, nous Amis de la Terre avons dit : “Stop, nous ne pouvons plus continuer ainsi !”, et au regard de l’extrême gravité de la situation, avons décidé de créer un cercle de bruit permanent et périodique intitulé « Notre maison brûle ».

Forts de la conviction que nous ne sauverons pas le monde à quelques militants écolos, et d’un devoir d’alerte, nous voulons sensibiliser, informer la population de la gravité de la situation, et l’inviter à nous rejoindre dans ce cercle de bruit, et cela afin de créer progressivement un important rapport de force qui seul pourra obliger les pouvoirs publics à infléchir leurs politiques et prendre les mesures qui s’imposent, et à cesser de regarder ailleurs.

Concrètement, nous nous réunissons chaque 1er Samedi du mois de 11h à midi, dans un endroit très fréquenté de l’espace public, et intervenons en permanence sur trois thèmes majeurs : les changements climatiques, l’effondrement de la biodiversité ainsi que sur notre santé / alimentation. A cette fin, nous disposons de panneaux et d’affiches, et lisons tous les 1/4h des brèves concernant ces 3 thèmes.

Si aujourd’hui, nous sommes pionniers dans cette forme d’action, nous ambitionnons l’essaimage de ces cercles de bruit, qui à l’image du 1er cercle de silence ( défendant les droits des migrants) créé il y a quelques années à Toulouse en compte aujourd’hui plus de 250 en France. Nous avons d’ailleurs créé une charte afin d’éviter que ces cercles de bruit ne deviennent une auberge Espagnole.

Comme le dit Stéphane Hessel : “Indignez vous”. Le pire est l’indifférence, de dire je n’y peux rien … L’indignation ce n’est pas râler dans son coin, mais s’engager avec d’autres dans un combat collectif.
Nous avons ce pouvoir de nous indigner, et de faire du bruit pour nous faire entendre, et dire que nous ne pouvons plus continuer comme cela.

Nous sommes dans un rapport de 1000 contre 1. Bien sûr, ils ont l’argent, le pouvoir de décision, les médias ; mais nous citoyens sommes mille fois plus nombreux que cette nomenclatura qui gouverne le monde.
En nous engageant dans un mouvement non violent, déterminé, permanent qui s’inscrit dans la durée, nous pouvons modifier le cours de l’histoire.
Bien sûr cette lutte sera longue et difficile, mais cela a toujours été le cas des combats importants.

Seule la lutte que nous refusons d’engager par résignation, défaitisme, non confiance en nous, est perdue d’avance, et moralement, nous n’avons pas le droit de baisser les bras, et de rester dans la gestion de l’ordinaire.

Seuls, nous ne pouvons rien. Ensemble nous pouvons beaucoup, alors et si vous aussi vous crééiez un cercle de bruit ?

Le 07 Octobre 2013
Alain Vandevoorde
Amis de la Terre Dunkerque.

Appel à multiplier les villages des alternatives

“Stéphane Hessel affirmait qu’un des défis centraux de notre temps était “les changements climatiques et les dégradations dues à l’action de l’homme au cours des trois derniers siècles. Le dérèglement climatique s’aggrave et s’accélère, mettant à mal les populations les plus pauvres de la planète et à moyen terme les conditions de vie civilisée sur Terre”.

Tous les signaux d’alerte sont au rouge. Les dérèglements climatiques se multiplient, touchant particulièrement les populations les plus pauvres du Sud, mais aussi celles du Nord : sécheresses, désertification, modifications des saisons, inondations, ouragans, typhons, feux de forêts, fonte des glaciers et de la banquise… Resterons-nous sans rien faire ? Allons nous continuer de regarder la planète brûler ?

L’enjeu est clair: réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre pour ne pas franchir les seuils dangereux, voire irréversibles de réchauffement et de déstabilisation du climat.

Le dérèglement massif, brutal, en un temps aussi court du système climatique est un défi sans précédent dans l’histoire de l’humanité.

Mais Alternatiba, cette journée magnifique, doit nous faire garder l’espoir : les solutions existent, elles sont déjà mises en oeuvre par des milliers d’associations, de collectivités locales, d’individus. Mieux : ces alternatives construisent une société plus agréable à vivre, plus conviviale, plus solidaire, plus juste et plus humaine.

L’agriculture paysanne, la relocalisation de l’économie, l’aménagement maîtrisé du territoire et le développement des alternatives au tout routier, la sobriété énergétique, l’éco-habitat, la mise au pas de la finance, la reconversion sociale et écologique de la production, la consommation responsable, le partage du travail et des richesses, l’entraide, la réduction et le recyclage des déchets, la préservation des biens communs comme l’eau, la terre ou les forêts en montrent les chemins… La lutte contre le changement climatique n’est pas une contrainte mais un élan formidable pour construire un avenir plus humain.

Hélas, les gouvernements, les puissants de ce monde ne suivent pas ces chemins. Les négociations internationales sur le climat pataugent et font fausse route. Les multinationales et les lobbies économiques font tout pour que ces alternatives ne soient pas appliquées car elles mettent en cause leurs sources de profit et de pouvoir.

Pire, ils imposent leurs fausses solutions, inefficaces et dangereuses : nucléaire, agro-carburants, OGM, mécanismes de compensation, financiarisation de la nature, géo-ingénierie, etc. Celles ci permettent de maintenir un modèle où le Nord et les populations les plus riches de la planète pillent la nature, s’accaparent les richesses et dévastent l’environnement, notamment au Sud

L’implication citoyenne, la mobilisation des populations et la réappropriation de notre avenir sont indispensables pour faire contre-poids à ce travail de sape. L’engagement de chacun et chacune d’entre nous, auquel appelait si fort Stéphane Hessel, est aujourd’hui une priorité pour relever le défi climatique.

La stabilisation du climat sera le fruit de notre union, de notre intelligence collective, de notre solidarité et de notre soif de justice sociale, de notre capacité à enclencher les changements ici et maintenant, à mettre en route la transition, sans plus attendre.

Fin 2015 aura lieu la COP21, la 21ème conférence de l’ONU sur le changement climatique. Six ans après la très médiatisée conférence de Copenhague, la COP21 devrait l’être tout autant, les Chefs d’Etat s’étant publiquement engagés à y adopter un nouvel accord international de lutte contre le changement climatique pour l’après 2020. L’horizon 2020 est signalé par la communauté scientifique internationale comme une période où nos émissions de gaz à effet de serre doivent avoir commencé à baisser de manière significative si nous voulons éviter le pire.

Pour que ces promesses ne restent pas lettre morte comme ce fut le cas à Copenhague, c’est aux citoyennes, aux citoyens, aux populations, de se mobiliser et d’agir pour que soient mises en place de vraies solutions. Ce d’autant plus que cette COP21 se tiendra à … Paris, sur l’aéroport du Bourget !

La mobilisation populaire en France et en Europe sur les questions d’urgence climatique et de justice sociale redevient donc un enjeu d’une actualité particulière..

Le succès et le caractère fédérateur d’Alternatiba, ce Village des alternatives rendu possible par l’engagement de chacun d’entre nous ici à Bayonne, nous montre un des visages que pourrait prendre cette mobilisation citoyenne européenne.

Nous appelons toutes les villes et tous les territoires d’Europe à préparer à leur tour et dès maintenant leurs propres Villages des alternatives au changement climatique et à la crise sociale et écologique.

Il s’agira autant d’interpeller les dirigeants sur les conséquences dramatiques de l’absence d’accord international ambitieux, efficace, contraignant et juste sur le climat, que d’appeler les populations à mettre en route sans plus attendre la transition sociale, énergétique et écologique nécessaire pour éviter le dérèglement profond et irréversible des mécanismes du climat.

L’objectif sera également d’unir tous ceux qui d’une manière ou d’une autre, par les alternatives ou les combats dont ils sont porteurs, contribuent, parfois sans le savoir, à préserver le climat.Ce qu’a fait Alternatiba à Bayonne, nous pouvons le reproduire partout, dans des formats les plus divers.

Pour voir fleurir dix, cent, mille Alternatiba, ensemble, diffusons cet Appel autour de nous.Réunissons le maximum d’acteurs du changement pour préparer dès à présent les Villages des alternatives qui devront éclore partout en France et en Europe, jusqu’à la COP21 de Paris.

Unis et déterminés, nous pouvons gagner cette bataille au Nord comme au Sud. Pour nous et pour les générations à venir. Pour que l’on puisse dire, aujourd’hui aussi bien que demain : “nous nous sommes engagés quand il en était encore temps !”

COLLECTIF POUR UNE TRANSITION CITOYENNE

DECLARATION COMMUNE

Face à une crise systémique (écologique, économique, sociale,…) chaque jour plus profonde, un mouvement est en marche qui, partout, réinvente nos façons de produire, d’échanger, d’habiter, de nous nourrir, de nous déplacer, d’éduquer nos enfants…
Des centaines de milliers de personnes construisent des alternatives au modèle actuel qui déstructure le tissu social, financiarise tous les aspects de nos vies, pille les ressources naturelles et encourage un consumérisme et une croissance matérielle forcenés. Des organismes financiers d’un genre nouveau remettent l’économie au service du bien-être humain et non de l’enrichissement matériel d’une minorité. Des entreprises, des citoyen(ne)s, des élu(e)s donnent la priorité à une économie réelle, sociale, solidaire, ancrée dans les territoires et les communautés humaines ; ouverte aux solidarités internationales et à la diversité des peuples de la terre. Construisent une économie circulaire, intelligente, participant à la régénération des écosystèmes.
Des citoyen(e)s, ingénieurs, acteurs associatifs, collectivités, scénarisent une transition énergétique pour progressivement abandonner les énergies fossiles et fissiles et développer un bouquet d’énergies renouvelables. Proposent des trajectoires afin d’engager un véritable effort de sobriété et d’efficacité énergétique. Des fournisseurs d’énergie proposent une électricité 100% renouvelable, rapprochent les producteurs et les consommateurs au sein de circuits courts, permettant ainsi la réappropriation citoyenne de l’énergie.
Des paysans, des agronomes développent une agriculture capable de nous nourrir sans pétrole et sans intrants chimiques, fondée sur un haut savoir agronomique, la connaissance des processus naturels, une grande diversité de semences et de variétés, librement reproductibles. Des producteurs associés à des citoyens, des élus locaux, réimplantent une agriculture vivrière dans chaque territoire (rural, péri-urbain ou urbain), afin d’assurer sécurité, salubrité et autonomie alimentaire pour tous.
Des démarches pédagogiques nouvelles se montent, proposant à nos enfants une éducation basée sur la coopération, la complémentarité, la connaissance de soi, des autres et de la nature. Une éducation leur prodiguant les savoirs, savoir-être et connaissances dont ils auront besoin pour s’épanouir et relever les défis du XXIème siècle. Des processus d’approfondissement de la démocratie sont conduits, facilitant la participation directe des citoyens aux décisions qui les concernent, dans la cité et dans l’entreprise, instaurant une véritable coopération entre les élu-e-s et les autres citoyen(ne)s. Inventant les institutions nouvelles qui permettent à chacun-e de peser dans le sens de la transition à laquelle nous aspirons.
Nous, organisations qui œuvrons, chacune dans notre domaine, à cette transition écologique sociale et humaine, croyons qu’il est temps d’amplifier ce mouvement et de lui donner la puissance nécessaire à un profond changement de société.
Afin d’encourager cette dynamique, nous créons aujourd’hui, le Collectif pour une Transition Citoyenne. Montrant ainsi qu’il est indispensable d’unir nos forces, de coopérer et de sortir des logiques de chapelles. Nous entendons ainsi rassembler nos compétences, nos ressources, nos réseaux afin d’optimiser l’impact de nos actions individuelles et collectives. Nous relier pour nous soutenir mutuellement.
Nous invitons aujourd’hui toutes celles et tous ceux qui souhaitent participer à ce grand projet d’une transformation non violente de notre société, à nous rejoindre en s’impliquant dans une ou plusieurs de nos structures.
Plus que jamais nous croyons indispensable « d’être ce changement que nous voulons pour le monde », individuellement et collectivement.
De préférer dans nos vies une forme de sobriété heureuse à l’ébriété consumériste.
La coopération à la compétition.
L’altruisme à l’égoïsme.
N’attendons pas le changement. Prenons notre avenir en main, maintenant. Ces initiatives pionnières, ont fait leurs preuves. Si nous le voulons, elles pourront construire en quelques décennies, une société radicalement nouvelle, partout sur la planète.

En attendant qu’un site lui soit dédié, vous pouvez retrouver les principales informations du Collectif sur cette page:
http://www.festival-transition.coop/collectif-transition/